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[Europa League] Glasgow – Niederkorn : ça se jouera dans les tripes


Ce jeudi soir, les gradins de l'antre des Rangers seront remplis par plus de 50 000 supporters déchaînés. (photo Bernard "Paparazzi" Bamberg)

Niederkorn va avoir une incroyable décharge d’adrénaline à gérer ce jeudi soir à Glasgow, au 1er tour aller de l’Europa League, contre des Rangers dont le niveau footballistique ne mérite sûrement pas l’immense engouement de ses 50 000 fans. Et si le Progrès survit au premier quart d’heure…

Quand ils ont grimpé dans leur bus, à 2  h du matin, il pleuvait si fort sur le stade Jos-Haupert que les Niederkornois se sont déjà un peu sentis ailleurs. Et puis dix heures plus tard, ils roulaient à gauche et leur bus est passé comme par magie à côté du monstre assoupi, Ibrox Park. Certains ont dégainé leur téléphone pour une vidéo ou une photo, une marque moderne de respect, sans doute, avant de pénétrer ses vénérables et épais murs de briques rouges pour en fouler la pelouse, en début de soirée.

Il ne faudrait pas s’y tromper  : ce match aller du 1 er tour de l’Europa League, le Progrès le jouera avant tout contre un mythe et ses 50  000  spectateurs. Et ensuite seulement contre onze Rangers.

Le désormais ex-Niederkornois Ismaël Bouzid, qui connaît l’Écosse et son football, a juré en début de semaine que les «Gers» de 2017 sont à des années-lumière de ce qu’ils étaient du temps où ils se qualifiaient régulièrement pour la phase de poules de la Ligue des champions.

La saison passée, ils ont terminé à 39  points du Celtic pour leur grand retour en Premier League et ceux qui pensent que le grand chambardement d’effectif de cet été tout autant que les déclarations d’intention des joueurs et du staff suffiront à changer radicalement la donne en quelques semaines, sont sans doute trop optimistes. Footballistiquement, les Rangers ont montré, lors de leurs sorties amicales, qu’ils n’ont pas encore trouvé leur onze. Ni même leur rythme.

Cela reste très fort (trop fort théoriquement), mais « quand on voit qu’un Candeias, qui n’était même pas titulaire à son époque messine (NDLR  : en 2015/2016) , est censé être un joueur de base », soupire Thomas Gilgemann, un directeur sportif qui veut y croire…

Le mauvais souvenir des Shamrocks

Non, ce n’est pas les Rangers qu’il faut craindre. Enfin si, un peu, forcément. Mais c’est surtout leur public qui est préoccupant. Paolo Amodio se souvient que ses coéquipiers de la Jeunesse et lui avaient complètement perdu les pédales en début de rencontre face au Celtic (5-0), en 2000. Trop de bruit, trop de pression, trop de tout… Survivre au premier quart d’heure, à ce retour en fanfare d’un club dans une compétition européenne après six années de purgatoire, serait déjà une garantie.

Il y a l’herbe et le temps, aussi, qui préoccupent un peu le staff. Content déjà d’avoir eu de la flotte lors de la dernière séance au pays, pour que Sébastien Flauss, coupable d’une faute de main il y a deux ans sur la pelouse des Shamrock Rovers, se rappelle ce que c’est qu’un terrain anglo-saxon.

Le Français a d’ailleurs reçu ses nouveaux gants et s’en est montré très satisfait, notamment au niveau du «grip», ce qui est l’essentiel. C’est Flauss, qui va être très sollicité au niveau des centres et ballons longs, qui aura sans doute le match le plus stressant. Lui et Paolo Amodio, qui va devoir expliquer à trois des vingt et un garçons montés dans l’avion qu’ils devront s’asseoir en tribune. Avant de se justifier auprès de quatre autres joueurs qu’il n’aura pas fait entrer.

Si personne ne demande de comptes au coach, ce sera bon signe. C’est que ce groupe aura décidé d’être acteur de match de légende plutôt que d’en être simple spectateur, et que le résultat l’aura emporté sur l’émoi. Et ce seront les tripes qui feront pencher la balance.

Julien Mollereau, notre envoyé spécial à Glasgow