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Youth for Climate : les jeunes se remobilisent pour le climat


Des investissements vraiment verts et plus de transparence pour le Fonds de compensation : telles sont les revendications de la marche pour le climat 2022.

Ce vendredi 25 mars, le mouvement Youth for Climate organisera en collaboration avec Greenpeace Luxembourg une marche en faveur du climat. En ligne de mire : la finance.

Les différentes crises qui frappent le monde ne doivent pas faire oublier la crise climatique, universelle, toujours présente et encore bien loin d’être réglée. Les jeunes du monde entier, menés par le mouvement Youth for Climate (Jeunesse pour le climat), vont organiser vendredi et samedi des rassemblements pour dénoncer l’inaction politique face à la catastrophe qui gronde.

Au Luxembourg, Youth for Climate et Greenpeace invitent l’ensemble de la population, jeunes et moins jeunes, à participer à une marche qui se déroulera vendredi sous le slogan #peoplenotprofit, «Les gens avant les profits». Elle débutera dans la capitale à 14 h place Clairefontaine et s’achèvera devant le siège du Fonds de compensation, rue de la Porte-Neuve.

Car c’est là la principale cible de cette nouvelle manifestation : la finance, et tout particulièrement le fonds de pension souverain luxembourgeois FDC (Fonds de compensation), qui révise actuellement sa stratégie d’investissement pour les cinq ans à venir. À l’intérieur des frontières du Grand-Duché se trouve en effet le deuxième centre de fonds d’investissement du monde.

«En dépit de sa petite taille, le Luxembourg joue un rôle majeur sur la scène financière internationale, ce qui impacte de façon significative sa contribution à la crise climatique. Le secteur financier luxembourgeois génère un tiers du produit intérieur brut. Il s’agit du centre de fonds d’investissement le plus important en Europe et le second au monde. Chaque année, des milliers de milliards d’euros transitent par le Grand-Duché, dont une grande partie dans les industries des combustibles fossiles. Le Luxembourg doit montrer l’exemple», explique Selma Vincent, du collectif Youth for Climate.

Marketing trompeur

Or ce secteur n’est pas tenu responsable de ses investissements nuisibles au climat. Des études montrent même que la finance dite «verte» ne l’est pas vraiment, et qu’il s’agirait en fait de greenwashing, ou marketing trompeur.

L’une de ces études, commandée par Greenpeace Luxembourg et Greenpeace Suisse et rendue publique en mai 2021, a porté sur 51 fonds durables au Luxembourg et prouvé que «les fonds d’investissement durables ne détournent en réalité guère plus de capitaux vers des activités durables que les fonds conventionnels».

«Les soi-disant fonds « verts » ne représentent qu’environ 10 % de tous les fonds domiciliés au Luxembourg. On peut en outre se demander si ces fonds sont vraiment verts», résume l’étudiante en sciences politiques.

«La promotion de la finance verte ne suffira pas à sauver la planète; elle est trop lente et insignifiante. Si le gouvernement veut réellement protéger le climat à l’échelle mondiale, il doit s’attaquer aux investissements de son secteur financier dans les combustibles fossiles. Il n’y a pas d’avenir où le Luxembourg puisse être neutre en carbone tout en autorisant les investissements dans les secteurs à fortes émissions», écrivait déjà il y a un an Youth for Climate, au Premier ministre Xavier Bettel.

Quant au FDC, le seul fonds de pension pour les salariés du secteur privé, il investit chaque année environ 500 millions d’euros dans l’industrie du gaz, du charbon et du pétrole, les fameux «Carbon Majors» : Shell, Total, BP, Chevron, Equinor, Fortum, Gazprom, etc., responsables pour 71 % des émissions industrielles de gaz à effet de serre depuis 1988, rappelle Youth for Climate.

«Il est clair et net que ces investissements ne vont pas dans le sens des accords de Paris, dénonce Selma Vincent. Au contraire, le FDC investit actuellement selon un scénario de 2-3 °C, bien au-delà de l’ambition nationale. Et cela se fait avec l’argent public : les gens n’ont pas le choix ! C’est pour cette raison que nous demandons une transparence totale : les projets d’investissements du FDC doivent être accessibles au grand public. Le FDC ne peut pas être autorisé à poursuivre ses investissements d’argent public dans des industries climaticides.»

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