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Les chauffeurs de taxis mettent fin à leur mouvement


Des policiers déplacent les taxis en grève Place Mailot à Paris, le 29 janvier 2016. (Photo : AFP)

Les chauffeurs de taxis, à quelques exceptions près, ont levé vendredi la mobilisation entamée trois jours plus tôt, après une réunion avec Manuel Valls qui a annoncé un renforcement des contrôles de VTC, leurs bêtes noires, même s’ils restent sceptiques sur les promesses.

A Paris et en province, l’heure était à la fin du mouvement, même si une poignée d’irréductibles restaient présents au petit matin porte Maillot, avant de se résoudre à quitter les lieux, occupés la veille par des centaines de leurs collègues, ou dans les aéroports parisiens, dans une ambiance calme.

Reprenant la main sur le dossier, après trois jours de forte mobilisation, le Premier ministre a reçu pendant près de trois heures jeudi soir l’ensemble des organisations de taxis – 17 en tout – en compagnie du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, du secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies, et du médiateur, le député PS Laurent Grandguillaume.

A l’issue de la rencontre, des organisations de taxis ont immédiatement appelé les chauffeurs à lever les barrages, d’autres, comme les syndicats FO, CFDT, SDCTP ou l’association Taxis de France, voulaient préalablement consulter leur base.

Leurs troupes ont entendu les arguments puisque la circulation a été rétablie vendredi matin sur l’ensemble de la région parisienne, selon la préfecture de police. A Paris, quelques voitures appartenant aux tout derniers récalcitrants, amers, refusant «les promesses» de Manuel Valls, ont été enlevées par les services de la préfecture de police.

À l’aéroport d’Orly, environ 90 taxis selon une source proche du dossier stationnaient dans le calme, revenu aussi à Roissy, où la cinquantaine de manifestants s’est retirée vers sa base.

À Toulouse, où des centaines de chauffeurs du Sud-Ouest étaient restés mobilisés jeudi pour dénoncer la concurrence des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) et la mauvaise application de la loi Thévenoud censée encadrer la coexistence des VTC et taxis, la fin du mouvement a été votée en début de matinée, selon Michaël Dèbes, président de la Fédération des taxis indépendants.

À Marseille, autre point fort des manifestations, les chauffeurs étaient aussi «partis pour lever» la mobilisation, a expliqué à l’AFP Rachid Boudjema, secrétaire général du Syndicat des taxis marseillais. L’idée? «Laisser le temps au gouvernement de travailler», pour M. Dèbes. «Attendre de voir les résultats des promesses de Manuel Valls», pour M. Boudjema.

Dans la soirée, le Premier ministre a annoncé un renforcement dans 12 départements des contrôles visant les VTC. Une réunion de suivi de ces contrôles aura lieu chaque semaine avec le médiateur désigné dans ce conflit, le député PS Laurent Grandguillaume.

Scepticisme

Ce dernier a salué vendredi matin sur RTL le «plan d’action immédiat» de Manuel Valls, qui va notamment se traduire par «des lettres de mise en demeure» à «une vingtaine de plateformes». Il a précisé qu’il recevrait «à nouveau les acteurs mardi prochain».

Manuel Valls a par ailleurs laissé la porte ouverte à des aides financières pour les taxis les plus en difficulté. Il pourrait s’agir d’étalements fiscaux ou de cotisations sociales, a-t-il dit. Ces annonces «correspondent aux revendications de la profession», a réagi Nordine Dahmane (FO-Taxis). «On verra ce que cela va donner, a prévenu Kader Remana (CFDT-Taxis). On a déjà eu des promesses et on en est toujours au même stade».

Un scepticisme partagé par de nombreux chauffeurs de taxi. «On n’a rien gagné.(…) Les contrôles étaient déjà promis en juin. Ca a duré deux jours», fulminait vendredi matin Véronique Loredon, encore présente porte Maillot. Comme l’ensemble des chauffeurs de taxis, elle est ulcérée par l’absence de contrôles des VTC, censés travailler uniquement sur réservation préalable.

«On va laisser une chance au gouvernement. Le problème, c’est qu’on ne fait que repousser la problématique», estimait pour sa part Khalid, à Toulouse. «J’ai acheté ma licence, pas mon appartement. Grave erreur. Si je perds mon activité, qu’est-ce que je deviens? Je ne demande pas de pitié, je veux juste vivre normalement», expliquait Hipolito, taxi depuis 29 ans à Paris.

AFP

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