Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’électrique n’a peut-être pas encore révolutionné le marché automobile, mais Tesla semble en train de révolutionner celui de l’électrique.
La berline Tesla S est disponible depuis juin 2012 en Amérique du Nord et depuis le salon de Genève 2013 sur le marché européen. (Photos : DR)
Selon certaines rumeurs, la baisse spectaculaire du prix du pétrole va freiner le marché du véhicule électrique. D’autres assurent que les voitures électriques ne sont finalement pas moins polluantes qu’une voiture lambda. Quoi qu’il en soit, en 2014, le Luxembourg comptait 35immatriculations de Tesla, du nom de ce constructeur américain né en 2003 et dont la gamme est entièrement premium et électrique. Parmi ces 35, qui s’ajoutaient aux 5 Tesla immatriculées en 2013, celle de Claude et Lucas. Rencontre.
Claude et Lucas sont partenaires dans la vie comme dans le travail. Responsables de leur PME, ils utilisent leur voiture aussi bien pour leurs besoins personnels que comme outil de travail. En décembre dernier, ils ont tourné la page du moteur à combustion pour passer à l’électrique. Mais pas question de délaisser un certain standing ou de se limiter aux seuls déplacements urbains pour autant. Le choix de Tesla s’est donc imposé à eux.
Écologie, économie, technologie, autonomie… Autant de termes que les deux n’hésitent pas à apposer à leur Tesla. Si l’un d’eux avait manqué à l’appel, ils n’auraient clairement pas franchi le pas. « Pour nous, l’écologie et l’économie vont de pair, explique Lucas, cela doit tenir la route économiquement et d’un point de vue pratique. » Aujourd’hui, ils ne regrettent pas leur choix.
Il y a le côté « joujou technologique » avec cette clé qui reprend la forme du véhicule et puis, surtout l’application mobile. De leurs smartphones, ils peuvent tout savoir. Localiser la voiture, connaître la température intérieure, l’état de charge de la batterie, etc. Ils peuvent aussi décider de tout et tout changer : lancer le chauffage, décider de réduire ou d’augmenter la charge de la batterie, faire klaxonner la voiture…
> Sur l’autoroute, le plein est gratuit
Il y a le côté écolo : son zéro rejets et le silence de son moteur, qui évite toute nouvelle pollution sonore.
Et puis, malgré un prix d’entrée non négligeable, il y a aussi l’aspect économique. « On a calculé que cette voiture allait, au bout de trois ans, nous coûter moins cher que ce qu’on avait avant, c’est-à-dire une Mercedes classe C haut de gamme », explique clairement Claude. Lucas rebondit : « Elle nous a coûté 70 000 euros, donc, quoi, 10 000 euros de plus qu’une voiture haut de gamme classique, mais on paye environ 1 000 euros de moins d’assurance et 35 euros seulement de taxe d’immatriculation. Et puis, à la revente, la Tesla perd beaucoup moins de valeur qu’une voiture normale… » Sans oublier qu’avec Tesla, finis les pleins d’essence.
Depuis qu’ils ont reçu leur voiture, mi-décembre, Claude et Lucas ont roulé quelque 5 500 kilomètres, dont 3 000 au Grand-Duché ou à proximité ; dans ce cas, ils rechargent chez eux, sur leur prise triphasée. « Cela nous a coûté quelque 90 euros en électricité », annonce Claude. Une charge complète prend huit heures. Mais dès qu’ils sont chez eux, les deux branchent leur Tesla. Même pour une demi-heure.
Les 2 500 kilomètres restants sont ceux d’un voyage vers le sud de la France. « Là, c’est gratuit ! », lance Lucas. Gratuit, le mot n’est pas galvaudé. « En Europe, sur tout le réseau routier principal, il y a désormais des stations de charge Tesla disposées à peu près tous les 200 kilomètres. Là, on se branche gratuitement et on recharge en une quarantaine de minutes. »
Seule contrainte lors de ces longs trajets : bien prévoir son itinéraire et ses arrêts. Car l’autonomie affichée est de 392 kilomètres et selon le dénivelé du parcours, cela peut baisser. Mais là aussi, les choses changent très vite. Non seulement parce que le réseau des stations de charge s’élargit, mais en plus parce que Tesla Motors propose de manière régulière des mises à jour gratuites du logiciel de la voiture.
Il n’y a pas encore de « superchargeur » Tesla au Grand-Duché, mais l’Europe, elle, commence à être bien équipée sur le réseau principal.
« Avec la dernière update qu’on a reçue, on n’a même plus trop besoin de faire cela, car l’ordinateur de bord donne toutes les informations en temps réel. Il n’y a donc aucun stress à avoir par rapport à l’autonomie », ajuste Claude. Et cela, pour le couple, est primordial. Non seulement car leurs déplacements sont fréquents, mais aussi car ils ont décidé de se séparer de tous leurs autres véhicules. « Tesla, c’est un vrai mode de vie », lancent-ils. Un mode de vie révolutionnaire qui commence dès l’achat.
> Une belle voiture en quelques clics
Ici, point de concessionnaire. Pour l’heure, le showroom le plus proche est situé à Bruxelles. Mais un nouveau point de vente est déjà prévu au Grand-Duché. En attendant, pour commander son bolide, il faut passer par internet (teslamotors.com). Lucas explique la marche à suivre : « Tu vas sur internet, tu choisis le modèle, tes options, et quand elle est prête, ils te l’amènent à la maison, déjà immatriculée. » Et en cas de panne ? « Pareil, tu passes un coup de fil et des gens envoyés par Tesla Motors viennent chez toi voir ce qui se passe. »
Bref, que des avantages. Et puis, il faut bien reconnaître que la voiture a la classe : l’extérieur est racé avec son style sportif et épuré. L’intérieur est aussi une belle réussite avec sa console centrale gigantesque et innovante et des sièges hyper-confortables aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Sans oublier un plaisir de conduite unique, avec sa reprise instantanée, son silence imbattable et sa tenue de route rare (tout le poids se trouve en bas du véhicule).
L’ordinateur de bord de la Tesla est un concentré de technologie pour l’aide à la conduite, mais aussi pour la détente.
À noter qu’une Tesla S sera disponible pour des essais pendant toute la durée de l’Autofestival au Légère Hôtel de Münsbach.
Le Quotidien
