L’Observatoire national de la Santé, baptisé ObSanté, a attiré des experts internationaux dans ses rangs, en charge de collecter des données, de les analyser et de guider le ministère de la Santé dans sa politique.
À l’heure où l’on parle de difficiles recrutements dans le secteur médical, un fléau qui touche toute l’Europe, plus de 50 candidatures sont arrivées à l’Observatoire national de la santé, une structure indépendante nouvellement créée. «La moitié sont des experts internationaux», se réjouit la ministre Paulette Lenert.
Ils sont tous d’éminents chercheurs, professeurs, docteurs et sont membres de l’Observatoire national de la santé que la ministre, Paulette Lenert, vient de présenter. Le projet de loi avait été déposé en juillet 2018, juste avant les élections, dans le respect du programme gouvernemental de 2013.
Un observatoire de la santé devait voir le jour, qui sera chargé de fournir les données épidémiologiques anonymisées, nécessaires pour élaborer des plans d’actions nationaux de lutte contre des maladies telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et les maladies chroniques.
La qualité et l’efficience du système de santé doivent être mesurées et analysées sur des bases objectives et validées, relevaient les auteurs du projet de loi, constatant que les données relatives à l’état de santé de la population et à l’utilisation du système de santé au Luxembourg, sont éparses et partielles.
Trois candidats pour les postes vacants
L’observatoire permettra de mettre en réseau les ressources nationales produisant ces données actuellement insuffisamment coordonnées pour les centraliser, mieux les analyser et les compléter sur les domaines de santé pour lesquels il n’existe pas de données collectées. «Le ministère disposera d’une analyse plus pertinente, alors que personne n’a aujourd’hui des données fiables sur les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste, par exemple», cite la ministre pour répondre à la polémique qui l’oppose à l’Association des médecins et médecins-dentistes.
Elle est moins pessimiste que l’AMMD et constate que l’hôpital du Nord, qui vient de perdre six cardiologues d’un coup, a déjà trois candidats pour reprendre les postes laissés vacants d’ici à la fin de l’année. Elle regrette le vent de panique que fait souffler l’association sur les patients «qui ne se sentent plus en sécurité».
Ni une administration, ni un établissement public
Or le ministère se dote aujourd’hui d’un outil qui doit permettre de mesurer la performance du système de santé dans toutes ses dimensions conformément aux engagements de la «Charte de Tallinn sur les systèmes de santé pour la santé et la prospérité» signés par 53 pays de la région Europe : «Les États signataires s’engagent à promouvoir la transparence et à rendre des comptes au sujet de la performance des systèmes de santé grâce à la publication de résultats mesurables».
L’observatoire n’est ni une administration ni un établissement public, mais une structure administrative «légère», placée sous l’autorité du ministre de la Santé. Il s’inspire du modèle de l’Observatoire national de la qualité scolaire et jouit de l’indépendance scientifique et professionnelle en ce qui concerne ses outils d’observation, ses constats et ses propositions.
Missions multiples
L’ObSanté doit générer de l’information avec les données disponibles et mettre cette information en perspective (comparaison historique, benchmarking international) pour identifier des pistes d’amélioration.
«Je compte sur l’Observatoire national de la santé pour nous fournir des éléments d’information sur le système de santé mesurés et analysés sur des bases objectives et validées, qui nous aiderons à prendre des décisions éclairées dans le futur en matière de politique de santé publique», précise encore Paulette Lenert.
Les missions de l’ObSanté sont multiples. Tout d’abord, il évalue l’état de santé de la population en termes de morbidité et de mortalité, les comportements à risque de la population en améliorant la connaissance de l’information sur les déterminants de la santé et la qualité, l’efficience et l’accessibilité du système de santé et d’identifier les inégalités de santé entre les différents groupes de population.
L’ObSanté est présidé par Françoise Berthet, directrice adjointe de la Santé. Qui se dit honorée «de pouvoir compter sur des experts de haut niveau pour guider l’Observatoire national de la santé dans ses travaux et priorités». La première année de l’institution sera surtout consacrée à la création et la mise place de l’environnement de travail de l’ObSanté.
Plutôt que le niveau d’expertise de ces « experts », le plus important est de vérifier qu’ils n’ont aucun conflit d’intérêts avec les labos pharmaceutiques (façon polie de dire absence de corruption potentielle par les labos).
Car si ces gens sont à l’aune du Conseil Scieintifique français qui était truffé soit d’incompétents en matière de maladies infectieuses, soit de médecins corrompus jusqu’à la moëlle par Big Pharma, il vaut mieux s’en passer.