Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
C’est officiel depuis vendredi dernier : les quelque 1650 agents de la Commission européenne vont quitter le bâtiment Jean-Monnet pour un préfabriqué au Kirchberg et deux bâtiments à la Cloche d’or. Ces annonces ne suscitent que très peu d’enthousiasme chez les employés.
Beaucoup d’agents regrettent « amèrement » de devoir quitter le Kirchberg d’ici la fin de l’année. (Photos : archives LQ/Hervé Montaigu)
« Non, non… Je ne suis pas autorisé à parler », s’excuse une employée de la Commission européenne. « Nos instructions sont strictes », renchérit un autre. Devoir de réserve oblige, la plupart des agents de la Commission européenne croisés hier aux abords du bâtiment Jean-Monnet, ont refusé d’évoquer le déménagement officialisé, vendredi dernier, pas le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, et la vice-présidente de la Commission européenne en charge du Budget et des Ressources humaines, Kristalina Georguieva.
D’ici la fin de l’année, les 1 650 employés de la Commission européenne vont quitter le bâtiment Jean-Monnet, construit en 1975, en raison de la présence d’amiante. Leurs destinations ? Un bâtiment préfabriqué à construire au Kirchberg et deux autres situés à la Cloche d’or (lire Le Quotidien du samedi 14 février).
« Cela ne m’aurait pas dérangé de rester jusqu’à l’ouverture du Jean-Monnet 2 (NDLR : la première phase devrait être achevée en 2020), parce que tout est sécurisé ici, avance un employé de la Commission européenne sous couvert d’anonymat. Bon, ils en ont décidé autrement. Mais pour le moment, tout reste encore un peu flou. On sait ce qu’on quitte, mais on ne sait pas ce qu’on va trouver. »
> « Déçus de quitter le Kirchberg »
En effet, le lieu de construction du bâtiment préfabriqué au Kirchberg, destiné à reloger 500 employés, n’a pas encore été précisé (« non loin du siège de RTL Group », dixit Jean Asselborn, vendredi), et les deux bâtiments de la Cloche d’or, qui doivent accueillir au total 1 150 agents de la Commission, n’ont pas encore été déterminés.
« Nous avons une short-list de quatre bâtiments, nous allons faire notre choix dans les prochaines semaines », a indiqué, vendredi, Kristalina Georguieva. « La santé reste notre première préoccupation, mais nous sommes déçus de devoir quitter le Kirchberg, dit, avec une résignation certaine, une traductrice au Jean-Monnet depuis dix ans. Notre quotidien va changer et certains vont devoir faire plus de trajets qu’auparavant. »
« Le personnel est réservé sur le résultat et aussi sur la manière, confirme Francisco Fernandez, président du comité local du personnel. Beaucoup regrettent amèrement de devoir quitter le Kirchberg alors qu’on aurait pu trouver une solution ici. Et puis, sur la forme, nous avons insisté, vendredi, lors de la venue de Kristalina Georguieva, sur le fait que nous sommes déçus d’avoir été mis à l’écart du processus. Aujourd’hui, nous sentons que la décision approche et nous voulons arrêter de jouer à cache-cache et participer à la mise en œuvre de ce déménagement. »
Affaire à suivre…
De notre journaliste Guillaume Chassaing
