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[Luxemburgensia] Le négoce de la souveraineté

490_0008_14924568_201803271725_0001Le statut de neutralité perpétuelle que les puissances signataires du Traité de Londres avaient conféré au Grand-Duché n’était pas un leurre. Mais il s’est avéré, en 1914, avec l’invasion des troupes allemandes et l’accueil remarquablement chaleureux du Kronprinz par la Grande-Duchesse Adélaïde que les autorités locales avaient délaissé ce statut.

Dans le numéro 5 de Terres rouges. Histoire de la sidérurgie luxembourgeoise (ISBN 978-2-919773-14-5) qui vient de paraître, l’historien M. Hamdi analyse en profondeur le rôle de l’industrie lourde luxembourgeoise durant la Grande Guerre 1914-1918. Les sidérurgistes luxembourgeois étaient pris au piège aussi bien que le Premier ministre Eyschen. Émile Mayrisch appelait les ouvriers des usines à veiller strictement à la neutralité; ce maître des forges prétendait même que les produits que les filiales produisaient étaient aussi bien à usage civil. Il est vrai que le capital de l’industrie sidérurgique grand-ducale était détenu par les sidérurgistes de la Ruhr. À la fin de la Grande Guerre, les Britanniques finiront par qualifier le Grand-Duché de nation ennemie.

L’histoire nous apprend que plusieurs fois dans son histoire le Luxembourg a monnayé sa souveraineté nationale. Ce ne fut pas seulement le cas pour l’industrie lourde durant les deux guerres mondiales, ce fut le cas des ondes radio et télédiffusées de RTL au même titre que la création d’un paradis fiscal et actuellement le piratage des droits d’exploitation sur l’univers.

Jean Rhein

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