Accueil | Actualités | Deux chefs présumés de l’ETA mis en examen et écroués

Deux chefs présumés de l’ETA mis en examen et écroués


Iratxe Sorzabal et David Pla, arrêtés mardi 22 septembre. (photo AFP)

Deux chefs présumés de l’ETA ont été mis en examen par des juges antiterroristes à Paris et écroués dans la nuit de samedi à dimanche, achevant selon Madrid de décapiter le mouvement séparatiste basque.

Arrêtés mardi dans un gîte en pleine montagne pyrénéenne française, Iratxe Sorzabal, 43 ans, et David Pla, 40 ans, ont été mis en examen notamment pour direction d’une organisation formée en vue de la préparation de crimes en lien avec une entreprise terroriste, a indiqué une source judiciaire à l’AFP.

Iratxe Sorzabal était « recherchée depuis au moins dix ans » par la justice en France et en Espagne tandis que David Pla était « dans la clandestinité depuis 2011 », selon une source policière française.

Ancienne porte-parole de 1997 à 1999 de Gestoras, un mouvement de soutien aux prisonniers basques, Iratxe Sorzabal a déjà été condamnée à plusieurs reprises à de la prison en France pour son appartenance à ETA. Membre du commando « Ibarla » dans les années 1990, elle est soupçonnée d’avoir participé à de nombreux attentats et plusieurs assassinats.

Elle formait avec David Pla, 40 ans, originaire de Pampelune (Navarre espagnole), le « comité exécutif » de l’organisation basque. Selon le quotidien El Pais, ce sont eux qui avaient annoncé, le 20 octobre 2011, « l’arrêt définitif des actions armées » de l’ETA.

Ces deux chefs présumés ont aussi été mis en examen pour recel en bande organisée de financement du terrorisme, détention d’armes et de munitions en bande organisée et détention de documents administratifs falsifiés, le tout en relation avec une entreprise terroriste, selon la source judiciaire. Un magistrat spécialisé les a ensuite placés en détention provisoire, comme l’avait requis le parquet de Paris.

Pour le ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, qui avait annoncé l’arrestation du couple, ces responsables politiques de l’ETA étaient les « deux terroristes les plus recherchés du moment » par Madrid. « L’appareil politique de l’ETA a été démantelé, décapité avec ces arrestations », s’est-il félicité, comparant l’organisation à « un cadavre »: « il ne manque plus que le certificat de décès ».

Moins de 30 membres

Deux autres hommes, Pantxo Florès, un Français de 45 ans qui hébergeait Sorzabal et Pla dans une maison d’hôtes de Saint-Etienne-de-Baïgorry, où ont eu lieu les arrestations, et Ramon Zagarzazu, avaient été interpellés mardi. Ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué la source judiciaire. L’un d’eux a été placé en détention provisoire tandis que l’autre, incarcéré également, a demandé un délai avant de comparaître devant le juge des libertés et de la détention.

Florès est connu des services de police et avait été arrêté en 2007 à Saint-Jean-Pied-de-Port dans le cadre d’une enquête sur l’attentat perpétré un an plus tôt contre le restaurant qu’Alain Ducasse tenait à l’époque à Bidarray.

Ramon Zagarzazu, 49 ans, de nationalité espagnole, est présenté comme l’ancien chef de « l’appareil international » d’ETA, libéré en 2007 après avoir effectué une peine de dix ans de prison en France.

L’ETA, qui réclame l’indépendance du Pays Basque, est tenue responsable d’au moins 839 morts en près de 50 ans. Depuis l’annonce du 20 octobre 2011 de son renoncement définitif à la violence, l’organisation, affaiblie, n’a plus commis d’attentat.

De sources policières des deux côtés des Pyrénées, on estime que l’organisation clandestine compte aujourd’hui moins d’une trentaine de membres, tous les autres – environ 455 – étant détenus en Espagne et en France. Le seul dirigeant connu encore dans la clandestinité est Josu Ternera, 64 ans.

L’organisation réclame depuis 2011 une négociation sur ses prisonniers en échange de sa dissolution.

 

AFP / S.A.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.