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[Cinéma] « Pris de court » : une formidable Virginie Efira


On lui a promis un travail, on le donne à une autre… Elle va mentir à ses enfants. Avec Pris de court, Emmanuelle Cuau signe un drame de la vie qui va. Avec une formidable Virginie Efira.

Donnée de départ, situation banale dans le monde contemporain  : on a promis un emploi à une femme, on l’en évince brutalement… Il y a là un bon sujet pour du cinéma social, mais avouons-le, ce serait vraiment convenu. Alors, avec Pris de court , la réalisatrice française Emmanuelle Cuau a fait un pas de côté et mis en images un drame assaisonné à la sauce thriller.

On précise l’histoire  : après la mort de son mari, Nathalie quitte le Canada et rejoint Paris avec ses deux enfants. Elle est joaillière douée et qui aime son métier, elle espère une nouvelle vie dans la capitale française d’autant qu’elle vient d’être engagée dans une bijouterie. Mais la direction de l’entreprise l’informe que le poste a été attribué à une autre personne. Nathalie s’est promise de protéger ses enfants. Donc, elle ne leur dira rien de sa mésaventure…

Un mensonge qui, inévitablement, va en entraîner d’autres. L’engrenage est lancé –  pourra-t-il être arrêté? Explication d’Emmanuelle Cuau  : « Il était important de ne jamais perdre de vue que l’on racontait une famille. Ce n’est pas « Nathalie, une mère courage », mais une mère et ses enfants. On essayait toujours d’en revenir à ce qui les lie. » La réalisatrice, qu’on avait remarquée pour Circuit Carole (1995) et Très bien, merci (2007), dit aussi ne pas avoir cherché à s’attarder sur les états d’âme des personnages, mais à montrer comment ils encaissent les coups.

«J’étais souvent mère de famille célibataire»

Pris de court , film à petit budget, vaut par un scénario parfaitement écrit, par une réalisation intelligente, un récit qui sait éviter le pathos… Mais surtout, le film est porté par un casting d’excellence  : avec le toujours impeccable Gilbert Melki en patron de bistro un peu marlou, un peu voyou et la délicate Marilyne Canto. Et puis, dans le rôle de Nathalie, il y a Virginie Efira. À 39  ans, la comédienne belge prouve une fois encore qu’elle est devenue indispensable au cinéma francophone. Dans ce rôle de mère prête à tout pour éviter à ses enfants le plongeon de la délinquance, avec ce personnage de Nathalie, elle impose une présence, un jeu dramatique évident.

Ces derniers temps, sa cote monte dans le club fermé des actrices «bankables» – notamment depuis Victoria et Elle – mais sans la grosse tête  : « Mère de famille, j’ai l’impression que je le suis pratiquement tout le temps! », lance-t-elle en riant. « En même temps, j’ai 39  ans, donc c’est assez logique! » Elle est comme ça, Virginie Efira  : directe, sans chichis, le sourire facile dans un visage lumineux, l’air mutin.

Longtemps, le cinéma lui a réservé des rôles dans les comédies romantiques ( L’Amour c’est mieux à deux , La Chance de ma vie , 20  ans d’écart , Le Goût des merveilles …).  « Même dans les comédies rigolotes, j’étais souvent mère de famille célibataire », s’amuse l’actrice belge, naturalisée française depuis peu. Une fraîcheur et du talent qui font du bien!

Serge Bressan

Pris de court , d’Emmanuelle Cuau (France, 1  h 25) avec Virginie Efira, Gilbert Melki…

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