Police : « Il y a beaucoup de mensonges »

Le ministre de l’Intérieur et de la Fonction publique, Dan Kersch, intime à Pascal Ricquier, le président du Syndicat national de la police grand-ducale, d’arrêter de répandre de fausses informations. Le conflit se durcit pour les deux hommes, qui s’invectivent par conférences de presse interposées. Jusqu’où ira l’escalade?

Instrumentalisée à souhait, la presse joue le jeu. Quand il s’agit de parler de réformer une police grand-ducale sujette à des dysfonctionnements, cela intéresse forcément le lectorat. Surtout quand les deux hommes au centre de la polémique sont des «têtes brûlées», qui ne lâcheront rien et qui n’admettront probablement pas avoir eu tort sur tel ou tel point. Bref, le feuilleton entre le ministre de l’Intérieur et de la Fonction publique, Dan Kersch, et son meilleur ennemi, le président du Syndicat national de la police grand-ducale (SNPGL), est un feuilleton à succès qui se déguste avec modération.

Dans ce contexte, un petit retour en arrière s’impose, pour ceux qui auraient loupé le dernier épisode. Celui-ci s’est tenu mercredi dernier, dans les locaux de la CGFP, où Pascal Ricquier et le secrétaire général du SNPGL, Jérôme Banchieri, ont tenu une énième conférence de presse pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme étant des injustices au sein de la police. Des injustices qui concernent notamment les différentes carrières policières, ainsi que l’octroi de primes.

Il n’aura pas fallu attendre une semaine complète pour que le ministre Dan Kersch convoque à son tour les médias, lundi, afin de donner sa version des faits. Et la couleur a rapidement été annoncée. « Je souhaitais prendre position sur les propos tenus, la semaine dernière, par le SNPGL, car relativement beaucoup de choses ont été dites », a d’emblée lancé le ministre aux journalistes. « Parmi ces propos , a-t-il poursuivi, il y a beaucoup de mensonges… En fait, tout est faux! », a-t-il conclu dans la foulée. Avant de mettre une bonne fois les points sur les i  : « Une seule chose est cependant véridique, c’est que ça suffit !», s’est encore exclamé le ministre.

«Dat ass totale Quatsch!»

« Après la mise en œuvre de la réforme de la fonction publique en 2015, le gouvernement songe à remettre en question les primes des fonctionnaires de l’État? », interroge Dan Kersch sur la base des propos de Pascal Ricquier qui a annoncé, la semaine précédente, qu’« une réduction des primes pour les fonctionnaires de la carrière inspecteur et brigadiers occupant des postes administratifs était prévue », tandis que « les attributions de la prime d’astreinte (ne seraient effectives) que sur onze mois de l’année, de même que l’allocation de repas ».

La réponse du berger à la bergère ne se fait pas attendre  : « Dat ass totale Quatsch! (C’est une connerie totale!)», selon le ministre qui s’est évertué durant une heure à infirmer toutes les allégations tenues par Pascal Ricquier, mercredi dernier.

En guise de conclusion, le ministre Dan Kersch a réaffirmé qu’il n’y aurait « aucune dégradation des conditions de travail des policiers » . À bon entendeur.

Claude Damiani