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Le Drian : la guerre contre le groupe EI commence à «payer»


Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian célèbre le reveillon à bord du porte-avions Charles de Gaulle à Manama, le 31 décembre 2015. (Photo : AFP)

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, venu fêter le Nouvel An sur le porte-avions Charles-de-Gaulle dans le Golfe, a estimé jeudi que la «guerre» contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) commençait à porter ses fruits.

«La guerre (contre l’EI) se joue ici. La stratégie commence à payer: partout, nos capteurs révèlent que Daech (acronyme de l’EI en arabe) adopte une posture défensive, peu efficace d’ailleurs, comme en témoigne la perte de (la ville irakienne) Ramadi», a déclaré le ministre.

Les forces irakiennes ont annoncé lundi avoir «libéré» la ville de Ramadi de l’EI, avec l’appui aérien de la coalition internationale menée par les Etats-Unis et à laquelle participe aussi la France. La prise de Ramadi intervient après la perte pour l’EI des villes irakiennes de Baiji et Sinjar et celle d’un barrage clé dans le nord de la Syrie.

«Il y a quelques semaines, la France était frappée en son coeur», a souligné M. Le Drian devant 250 membres d’équipage réunis dans le hangar du porte-avions, entre chasseurs-bombardiers Rafale et Super Etendard.

«Cette agression sur notre sol appelle une riposte là où Daech (acronyme de l’EI en arabe) s’organise pour nous frapper», a-t-il ajouté, dans une allusion notamment aux camps d’entraînement de jihadistes en Syrie, envoyés ensuite perpétrer des attentats en Europe.

L’EI commence aussi à s’étendre en Libye, où il dispose d’un camp d’entraînement selon le renseignement français et constitue progressivement une menace aux portes de l’Europe.

Jean-Yves Le Drian a toutefois indiqué sur la chaîne de télévision française TFI qu’il «n’est pas à l’ordre du jour» de mener des frappes en Libye où doit être formé un gouvernement d’union nationale en vertu d’un accord sous l’égide de l’ONU.

Une force internationale pourrait voir le jour, sous mandat de l’ONU, si ce gouvernement, une fois constitué, demande de l’aide pour rétablir la sécurité dans le pays, selon une source gouvernementale française.

«Sur la Syrie et l’Irak, il faut continuer les frappes, l’adversaire commence à reculer», a en revanche insisté Jean-Yves Le Drian.

Le Charles-de-Gaulle, engagé contre l’EI peu après les attentats du 13 novembre à Paris, a d’abord été stationné en Méditerranée orientale puis dans le Golfe depuis le 20 décembre. Il observe actuellement une escale de quelques jours à Manama, capitale de l’Etat de Bahreïn.

«Notre objectif, c’est la destruction pure et simple de cette organisation terroriste», a martelé le ministre. «Pour détruire notre ennemi, il faut d’abord dégrader ses capacités, le fixer, le contenir», a-t-il dit en référence à la campagne de frappes aériennes menée depuis l’été 2014 par la coalition internationale contre le groupe jihadiste.

«Il faut ensuite le réduire: pour cela, il faut agir au sol, et c’est ce que font nos partenaires locaux que nous appuyons directement», a-t-il ajouté en citant l’appui aérien aux forces irakiennes et aux Kurdes dans le nord de l’Irak. Avec 26 chasseurs Rafale et Super Etendard à bord, Le Charles-de-Gaulle triple la capacité de frappes françaises contre l’EI. S’y ajoutent douze Rafale et Mirage 2000 basés aux Emirats arabes unis et en Jordanie.

Jean-Yves Le Drian rendra visite vendredi aux pilotes français stationnés en Jordanie et samedi aux légionnaires basés aux Emirats qui forment des unités de l’armée irakienne au combat antiterroriste.

AFP/M.R.

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