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Art public : « Promenade au Parc Central du Kirchberg »


C'est entre la Coque et l'amphithéâtre qu'a été installée, en 2000, l'œuvre Trois îles de la sculptrice Marta Pan. (Photo : Fonds Kirchberg)

Pendant les vacances de Pâques, Le Quotidien s’intéresse à l’art public à travers une série rédigée par des spécialistes choisis par l’Association des artistes plasticiens du Luxembourg. Aujourd’hui, Marianne Brausch (architecte en charge des relations extérieures du Fonds Kirchberg et de l’art dans l’espace public au Kirchberg) flâne au Kirchberg, et s’intéresse à une œuvre de Marta Pan.

Un cadre verdoyant, différentes parties aménagées de manière thématique (par le paysagiste Peter Latz), le Parc Central du Kirchberg obéit à la règle des parcs au dessin classique. C’est dans ce décor, entre la Coque et l’amphithéâtre, qu’a été installée en 2000, l’œuvre Trois îles de la sculptrice Marta Pan, sur le bassin qui collecte l’eau de pluie des toitures du Centre national sportif et de l’École européenne.

Je ne sais pas si les personnes qui, à l’heure du déjeuner, mangent leur sandwich au bord de l’étang analysent consciemment, comme je le fais ici, les qualités de l’œuvre, mais Trois îles participe assurément de leur moment de détente et contribue, sans peut-être qu’ils s’en rendent compte, à la sérénité de leur pause de midi. Trois îles est une œuvre de méditation. Un précipité des thèmes chers à Marta Pan. L’équilibre et le déséquilibre tout d’abord. Ces trois prismes métalliques sont des corps lourds. Or ils flottent à la surface de l’étang, alors que, logiquement, leur masse devrait faire qu’ils s’enfoncent dans l’eau. Comme les enfants qui apprennent à nager à l’aide de brassards gonflables, des flotteurs sont placés sous les sculptures.

Et puis il y a le vent qui fait que les Trois îles changent en permanence de place. Marta Pan utilise le vent, fréquent au Kirchberg, comme moteur invisible et silencieux. Pourtant, ces mini-icebergs jamais n’entreront en collision! C’est qu’ils sont tenus en laisse en quelque sorte par des chaînes de longueurs différentes et les trajectoires des uns par rapport aux autres sont savamment calculées anti-accident!

Labyrinthe végétal

Flotter, bouger et tourner sur elles-mêmes… Chaque île a d’un moment à l’autre une apparence différente et les trois réunies dessinent une série de séquences comme les tableaux qui s’enchaînent dans un ballet mécanique. Les Japonais ne s’y sont pas trompés en attribuant le Praemium Imperiale, leur plus haute distinction artistique à la grande Marta Pan, qui nous a quittés en 2008. Quinze ans après les Trois îles, une autre œuvre va être installée cette année au Parc Central. La procédure du Fonds a été de réunir un jury de spécialistes de l’art contemporain et d’inviter quatre artistes à présenter un avant-projet pour une pièce qui occupera le centre du Labyrinthe. À côté de la Coque, sur l’avenue Kennedy, on verra bientôt un escalier à trois branches, métallique et de couleur jaune fluo s’élever à 7 mètres de haut : c’est l’artiste canadien Michel De Broin qui a remporté le concours.

Il faudra, pour accéder au pied de Dendrite, pénétrer dans le labyrinthe végétal, peut-être s’y perdre. Ça, c’est la règle du jeu de cette figure aussi ancienne que les jardins d’agrément! Ensuite, on pourra monter dans une des différentes branches/escalier (Michel De Broin a choisi le titre de son œuvre en référence aux connexions des neurones du cerveau), pour découvrir, suivant la direction dans laquelle on se trouve, une vue différente sur le Kirchberg.

L’année prochaine, en 2017 enfin, depuis les branches de Dendrite, durant la belle saison, de juin à octobre, on pourra regarder, analyser, discuter, se disputer ou bien s’amuser. La surprise viendra de la forme que prendra la première biennale d’art contemporain organisée par le Casino à la demande du Fonds Kirchberg dans les broderies latérales du Labyrinthe. Je suis confiante dans la surprise que sera cette collaboration entre deux institutions, qui cherchent ensemble à booster l’art dans l’espace public.

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