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Stéphanie, miraculée du Bataclan : «On s’est barricadés dans les loges»


(Photo : Philippe Marque)

«Tu es une miraculée.» Les larmes aux yeux, le père de Stéphanie étreint sa fille sur le trottoir du boulevard des Filles du calvaire, à quelques centaines de mètres du Bataclan. Il est 2 h 20 et les retrouvailles père-fille sont poignantes. La demoiselle d’une vingtaine d’années sort tout juste de la salle de concert, emmitouflée dans une couverture de survie.

Encore abasourdie, elle fait partie des rares témoins du drame à s’arrêter au niveau du cordon derrière lequel sont confinés les journalistes, à une cinquantaine de mètres d’un restaurant japonais transformé en hôpital de fortune où les secouristes prodiguent les premiers soins.

Barricadés derrière une porte

Posément, la jeune femme à lunettes et aux cheveux bouclés raconte les trois heures de cauchemar qu’elle vient de traverser : « Avec une trentaine de personnes, on a couru quand il y a eu les détonations et nous sommes arrivés dans les loges, où nous nous sommes barricadés. On a bloqué la porte d’accès en la barrant d’un frigo et de meubles, et on a attendu… » Pratiquement trois heures. Autant dire une éternité : « On n’avait pas d’air, c’était irrespirable mais on n’osait pas ouvrir la fenêtre de peur de prendre une grenade. »

Si elle n’a jamais vu les terroristes, la demoiselle les a entendus à plusieurs reprises : « Ils ont frappé à la porte, disant qu’ils avaient des ceintures d’explosifs. Après, on les a entendus négocier avec le Raid. Puis il y a eu la fusillade. On sentait les vibrations. »

Les policiers d’élite mettront fin à son cauchemar : « Au début, on n’a pas voulu leur ouvrir. On ne croyait pas que c’était eux », raconte la jeune femme, qui n’a pas encore réalisé : « On pense que cela n’arrive qu’aux autres, qu’on est dans un mauvais rêve et que ça ira mieux après. » Malheureusement, la réalité l’a rattrapée derrière la porte des loges : « Il y avait des corps par terre et du sang partout. »

Républicain Lorrain

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