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Veillée d’armes pour les habitants du quartier Gare et de Bonnevoie


La situation se dégrade de semaine en semaine, selon les témoignages des habitants. Ils estiment qu’il est urgent d’agir.  (Photo : julien garroy)

Cinq mois après leur première manifestation contre l’insécurité, habitants et commerçants des quartiers Gare et de Bonnevoie défileront une nouvelle fois samedi, en direction de la Chambre des députés.

Fin septembre dernier, le collectif de riverains du quartier Gare, formé quelques mois plus tôt sur les réseaux sociaux, avait réussi à rassembler près de 500 personnes venues crier leur ras-le-bol jusque sous les fenêtres des députés. Depuis, leur colère n’est pas retombée alors qu’ils constatent que chaque jour, de nouveaux coins de leurs rues tombent aux mains des trafiquants de drogue.

Sans surprise, leurs revendications sont donc toujours les mêmes : ils souhaitent avant tout que les différents ministères compétents – Santé, Justice et Affaires intérieures – se coordonnent enfin pour lutter efficacement contre le trafic de stupéfiants à ciel ouvert qui gangrène leur quotidien. Dans ce combat qu’ils veulent pacifique, habitants et commerçants n’oublient pas les personnes dépendantes et réclament une prise en charge adéquate, là où pour le moment, celles-ci trouvent refuge dans les halls d’entrée situés sur leur chemin.

Pour eux, il est urgent d’agir, d’autant que la situation a nettement empiré ces deux derniers mois, comme en témoignent les dizaines de messages, photos et vidéos postés régulièrement sur le groupe WhatsApp du collectif qui regroupe aujourd’hui 750 membres.

Promenade entre élus

Début janvier, à la suite d’un échange téléphonique avec le ministre fraîchement nommé, Léon Gloden, l’une des porte-paroles des habitants avait accompagné une poignée d’élus de la Ville de Luxembourg – la bourgmestre Lydie Polfer, les échevins Maurice Bauer et Corinne Cahen – ainsi que le nouveau ministre le long d’un parcours nocturne à pied, soigneusement étudié pour les confronter à la réalité du quartier et ses points les plus chauds.

«Au cours de ces deux heures, une réalité crue s’est imposée. Celle que nous vivons», raconte Laurence Gillen. «Des toxicomanes en plein shoot, inhalant du crack, des montagnes de déchets, des altercations, des dealers, des cris, une personne armée d’un cutter», décrit-elle.

Elle se souvient que si Léon Gloden n’a fait aucune déclaration sur le moment, le ministre a semblé très surpris par l’ampleur et la gravité de la situation. Une étape cruciale dans la feuille de route fixée par le collectif de riverains, dont l’un des objectifs était de parvenir à mobiliser directement les autorités.

Malgré le retentissement de cette promenade de nuit, rien ou presque ne s’est passé depuis : «Ils ont simplement renforcé les patrouille de police à pied», commente celle qui se fait le relais des habitants, mais aussi des travailleurs et des commerçants qui n’en peuvent plus.

Un tracé refusé dans un premier temps

Alors que, lors de la demande d’autorisation aux autorités communales en vue d’organiser cette deuxième manifestation, le parcours avait bien été validé, le collectif Gare a reçu – tardivement – le feu vert de la Ville de Luxembourg, avec la désagréable surprise de découvrir que le tracé initial avait été refusé. Pas le droit de déployer leurs pancartes face au Parlement : «On ne nous a pas donné de raison précise, simplement que c’était une question de circulation», indique Laurence Gillen.

En colère, avec le sentiment d’être méprisés, les riverains ont alors contacté la bourgmestre, pour que le parcours prévu soit maintenu. «On a finalement obtenu gain de cause, donc le parcours de demain sera quasiment le même que lors de notre mobilisation.» Le rendez-vous est fixé à 10 h 30 en haut de la rue de Strasbourg, puis le cortège remontera l’avenue de la Liberté, avant de traverser le pont Adolphe et de se diriger vers le boulevard Roosevelt. Au centre-ville, il empruntera la rue Philippe-II et la Grand-Rue, pour finir au pied du Parlement, au Marché-aux-herbes.

Difficile de savoir combien de personnes se joindront à ce nouveau mouvement de protestation. Mais les organisateurs ont bon espoir qu’il soit très suivi, grâce à une large campagne d’information sur le terrain et en ligne ces dernières semaines.

Manifestation «Sauvons la Gare», demain à 10 h 30, rassemblement au 4, rue de Strasbourg, départ de la marche à 11 h, jusqu’à la Chambre des députés.

2 plusieurs commentaires

  1. Non tout le mondes n est pas beau et gentil. Le Luxembourg doit sortir de la culture du consensus du en même temps…

  2. Non ces personnes ne sont pas des victimes. Il s agit des migrants que le Luxembourg accueille dans sa naïveté europhile.
    Le Luxembourg glisse doucement vers l état de la France et quand cela est trop tard…