Accueil | Actualités | Questions après la mort d’un étudiant français lors d’un week-end d’intégration en Belgique

Questions après la mort d’un étudiant français lors d’un week-end d’intégration en Belgique


La ministre de l'enseignement supérieur s'interroge sur les raisons d'une fête à l'étranger (Photo d'illustration : AFP).

Une enquête a été ouverte et un suspect interpellé en Belgique (Vencimont, Ardennes belges) après la mort d’un étudiant de Rouen lors d’un week-end d’intégration… pourquoi tant d’alcool et pourquoi une organisation à l’étranger ?

La victime est un étudiant de 23 ans, inscrit en quatrième année de pharmacie à l’université de Rouen, mort dans la nuit de vendredi à samedi lors d’un week-end d’intégration organisé en Belgique par l’association des étudiants en pharmacie de l’université de Picardie Jules-Verne.

Quelque 208 étudiants venus de 16 universités avaient participé à ce week-end d’intégration, dont une soixantaine qui n’étaient pas étudiants à Amiens, a précisé l’université de Picardie. Le jeune homme décédé aurait été renversé par une voiture, selon cette même source, précisant qu’une cellule d’écoute et de soutien psychologique sur le site de l’UFR de pharmacie avait été mise en place ce week-end « pour accompagner les étudiants tout le temps qu’il sera nécessaire ».

Se soustraire à la charte étudiante française ?

« Une enquête est actuellement en cours et l’université de Rouen Normandie souhaite que toute la lumière soit faite sur les circonstances du drame », a ajouté l’université. « Je souhaite interroger avant toute chose le fait qu’un week-end d’intégration ait été organisé à l’étranger », a dit la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal mardi lors d’un point presse, évoquant la possibilité d’un « choix volontaire » pour « se soustraire à ce que demande la charte ». En octobre dernier, la ministre avait fait signer une charte relative à l’organisation des événements festifs aux universités et associations étudiantes.

Les organisateurs devaient y indiquer leur programme, leur budget, les « risques accidentels liés au lieu » et la quantité d’alcool prévue. Cette charte n’a toutefois pas de caractère d’obligation légale. Les circonstances du décès « restent à préciser », a indiqué Frédérique Vidal.

En pleine nuit, sans éclairage

« La probabilité que l’alcool soit en jeu est très forte », a-t-elle ajouté. La ministre a dit vouloir travailler avec les associations étudiantes et les universités « aux déclinaisons locales » de la charte signée l’an dernier. Selon Charlotte Fosseur, procureure de division de l’arrondissement de Namur, en Belgique, l’accident s’est produit aux environs du village de Vencimont et de la ville de Beauraing, sur une route nationale « au milieu d’un bois, en pleine nuit, sans éclairage public et avec du brouillard ». « Les lieux de l’accident ne sont pas au niveau de la fête », a précisé Mme Fosseur.

« Le dossier a été confié à un juge d’instruction pour homicide volontaire et délit de fuite avec circonstance aggravante vu qu’il y a mort d’homme », a-t-elle indiqué. « Une personne a été privée de liberté et déferrée devant le juge d’instruction, mais pas placée sous mandat de dépôt », a-t-elle poursuivi, évoquant un suspect né en 1996. « Des témoins disent qu’il avait bu (la victime). Des prélèvements ont été effectués. Le juge d’instruction ne se prononce pas pour l’instant (sur son état d’ébriété) », a-t-elle poursuivi, précisant qu' »un médecin légiste a été désigné. » L’enquête belge n’a pas pour objectif de déterminer si les étudiants sont venus en Belgique pour éviter la « charte » française.

L’auteur en fuite puis retrouvé

Selon une source policière française, l’auteur de l’accident « avait pris la fuite mais a été retrouvé, il a cru que c’était un sanglier » au lieu d’une personne. La même source indique que la veille du drame, la victime « était très fortement alcoolisée et avait été raccompagnée à son bungalow » du Village vacances de Vencimont, où étaient réunis les étudiants participant au week-end d’intégration. Dans un appel lancé à « tous les jeunes », Frédérique Vidal les a enjoints mardi: « par pitié, ne mettez pas votre vie en danger ». En octobre 2017, un étudiant de 20 ans en chirurgie dentaire à l’université de Rennes était décédé lors d’un week-end d’intégration, en raison d’une trop forte consommation d’alcool.

AFP

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.