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Furio Berardi pour l’extension du droit de vote


Défenseur de l’ouverture du droit de vote aux étrangers, Furio Berardi, le président du CLAE, espère que le « oui » l’emportera lors du référendum du 7 juin.

À l’occasion du référendum du 7 juin, les Luxembourgeois sont appelés à trancher sur la question du vote des étrangers résidant depuis plus de dix ans au Grand-Duché. D’après vous, a-t-on suffisamment informé les gens ?

Furio Berardi : C’est difficile à dire. Disons qu’informer les gens est une des suggestions que nous faisons au monde politique. Le CLAE est une plateforme associative qui a toujours placé l’individu au sein de son action et où le Luxembourg fait l’objet d’un projet commun. Tout au long des immigrations successives (italienne, portugaise…) nous avons maintenu ce principe.

Le CLAE a été fondé il y a trente ans, en 1985, par des associations issues de l’ancienne immigration. L’une des premières résolutions portait sur le droit de vote et la double nationalité, parce qu’on a toujours pensé qu’il fallait faire société ensemble. Les origines derrière cette idée sont à chercher dans l’histoire : la Déclaration des droits de l’homme de 1789, la Révolution française ont bouleversé la société de l’époque, dominée par une monarchie avant de devenir une société de type démocratique.

Puis ce principe a commencé à battre un peu de l’aile lors de la création des États-nations, qui liaient les droits à la nationalité, excluant une partie de la population. Le Luxembourg a été un des premiers à adopter le suffrage universel en 1919, même s’il était réservé aux nationaux. Dans l’entre-deux-guerres, on a considéré les immigrés avec suspicion. Ce n’est qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale qu’ils ont acquis des droits syndicaux, etc. Depuis, il y a eu la double nationalité, le droit de vote au niveau communal.

On verra ce qui se passera au moment du référendum, qui est seulement consultatif, mais qui va conditionner la suite. En tout cas, pour nous, c’est déjà une ouverture.

Le CLAE est en faveur du droit de vote des étrangers depuis 30 ans, depuis 1985, vous disiez. Quelles étaient les réactions à l’époque et quelles sont-elles aujourd’hui ?

Il y a eu une évolution qui a permis à la société luxembourgeoise de s’ouvrir par rapport à celui qu’on pourrait appeler l’étranger (ou l’immigré de nationalité étrangère). Il y a eu des ouvertures au fur et à mesure, passant par différentes étapes. Ces ouvertures existent.

En l’espace de dix ans seulement, le Luxembourg a connu une démythification progressive, à la fois du point de vue de son histoire (le rapport Artuso sur la collaboration étant l’exemple le plus récent) que du point de vue économique (avec l’affaire LuxLeaks). Mais la coexistence entre Luxembourgeois et étrangers n’est-elle pas tout aussi mythifiée ?

Je ne le pense pas. C’est un système économique et social qui s’est établi en fonction des richesses au Luxembourg, de ses possibilités économiques et en fonction de la population. Il est vrai qu’il y a un pourcentage d’étrangers qui est certainement plus important que ce que l’on imagine être le cas dans d’autres pays. Mais ce sont des étrangers qui sont intégrés dans l’économie. Même s’ils ne le sont pas entièrement dans la politique, ils le sont en ce qui concerne l’économie. C’est d’ailleurs peut-être la raison pour laquelle on ne parle pas d’eux. C’est un système de vie qui s’est établi.

Retrouvez cet entretien en intégralité dans Le Quotidien papier de ce lundi.


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