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[Mondial 2018] Luxembourg-Suède : les confidences de Lars Gerson


«Certains venaient au stade ou regardaient la télévision uniquement pour Zlatan», glisse le Luxembourgeois du championnat suédois. (photo Julien Garroy)

Blessé, Lars Gerson ne jouera pas un Luxembourg – Suède qui lui tenait beaucoup à cœur ce vendredi (20h45, stade Josy-Barthel). Mais avant sa blessure, il nous avait parlé de son pays d’adoption et de Zlatan Ibrahimovic.

Le milieu de terrain luxembourgeois était aux premières loges pour observer ce que l’annonce de la retraite internationale de Zlatan
Ibrahimovic, avant l’Euro, a créé dans un pays qui en était dépendant depuis plus de 15 ans.

Il nous a donc raconté : après déjà deux menaces de mettre un terme à l’aventure en 2008 puis en 2009, la troisième, la bonne, aura été tout sauf un séisme. Mais qui aura, selon Lars Gerson, de profondes répercussions sur le jeu de l’équipe… et l’intérêt des spectateurs.

Le Quotidien : Comment, en Suède, les gens ont-ils vécu la retraite internationale de Zlatan Ibrahimovic?

Lars Gerson : Difficile à dire précisément. Il y a des gens qui croient, et c’est la majorité, que ce sera beaucoup plus difficile sans lui et d’autres, une minorité donc, qui estiment que justement ce sera plus facile sans lui, parce que c’est l’équipe qui sera mise en avant. Que certains vont enfin se montrer plus.

Vous, vous en pensez quoi?

Je ne sais pas vraiment. C’est quand même un joueur énorme mais finalement, c’est vrai que l’ensemble de ses coéquipiers cherchaient aussi avant tout à lui donner le ballon tout le temps. La plupart des équipes s’en sont forcément rendu compte. C’est pour ça que c’est dur à dire : parce qu’il y avait aussi beaucoup de choses qui ne marchaient pas avec lui sur le terrain.

Cela vous attriste de ne pas avoir pu l’affronter?

Je ne suis pas franchement déçu. J’ai déjà affronté plein d’autres grands joueurs.

Pas avec une telle aura.

Ça oui, il a une certaine aura. Je me rappelle avoir vu un jour une émission à la télé suédoise. Il était côté à côté avec la reine et il avait balancé cette phrase : « Enfin, le roi et la reine réunis! » Je ne me rappelle pas comment elle avait réagi. Mais c’est un fait : c’est l’un des plus grands personnages du pays. Lui-même le dit : il est le roi!

Personne n’a essayé de le faire changer d’avis quant à se retraite internationale?

Je ne lis pas assez les journaux pour le savoir, mais je crois qu’ils en ont finalement peu parlé. J’espère qu’ils ont essayé, oui, mais après tout, j’ai la sensation que tout le monde a compris que Zlatan voulait se concentrer avant tout sur son club. Et puis le nouveau sélectionneur (NDLR : lire ci-contre) aime les équipes qui travaillent ensemble, qui font tout en groupe. Alors pour lui, ce n’est finalement pas plus mal de ne pas avoir d’immense star comme ça sous la main.

On peut donc s’attendre, vendredi soir, à voir une équipe… plus forte qu’à l’Euro?

Ben… ils n’ont plus de star. Et il n’y a aucun énorme joueur. Mais ils sont tous pas mal. Pour moi, en tout cas, c’est plus fort que la Bulgarie que nous avons affronté en ouverture de la campagne.

Comment les Suédois ont-ils abordé ce groupe?

Je crois qu’ils sont déjà bien contents d’avoir pris un point contre les Pays-Bas. Ils ont eu de la chance de ne pas perdre d’après les images que j’ai pu voir. Mais ils l’ont dit comme ça : ils ont bien travaillé. Moi, je dirais plutôt qu’ils avaient dans l’idée de pouvoir jouer plus au foot que ce qu’ils ont réussi à faire, et même qu’ils ont eu beaucoup moins le ballon que ce qu’ils pensaient.

Ils ont forcément regardé le Luxembourg et son match à Sofia aussi?

Les médias en ont un peu parlé. Mais ils n’ont pas fait grand-chose sur ses trois buts que nous avons inscrits. Moi, j’ai une interview de prévue avec Eurosport la veille du match si j’ai bien compris…

Quelle est la mentalité suédoise par rapport aux petites nations comme le Luxembourg? Comment vont-ils aborder ce match?

Les gens ne nous connaissent pas trop. Pour eux, le Luxembourg, c’est comme le Liechtenstein, aucune différence. Mes coéquipiers m’en parlent depuis quelque temps. Je leur dit qu’on va le prendre, ce point. Je pense qu’ils supportent leur pays, mais qu’ils ne seraient pas mécontents de me voir ramener quelque chose à Sundsvall.

Par contre, je ne sais pas s’il y aura beaucoup de fans suédois au stade Josy-Barthel. Ce ne sont pas des gens très nationalistes et surtout… beaucoup venaient juste pour Zlatan. D’ailleurs, même les téléspectateurs : certains ne regardaient les matches à la télé que pour lui.

Julien Mollereau

Lars Gerson va rater ce match : il a un os du pied cassé

Quelques heures après l’interview qu’il nous a accordée et que vous pouvez lire ci-contre, Lars Gerson a dû déclarer forfait pour la rencontre de vendredi face à la Suède.

«Cela faisait déjà quelque temps qu’il sentait une certaine douleur au niveau du pied», expliquait hier soir son papa, Henri. «Il a signalé le problème à son club, Sundsvall, tout en continuant à jouer. Mais samedi, lors du match face à Jönköpings Södra, cela lui faisait de plus en plus mal.

Et il a dû sortir à la 86e parce que cela n’allait plus. Il est allé à l’hôpital ce matin (NDLR : hier) et on lui a signifié qu’il avait un os du pied qui était cassé. Ils voulaient le plâtrer et l’écarter des terrains pour deux mois. Mais la fédération luxembourgeoise lui a proposé de venir se faire soigner au Grand-Duché.»

Lars Gerson a donc rejoint le pays hier soir, comme prévu. «Il sera à l’hôpital à Luxembourg dès 8 h ce matin pour faire des examens. Évidemment, cette blessure l’empêchera de jouer vendredi. Il est bien sûr très déçu.» On le serait à moins.

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