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Les candidats au bac se défoulent sur les réseaux sociaux


Enervé, Arthur, 17 ans, a lancé vendredi soir une pétition sur le site Change.Org pour demander au ministère de l'Education de tout bonnement annuler une question du bac d'anglais.

« Annulation de la Question M au bac d’anglais ! » : sérieusement indignés, près de 9 000 élèves de Terminale ont signé en moins de 24 heures une pétition en ligne contre une question ardue de l’épreuve d’anglais du bac, en France. Et sur les réseaux sociaux, l’écrivain Laurent Gaudé est devenu la bête noire de tous les  élèves de Première qui ont cru que son « Tigre bleu », mentionné dans un des textes du bac français, était un fauve et non un fleuve.

Deux exemples du rôle de défouloir post-bac de Facebook et Twitter, devenus des cours de récréation à l’échelle nationale pour commenter les épreuves. Sur la page Facebook « Baccalaureat 2015 en France », 125 000 inscrits, le sujet d’anglais de vendredi déchaîne les passions. Car un extrait d’ « Atonement », roman de Ian McEwan, a complètement dérouté une bonne partie d’entre eux.

Cette terrible « Question M » portait sur les états d’âme d’un soldat de la Seconde Guerre mondiale, un certain Turner : Les élèves devaient expliquer ses trois préoccupations (« three of his concerns ») et comment il gérait (is coping with) la situation.

Mission impossible, protestent en choeur des milliers de lycéens sur Facebook, affirmant que ces deux mots étaient inconnus au bataillon et les questions mal formulées. Et exécutent Turner à toutes les sauces.

« Je suis Turner », clame l’un. « Ceux qui ont répondu ont gagné une journée avec Turner », promet un autre. En mangas, BD, faux tests et photos détournées, d’autres imaginent comment des profs d’anglais sadiques ont concocté les questions les plus tordues sur Turner.

Enervé, Arthur, 17 ans, lycéen parisien, a lancé vendredi soir une pétition sur le site Change.Org pour demander au ministère de l’Education de tout bonnement l’annuler. Succès fulgurant, puisque samedi soir, ils étaient déjà près de 9 000 à l’avoir signée, ce qui est « vraiment beaucoup », selon Change.


Annulation de la #QuestionM au Bac d’Anglais ! par nicolasdrahi

Félin coloré

« A la sortie de l’épreuve », a-t-il raconté, « j’ai parlé à un ami dans un autre lycée et j’ai découvert qu’il avait eu exactement le même problème que moi avec la question M. Alors j’ai lancé une pétition pour savoir si beaucoup d’autres l’avaient eu aussi, et c’est devenu viral. Plein de personnes n’ont pas compris le mot coping, c’est un mot peu courant », affirme-t-il.

Mais la pétition d’Arthur ne fait pas l’unanimité. D’autres lycéens trouvent l’initiative de très mauvais goût et craignent qu’elle fasse « passer leur génération pour des demeurés ». « En 2015, tu trouves une question dure et tu fais une pétition. Bourrée de fautes. Non, juste non », tweete Hugo Travers, 18 ans, fondateur du site @RadioLondres. Deux contre-pétitions – nettement moins suivies – ont même été lancées.

Autre grief, cette fois chez les Premières S et ES qui ont planché au bac français vendredi sur un extrait du « Tigre Bleu de l’Euphrate », de Laurent Gaudé. Le Tigre, fleuve de Mésopotamie qui rejoint L’Euphrate, est allègrement devenu un félin coloré dans de nombreuses copies.

Les réseaux sociaux ont été envahis de photomontages de tigres bleutés, et une pluie des tweets plus ou moins polis ont promis à l’auteur les pires maux s’il croisait des lycéens dans la rue. « @LaurentGaude Je pense que des excuses sont clairement nécessaires auprès des élèves de 1ES », résume Quentin.

Quantité d’autres complaintes fleurissaient sur les autres sujets du Bac, par exemple l’absence de croquis dans l’épreuve d’histoire-géo des Terminales ES, qui devaient apprendre une complexe carte de Mumbai. « On arrive, on pose nos 40 crayons sur la table, pour rien », s’agace Lucie, 17 ans. « Ne rien répondre. Ecrire Je suis Charlie et espérer avoir un correcteur gentil », témoigne Clément sur Facebook.

« Les réseaux sociaux, maintenant ça fait partie du truc. Ceux qui ne les regardent pas, ils ratent quelque chose du bac », conclut Eleonora, 17 ans.

AFP

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