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[Euro2016] Schnell : « Le jeu de l’Espagne, avec le temps, c’est ennuyeux »


Les Espagnols ? "O.K., ils sont très forts, mais ils font toujours la même chose", estime Tom Schnell. (Photo archives Gerry Schmit)

Tom Schnell fête ses 30 ans aujourd’hui, même si le mot fête n’a pas trop de sens : le défenseur central des Roud Léiwen se couchera ce soir à l’heure des poules et n’aura droit ni au gâteau ni au champagne lors du dîner. Pour lui, l’Espagne a déjà commencé.

Le mois dernier, contre la Macédoine, vous êtes resté sur le banc à la surprise générale et Luc Holtz s’est empressé de dire qu’il avait aimé votre « réaction de patron », digne d’un professionnel. Selon vous, c’est quoi, une réaction de professionnel ?

Tom Schnell : J’étais déçu, c’est normal, mais il y a une équipe sur le terrain et le but, c’est de faire en sorte qu’elle soit dans les meilleures conditions, peu importe que je joue ou pas. Donc, un comportement professionnel, pour le coup, ça revenait à mettre mon ego de côté. On a le droit d’être déçu, oui, mais pas de se lamenter sur son sort. Si tu commences à te dire « je ne joue pas, c’est nul » et que tu cogites, tu es mort. Car ta priorité quand tu es remplaçant, c’est te préparer à jouer si on fait appel à toi. Et contre la Macédoine, si j’avais dû entrer en cours de match, j’avais fait la préparation qu’il fallait pour répondre présent.

Parlez-nous de votre déception.

J’ai eu le temps de voir venir le truc, puisque dès le début de la préparation, je n’étais pas dans l’équipe des titulaires. Ça fait un moment que je suis en sélection, j’ai vite compris que ça voulait dire que je serais remplaçant le jour du match. En plus, on a gagné, alors c’était dur dans le sens où j’aurais aimé être sur le terrain avec mes coéquipiers.

Vous avez passé une bonne partie du match à côté de Sébastien Thill. Vous lui avez glissé un mot quand il est entré ?

Je l’ai encouragé comme n’importe quel jeune qui débute en sélection. On voit bien que lui, il a un truc… Bref, les consignes, c’est le coach qui s’est chargé de les lui donner. C’est plutôt sur mes coéquipiers que j’ai gueulé. En fait, je me suis comporté comme quand je suis sur le terrain : je n’ai fait que gueuler.

Avez-vous le sentiment que l’arrivée de Maxime Chanot en sélection en 2013 a marqué un tournant dans votre carrière internationale ?

Difficile à dire. Lui, il joue à un autre niveau que nous. On n’a pas la même intensité que lui peut avoir dans tous ses matches le week-end. À ses côtés, on ne peut qu’apprendre, mais je pense que c’est toute l’équipe qui a évolué ces derniers mois. Ce n’est pas dû à l’arrivée d’un seul joueur, c’est un tout.

Vous étiez blessé à l’aller. Quel souvenir gardez-vous de la confrontation face aux Espagnols ?

Oui, j’avais mon problème au genou droit. Ce que je retiens, c’est qu’on n’avait pas fait un mauvais match. On avait beaucoup couru derrière la balle et on sait déjà que c’est ce qu’on va encore devoir faire vendredi, mais on avait plutôt bien joué, même si celui qui n’a pas vu le match et a juste regardé le score (NDLR : défaite 0-4) peut croire le contraire. On l’a encore vu contre Sandhausen, lundi, en première mi-temps : aujourd’hui, on est capables de jouer un beau football.

Êtes-vous soulagé que Diego Costa n’ait pas été sélectionné ?

Non, pourquoi ? Au contraire, j’aurais bien aimé jouer contre lui.

Parce que c’est un gros gabarit et que vous êtes avant tout un homme de duels ?

Pas que pour ça. C’est un attaquant que j’aime. Ce n’est pas quelqu’un qui pleurniche. Tout le monde le déteste et lui tombe dessus en ce moment. Je ne comprends pas. Les défenseurs anglais, il faut savoir ce qu’ils veulent ! Ils se plaignent quand les attaquants plongent et pour une fois qu’il y en a un qui accepte le duel, ils ne sont toujours pas contents. Moi, si je jouais en Premier League, je serais heureux d’avoir un mec comme Diego Costa en face de moi. Bon O. K., parfois, il y a des coups dans le visage.

Et le foot espagnol, ça vous parle ?

Au début, comme tout le monde, j’aimais bien le Barça et l’Espagne. C’était beau à voir. Mais le jeu de l’Espagne, avec le temps, c’est ennuyeux. O.K., ils sont très forts, mais ils font toujours la même chose. Attention, ce raisonnement ne tient qu’à moi et ça ne veut pas dire que sous prétexte qu’on sait à l’avance ce qu’ils vont faire, c’est facile de les stopper. Non, ils maîtrisent tellement parfaitement ce qu’ils font que c’est très dur de résister. Mais en tant que spectateur, je me suis lassé. Des petites passes, le même rythme… Et puis, même s’il y a un changement de rythme, les accélérations sont toujours les mêmes.

Entretien avec Matthieu Pécot

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