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Dernière tournée mondiale pour 50 Cent


Le rappeur 50 Cent lance une dernière tournée mondiale avant de se consacrer à d’autres activités. (photo AFP)

Figure majeure du «gangsta rap», 50 Cent a élargi depuis vingt ans son champ d’action au cinéma, à la télévision et aux spiritueux. Mais l’auteur de 21 Questions tenait à faire ses adieux à la scène, dans une tournée mondiale évènement.

Poids lourd du rap américain, 50 Cent lance une dernière tournée mondiale avant de se consacrer à d’autres activités. «Je ne pourrai plus le faire comme ça», confie-t-il. «Mes activités de producteur de films et séries TV ne me le permettent plus», livre l’artiste qui fêtera jeudi ses 48 ans, et qui parle toujours «cash». La série Power, diffusée entre 2014 et 2020, pour laquelle il a été producteur, acteur et compositeur de la musique, a rencontré le succès, tournant à la franchise avec de nombreux «spin-offs» encore en cours de production. «Avec mes productions de films et séries TV, je parle directement à mon public cible, je ne veux pas le perdre.»

Le rappeur, Curtis Jackson de son vrai nom, profite des 20 ans de son premier album, le phénomène Get Rich or Die Tryin’, pour un ultime tour XXL qui passera par les États-Unis, l’Europe, le Royaume-Uni puis l’Océanie. «On a vendu 600 000 tickets, ce qui est sans doute impressionnant pour d’autres, mais je suis 50 Cent», s’amuse-t-il. Des ventes supplémentaires sont en vue, puisque le natif du quartier new-yorkais du Queens ambitionne de visiter d’autres territoires.

Après une apparition, vendredi, au Wireless Festival, à Londres, 50 Cent donnera le coup d’envoi de cette dernière tournée évènement fin juillet aux États-Unis, pour une série de concerts en Amérique du Nord, qui se conclura à Toronto, le 22 septembre. Une semaine plus tard, il rejoindra l’Europe en commençant par enflammer Amsterdam, puis l’Allemagne ou encore la France, en automne, au moment où sortira en salles Expendables 4, film d’action musclé dans lequel le colosse partagera l’affiche avec Jason Statham et Sylvester Stallone.

Ce qui pourrait le faire revenir sur sa décision ? Tourner «avec Eminem et Dr. Dre», deux légendes du rap américain qui ont été ses mentors sur Get Rich or Die Tryin’. «Mais je ne pense pas que ça pourra se faire.» «Em» et «Dre», comme il les appelle, l’avaient notamment épaulé pour son tube In da Club, qui vient de franchir la barre du milliard d’écoutes sur Spotify, reine des plateformes musicales. Le héros du dernier film de Fatih Akin, Rheingold, cite même le morceau.

 

50 Cent était assis dans un bus de tournée en 2003 quand on lui a dit que Get Rich or Die Tryin’ s’était écoulé à 800 000 exemplaires pour sa première semaine. Au total, il en vendra plus de 13 millions d’exemplaires. «J’ai commencé à penser que je pouvais avoir tout ce que je voulais», se remémore-t-il. Cet album est un classique du «gangsta rap», veine irriguée par la violence des rues. Du vécu pour celui qui, gamin, fut enrôlé comme dealer après le décès de sa mère et frôla la mort, touché par neuf balles en 2000 dans un règlement de comptes.

Épisode sanglant qui inspira l’un des titres phares du disque sorti en 2003, Many Men. Mais Get Rich or Die Tryin’ ne devait pas être le premier album du rappeur : à la fin des années 1990, 50 Cent commence à enregistrer ce qui devait devenir l’album Power of the Dollar; après la fusillade dont il a été victime, et à cause d’un titre polémique, Ghetto Qu’ran, le label Columbia abandonne le rappeur une poignée de jours seulement avant la sortie planifiée du disque, qui reste encore inédit à ce jour.

L’alias de Curtis Jackson vient d’ailleurs de celui d’un gangster que l’on disait prêt à tuer pour 50 centimes. «Fiddy», un autre de ses surnoms, confesse avoir plongé dans la spirale des fêtes sans fin générée par l’impact de Get Rich or Die Tryin’. «Si on m’avait diagnostiqué à l’époque, on aurait dit que j’étais fou», rigole-t-il aujourd’hui.

L’autre grande activité de 50 Cent, en dehors du rap et de la télévision, c’est sa branche de spiritueux. On l’a vu il y a quelques années dans les chais à Reims pour le champagne et à Cognac pour s’imprégner du savoir-faire français. «Aux États-Unis, beaucoup de ce qu’on pense être du bon champagne, les Français disent : « Pouah, c’est de la merde! » Je voulais ramener quelque chose qui permettrait d’atteindre le niveau supérieur et je l’ai fait.» La marque de cognac Rémy Martin l’a un temps poursuivi pour plagiat d’une forme de bouteille. «Ils ont senti que j’avançais trop vite, ils m’ont mis la pression, ils ont choisi le mauvais mec : j’ai dépensé 23 millions de dollars depuis Get Rich… en frais juridiques.» Litige désormais «réglé», 50 Cent vante son cognac à sa façon : «Jésus en boirait.»

 

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