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Régionales en France [résultats] : tous les yeux rivés vers 2017


La bataille pour la primaire à droite a déjà commencé. (photo AFP)

La campagne pour l’élection présidentielle de 2017 est lancée au lendemain de régionales sans véritable vainqueur mais avec des motifs d’espoirs et d’incertitude pour les trois grandes forces politiques favorites pour l’échéance ultime: droite, gauche et Front national.

Qui est le vainqueur des élections régionales ? « La défaite pour tous », cingle, à la Une, le quotidien catholique La Croix. « La droite l’emporte, la gauche résiste, le FN en échec », synthétise Le Figaro tandis que L’Humanité salue le « sursaut citoyen » du second tour marqué par une hausse record de la participation (58,53% contre 49,91% une semaine plus tôt).

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La droite ? En nombre de sièges, de régions (sept) et de voix, elle est le premier gagnant du scrutin. Mais malgré la conquête de l’Ile-de-France (Valérie Pécresse) qui lui échappait depuis 17 ans, et de Rhône-Alpes-Auvergne (Laurent Wauquiez), la vague bleue n’a pas eu lieu. Deux des sept futurs présidents de région (Xavier Bertrand et Christian Estrosi) et dans une moindre mesure un troisième (Philippe Richert) ont bénéficié du « front républicain » dicté par le PS qui, donné moribond, garde tout de même cinq grandes régions.

Les hostilités ne font que commencer chez Les Républicains, qui tiennent un bureau politique à 11H00. Faut-il avancer la primaire à droite prévue les 20 et 27 novembre 2016 ? « Avant l’été » comme l’a suggéré lundi Luc Chatel, conseiller politique de Nicolas Sarkozy ?

Pendant que l’ex-chef de l’Etat terminait sa soirée électorale au Parc des Princes, ses principaux rivaux, Alain Juppé et François Fillon, ont immédiatement tenté, dimanche soir, d’endosser le costume présidentiel. Quant à la primaire avancée, c’est clairement non pour M. Fillon, qui y est « totalement hostile ».

Le débat sur la stratégie promet également d’être animé. Les centristes, qui avaient obtenu trois têtes de liste, ne dirigeront qu’une seule région, la Normandie avec Hervé Morin. Chez les Républicains, la numéro 2 Nathalie Kosciusko-Morizet a immédiatement critiqué, dimanche soir, le « ni-ni » de M. Sarkozy face au FN, lui opposant, précisément, les victoires d’Estrosi et Bertrand.

Hollande reste dans la course

Incapable de ravir une région, le Front national a encore pâti du « plafond de verre » mais tous ses voyants sont au vert. Le parti d’extrême droite a totalisé 6,6 millions de voix (27,39%) dimanche soir, améliorant même le record établi par Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2012 avec vingt points de moins de participation.

Paradoxalement, sa défaite dans le Nord fait plutôt les affaires de Marine Le Pen, libre, d’ores et déjà, de préparer le grand rendez-vous de 2017. Mais malgré des scores en progression, la grande question demeure: comment franchir la dernière marche, seul contre tous et sans alliances ? « La stratégie, je crois, n’est pas parfaite », a avancé lundi le patriarche Jean-Marie Le Pen qui appelle à « refaire l’unité » du Front pour fédérer plus largement le « camp national ».

A gauche, le soulagement est perceptible: cinq régions conservées (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Bretagne, Centre, Bourgogne-Franche-Comté), un barrage efficace face au FN dans les deux régions où la gauche s’est sacrifiée en se désistant, ce qui pourrait conforter le Premier ministre Manuel Valls dans sa stratégie.

Discret pendant la quinzaine électorale, absorbé par la situation internationale et la COP21, qui s’est soldée par un succès, François Hollande peut être relativement rassuré: ses possibilités de réélection en 2017 ne sont pas anéanties comme l’espéraient ses rivaux, la gauche de la gauche ressort éclatée du scrutin et le réflexe anti-FN a fonctionné.

La tâche, pour le chef de l’Etat, n’en est pas moins immense: orchestrer, en moins de dix-huit mois, une solide alliance de la gauche à laquelle le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis semble déjà travailler en appelant à une « inflexion » pour « faire barrage aux inégalités » et au « précariat ». Manière aussi de préempter sans attendre le discours des « frondeurs », pour ne pas laisser le débat se disperser à gauche.

AFP

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