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La Grèce revient sur les marchés avec une obligation à 5 ans


(Photo : AFP)

Après une longue absence des marchés et servie par une série d’indices budgétaires positifs, la Grèce a émis mardi pour la première fois depuis 2014 une obligation à cinq ans.

En visite à Athènes, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, s’est dit «convaincu» que le pays pouvait commencer à se refinancer de manière indépendante «à un taux raisonnable». Les résultats du carnet d’ordres seront connus plus tard mardi après-midi. La presse grecque évoquait cependant un montant d’obligations de 3 milliards d’euros, à un taux compris entre 4,875% et 4,75%, légèrement en dessous, comme le souhaite le gouvernement d’Alexis Tsipras, de la dernière émission similaire réalisée en avril 2014. L’émission de 3 milliards d’euros réalisée à l’époque par le gouvernement de coalition droite-socialistes avait connu un vif succès, souscrite huit fois.

L’opération de mardi, qualifiée également de «test de confiance» par Athènes, qui continue de bénéficier des prêts internationaux à taux plus avantageux, se fera aussi sous forme d’échange: le gouvernement propose aux porteurs de titres de 2014 de les rapporter, contre 102,6% de leur valeur nominale à 2022. La Grèce mise «sur un taux de 4,2% et idéalement un peu en dessous de 4%», a indiqué lundi le grand quotidien libéral grec Kathimerini.

Moment charnière

Au pouvoir depuis janvier 2015, le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras veut profiter du retour sur les marchés pour faire monter la popularité de son parti Syriza. Celui-ci a subi en effet une dégringolade importante ces deux dernières années, en raison de la poursuite de l’austérité, dictée par les créanciers du pays, zone euro et FMI.

L’accès aux marchés est important à la fois pour le pays endetté mais aussi pour ses créanciers, principalement la zone euro, qui a assisté la Grèce, aux côtés du FMI depuis 2010, à travers trois plans d’aide successifs pour parer au risque de l’écroulement de la monnaie unique. Il s’agit d’un «moment charnière», a indiqué mardi Pierre Moscovici, qui a rencontré Alexis Tsipras et d’autres dirigeants et responsables grecs.

Saluant «l’amélioration spectaculaire» de la situation de la Grèce, le commissaire s’est dit «convaincu que la Grèce peut se financer sur les marchés à un taux raisonnable», lors d’une conférence de presse. «Depuis ma dernière visite en février, nous avons assisté à plusieurs développements importants et très positifs», a tweeté le commissaire. Il a énuméré le versement récent d’une nouvelle tranche de prêts à la Grèce, l’accord donné la semaine dernière par le FMI pour participer au programme grec après deux ans de réticence ainsi que la fin de la procédure de déficit excessif.

Tourner la page

Le pays bénéficie également ces derniers mois d’une baisse importante des taux des obligations à deux et à dix ans. «Le déficit public est passé de 15% en 2009 à un excédent primaire budgétaire», a rappelé le commissaire, la Grèce ayant enregistré un excédent budgétaire de 0,7% du PIB en 2016. Les prévisions pour 2017 sont encourageantes: 2% d’excédent et une croissance à 2,1%, selon les prévisions de la Commission. «Nous avons traversé une longue et très difficile période» depuis l’éclosion de la crise de la dette en 2010, a rappelé Pierre Moscovici.

Mais «la Grèce a les moyens actuellement de tourner le page (…) il est grand temps de fermer le long chapitre d’austérité», qui a coûté tant «de sacrifices» aux Grecs, a-t-il ajouté. Pour cela, il a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité pour la Grèce de conclure «avec sérieux» la dernière année du programme, consistant à la mise en oeuvre concrète des mesures votées. Ce n’est qu’à la fin du programme que seront mises en oeuvre d’éventuelles mesures d’allègement de la dette. Des décisions en la matière «peuvent intervenir auparavant», a-t-il cependant indiqué.

Le Quotidien/AFP

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