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Hollande : « La République ne connaît pas de races ni de couleurs de peau »


François Hollande. (photo AFP)

Le président François Hollande a déclaré jeudi que « la République ne connaît pas de races ni de couleurs de peau », dans une allusion aux propos polémiques de Nadine Morano (Les Républicains) sur la France « pays de race blanche ».

« La République ne connaît pas de races ni de couleurs de peau. Elle ne reconnaît pas de communautés. Elle ne connaît que des citoyens, libres et égaux en droit. Et ce n’est pas négociable », a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé au Camp des Milles, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Le chef de l’Etat a dénoncé « l’intolérance qui conduit à la discrimination, l’ignorance qui nourrit la haine, l’indifférence qui tolère ces dérives ». « Il y a plus grave que d’avoir une âme perverse disait Peguy, c’est d’avoir une âme habituée », a-t-il souligné. « Aucune culture, aucun pays, aucune époque n’est à l’abri d’y succomber. Mais nous avons les moyens (…) pour y résister. En France, il y a une ressource » qui est « la République ».

Vers un texte faisant du racisme une circonstance aggravante

François Hollande a par ailleurs annoncé que le gouvernement présentera « d’ici à la fin de l’année » un texte pour faire de « toute inspiration raciste ou antisémite » une « circonstance aggravante pour une infraction ». « J’ai demandé à la garde des Sceaux (Christiane Taubira) de préparer d’ici à la fin de l’année un texte réformant le code pénal pour faire de toute inspiration raciste ou antisémite une circonstance aggravante pour une infraction, quelle qu’elle soit, quel qu’en soit l’auteur », a déclaré le président de la République sur le site de cet ancien camp d’internement et de déportation à Aix-en-Provence.

M. Hollande avait annoncé le principe de cette réforme pénale le 27 janvier lors d’un discours sur le parvis du Mémorial de la Shoah à Paris, deux semaines après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher. « Ce qui s’est produit ici, c’est le résultat d’une lente dérive, d’un mouvement qui a vu toutes les digues démocratiques sauter les unes après les autres », a déclaré jeudi M. Hollande, évoquant les nombreux internements au Camp des Milles à partir de l’été 1940, un lieu devenu par la suite « un rouage de la machine antisémite ».

La première de ces « dérives », a dit le chef de l’Etat, fut « celle des mots. Dans les années 30, il était devenu acceptable, presque banal, de tenir pour méprisable ou haïssable celui qui était différent. Acceptable qu’à longueur d’articles et de pamphlets, on insulte et on rabaisse les juifs et les étrangers. Tolérable que dans des manifestations on crie dehors les métèques« , a rappelé M. Hollande.

AFP / S.A.