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De Lille à Marseille, un 1er mai très politique, comme « un troisième tour social »


Des rassemblements ont eu lieu partout en France, comme ici à Nantes, où au moins 4 000 personnes ont défilé. (photos AFP)

De Lille à Marseille, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour le traditionnel défilé du 1er mai pour rejeter le FN, mais aussi le libéralisme d’Emmanuel Macron, à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle.

A Marseille.

A Marseille.

Sous le soleil mais refroidis par le vent, plusieurs milliers de personnes (4 800 selon une première estimation de la police) ont quitté le Vieux-Port de Marseille vers 11h derrière des drapeaux CGT, mais aussi FSU, Solidaires et Sud. Au mégaphone, les militants syndicaux ont appelé les manifestants à célébrer ce « troisième tour social », « notre deuxième tour à nous ». Des centaines de manifestants de La France Insoumise étaient présents, comme Isabelle, professeur de lettres et histoire de 46 ans, venue de Vitrolles. « Je ne viens pas toujours défiler le 1er mai, mais là je pense qu’il faut faire vivre la vague insoumise », a-t-elle expliqué, ajoutant : « le 7 mai ce sera sans moi ».

La CGT des Bouches-du-Rhône dénombrait 40 000 manifestants dans les rues du département lundi. A Nantes, au moins 4 000 personnes ont défilé derrière une banderole proclamant « En finir avec les reculs sociaux qui font le terreau de l’extrême droite ». Le cortège de tête de l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires a été rejoint par des groupes anarchistes et des opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en queue de cortège. La CFDT a appelé de son côté à un rassemblement pour « faire barrage au Front national en allant voter », devant le château des ducs de Bretagne.

Le FN, « un épouvantail pour conserver le pouvoir »

Le syndicat de Laurent Berger, qui a appelé à voter Macron le 7 mai, a pourtant défilé avec les autres organisations à Lille. Christine Carlier, secrétaire générale de l’union locale CGT, a expliqué cette exception : « historiquement, à Lille, il y a une intersyndicale solide, on travaille ensemble ». 1 300 personnes ont manifesté dans la capitale du Nord selon la police, contre 950 en 2016.

A Toulouse.

A Toulouse.

A Bordeaux, ils étaient plus de 4 000 selon la CGT, 3 500 selon la police. « Pour nous, le 1er mai, c’est l’occasion de dire ni l’un, ni l’autre. Le fascisme est toujours pire que Macron mais gauche et droite utilisent le FN depuis 30 ans comme un épouvantail pour conserver le pouvoir. On refuse ce chantage et de voter Macron ! » assure Thomas, étudiant. Même son de cloche à Toulouse, où 6 000 à 15 000 personnes (selon la police et les organisateurs) ont défilé sous les cris de « tout le monde déteste le FN ». « On subit une tentative de récupération de la part du FN », explique Anthony, un « insoumis » de 40 ans, « mais il y a un cordon sanitaire entre nous, nous serons des ennemis politiques à tout jamais ».

Georges, 64 ans, un militant LO déterminé à voter blanc, tenait une pancarte « pas de banquier, pas de fille de tortionnaire ». « Aujourd’hui, on se demande si les gens ne sont pas anesthésiés », a fustigé de son côté Monique, 67 ans, qui avait voté Chirac en 2002 et appelle à se rallier encore derrière la cause de « la République ».

A Lyon, à l’appel de la CGT, quelque 5 000 personnes selon la préfecture du Rhône, 8 000 selon les organisateurs défilaient à la mi-journée, tandis que la CFDT ne rassemblait que 250 manifestants. La présidentielle était peu présente dans les revendications du cortège strasbourgeois, qui comptait de 1 800 personnes (selon la police) à 4 000 manifestants, défilant sous une pluie fine, derrière une banderole proclamant « Résistance ! ».

Le Quotidien/AFP

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