Le Fola entame sa campagne européenne ce jeudi soir (19h30 au stade Emile-Mayrisch), au 1er tour aller d’Europa League, face aux relativement méconnus Moldaves de Milsami Orhei. L’occasion d’enfin réussir à passer un tour en Coupe d’Europe? «Je ne pense pas qu’on soit favoris face à cette équipe pro», lance un Jakob Dallevedove qui en sera à sa 9e joute européenne.
Sur les 12 matches joués dans son histoire sur la scène européenne par le Fola Esch, Jakob Dallevedove (29 ans) en a joué 9. Soit une bonne dose d’expérience avant d’aborder une nouvelle campagne. Les Folamen en auront besoin s’ils veulent sortir leur adversaire moldave.
Le Quotidien : Comment on se sent la veille d’un match de Coupe d’Europe? On a du mal à trouver le sommeil?
Jakob Dallevedove : C’est spécial… mais pas au point d’en perdre le sommeil. Cela reste un match de foot. J’ai eu la chance de participer à cinq campagnes, en ne manquant qu’une rencontre. C’était face à l’IFK Göteborg en 2014. J’étais malade… Ici, on affronte un adversaire dont le nom est moins connu. Mais ces dernières années, on a toujours affronté des « noms » comme Aberdeen, le Dinamo Zagreb…
Quand vous avez vu le tirage au sort, vous vous êtes dit quoi dans l’équipe : « zut, on a raté les Glasgow Rangers » ou bien « avec cet adversaire, on a une chance d’enfin passer un tour »?
Je ne peux pas parler pour les autres, mais, personnellement, je vous avoue que j’ai pensé… les deux. Jouer les Rangers, cela aurait vraiment été quelque chose de grand. Le genre d’expérience qu’on ne vit peut-être qu’une fois dans sa vie. Après, c’est vrai que cette formation du Milsami Orhei est certainement moins forte que les Écossais. Et qu’elle nous offre davantage de chances de nous qualifier. Avant le tirage, j’avais déjà entendu son nom (NDLR : sans doute parce que ces Moldaves avaient sorti Dudelange de l’Europa League lors de la saison 2013/2014). Mais je ne savais pas grand-chose de plus.
Et aujourd’hui, que savez-vous de cette équipe?
Jeff Strasser, notre entraîneur, nous en a un peu parlé mardi soir. Beaucoup de choses ont apparemment changé ( lire ci-dessous ). L’équipe a connu de nombreux départs, dont celui de l’entraîneur. Ce dernier a donc changé et le système aussi apparemment. Huit nouveaux joueurs ont aussi débarqué. On n’a pas encore vu d’images (NDLR : l’interview a été réalisée avant l’entraînement prévu hier soir), mais cela reste une équipe professionnelle, qui a réussi quelques jolies choses ces dernières années en Europe (NDLR : ils n’ont, par exemple, pas été loin de sortir Saint-Étienne l’an passé).
Au sein du Fola aussi, il y a eu pas mal de changements. Ce qui n’est pas vraiment dans les habitudes du club…
Oui. On a perdu pas mal de joueurs, comme Manu Françoise (Progrès), Enes (Mahmutovic, Middlesbrough). Et on a recruté pour compenser. Quand cela se passe ainsi, il est normal d’avoir besoin d’un peu de temps pour trouver les automatismes et les différents réglages. Ici, on a repris voici deux semaines et demie et nous avons joué trois matches amicaux. Mais on a déjà pu se rendre compte que les recrues sont de bons joueurs de foot.
Mais il faudra encore du temps pour déterminer si le Fola actuel est meilleur que le précédent, non?
Oui, c’est difficile à dire pour l’heure. En même temps, la saison dernière, nous n’avons pas vraiment livré notre meilleure campagne. On peut donc espérer faire mieux, surtout compte tenu des qualités déjà aperçues depuis la reprise. Le plus important est de réussir à former une équipe. En règle générale, je considère qu’il faut quatre ou cinq semaines pour y arriver. En amical contre le Progrès Niederkorn, on a vu de très belles choses, alors que le onze de base comportait trois nouveaux : Enis Saïti, Corentin Koçur et Peter Chrappan.
Les résultats de vos matches amicaux ont été un peu surprenants avec ce succès éclatant 5-1 face à Niederkorn mais aussi des défaites 3-1 et 1-4 face à Differdange et au F91. Comment cela s’explique?
Face aux Differdangeois, pratiquement la moitié de l’équipe a changé à la pause… L’an passé, nos adversaires parvenaient trop aisément à nous marquer des buts. Et on n’a plus le droit de commettre les mêmes erreurs! Or, face à Dudelange, nos adversaires ont eu la tâche facile. On a commis de bêtes pertes de balle qui ont donné lieu à des un contre un. On leur a ainsi offert trois à quatre occasions que les Dudelangeois ont su saisir. Je me répète : on ne peut plus donner les mêmes cadeaux. Que ce soit face au Milsami Orhei ou en championnat. Quand on a été sacrés champions, on possédait la meilleure défense.
Le fait de jouer cette rencontre dans votre stade Émile-Mayrisch plutôt qu’au Barthel, cela change quelque chose?
Je ne sais pas… Je vous avoue que je ne pense pas que cela changera quelque chose. Enfin, si on remporte 4-0 ce match aller, je changerai peut-être d’avis (sourire).
Julien Carette
L’ÉQUIPE PROBABLE : Hym – Laterza, Klein, Chrappan, Kirch – Dallevedove, Muharemovic – Klapp, Koçur, Saïti – Hadji.