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[Cinéma] « Gold » ou la soif de l’or


McConaughey moins glamour.

Wall Street et la jungle de Bornéo… Voilà les décors de Gold, le troisième film de Stephen Gaghan. Avec un Matthew McConaughey prêt à tout pour trouver le métal précieux.

D’emblée, on est prévenu  : voici un film inspiré par The Treasure of the Sierra Madre réalisé en 1948 par John Huston avec Humphrey Bogart et Walter Huston. Mieux  : le réalisateur de Gold , Stephen Gaghan, en a remis une couche, indiquant que le film de Huston était « un modèle du genre ». Aujourd’hui, Gold arrive en salles. Question  : a-t-on là un long métrage qui peut tenir la comparaison? Réponse  : à 51  ans, le réalisateur connu pour Syriana (2005) a fait le boulot. Ni plus ni moins. Sérieux et appliqué, mais sans génie.

Pour son troisième film, Stephen Gaghan (qui, à la réalisation de Gold , a suppléé Paul Haggis et Spike Lee) a mis en images un scénario écrit par Patrick Massett et John Zinman qui se sont grandement inspirés d’un fait réel, d’un scandale des années 1990, le Bre-X. À l’époque, au Canada, une société minière assure qu’un entrepreneur et un géologue ont découvert un gigantesque gisement d’or en Indonésie.

Conséquence  : ladite société est vite cotée à plusieurs milliards de dollars en bourse! Pour la suite du film, les deux scénaristes ont inventé deux personnages (Kenny Wells et Michael Acosta) et transposé l’histoire dans les années 1980. Commentaire de Massett et Zinman  : « Ainsi, on a pu parler des enjeux de la crise financière de 2008 »…

McConaughey se laisse aller

On se glisse alors dans les pas de Kenny Wells. Il a grandi parmi les chercheurs d’or. À l’image de son père, il escalade les montagnes, creuse les sols. Son idée fixe  : faire fortune. Mais la chance, celle qui fait trouver le (bon) filon, n’est pas de ses amis. Qu’importe! Il s’accroche. Car il est habité par l’esprit d’entreprendre, par l’idée (folle?) qu’aucun obstacle n’est insurmontable. En quasi-faillite, il vend le peu qu’il lui reste, se finance un voyage en Indonésie.

Là-bas à Bornéo dans la jungle terrifiante, il en est persuadé : il y a de l’or. Il s’associe avec le légendaire géologue Michael Acosta. Ensemble, ils vont faire face à la jungle, mais aussi à la finance de Wall Street où les complots permanents en font une autre forme de jungle, tout aussi terrible que celle de Bornéo…

Une grande partie du tournage a été effectuée en Thaïlande. Ce fut épique, raconte un des comédiens, Edgar Ramirez, qui interprète le personnage d’Acosta. « Ça a été dur, mais bénéfique , raconte-t-il. C’est un récit assez âpre, dans l’esprit du cinéma qu’on pouvait faire autrefois… On voulait qu’il ait l’air aussi authentique et mystique que possible et je pense que la jungle y a été pour beaucoup. »

Il poursuit  : « On a eu tous les éléments contre nous  : la saison de la mousson, une jungle très dense et quasi vierge, l’obstacle de la langue, des sites enclavés, la boue, des décors totalement inondés… On s’est vraiment démenés, autant que si on avait vraiment cherché de l’or! » Après Sahara (2005) et Fool’s Gold (2008), Matthew McConaughey cherche pour la troisième fois sur grand écran un trésor et de l’or. À 47  ans, il s’est glissé dans les habits du personnage de Kenny Wells, s’est rasé la tête, a porté un faux crâne et de fausses dents, pris du poids…

Il commente cette métamorphose  : « Selon moi, Kenny a pris l’habitude de manger sur le pouce et il s’est laissé aller, ce qui ne l’empêche pas de déborder d’énergie. Je me suis donc dit que je pouvais manger et boire tout ce que je voulais pendant quatre mois. Deux mois plus tard, je pesais déjà 95  kg, ce qui était inédit pour moi! » Que ne ferait-on pas pour de l’or?

Serge Bressan

Gold , de Stephen Gaghan (États-Unis, 2 h 01) avec Matthew McConaughey, Bryce D. Howard…

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