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UE post-Brexit : payer plus, ou dépenser moins?


Si les États membres décident de contribuer davantage au budget de l'UE, «il faut aussi que la politique devienne plus efficace» avertit Xavier Bettel. (Photo : AFP)

150 milliards d’euros.C’est le montant que le Royaume-Uni a versé chaque année à Bruxelles pour financer l’UE. Les quelque 311 millions d’euros du Luxembourg ne pèsent pas lourd face à ce montant. Les dirigeants des 27 États membres qui vont former l’UE de demain doivent trouver rapidement des solutions pour pallier ce gouffre financier.

Les deux Luxembourgeois Xavier Bettel et Jean-Claude Juncker, présents vendredi au sommet informel des 27 pays qui formeront l’UE après le Brexit, étaient d’accord sur l’équation de base : soit chaque État augmente sa contribution, soit des politiques européennes devront être rabotées. Pour la Commission, les fonds attribués à l’agriculture et à la cohésion (70 % des dépenses de l’UE) devront être revus à la baisse. Le Premier ministre, Xavier Bettel, est conscient de l’enjeu. « Si on décide de contribuer plus, il faut aussi que la politique devienne plus efficace. Car il est clair, qu’on ne peut pas vouloir renforcer Erasmus ou la politique environnementale sans faire des efforts supplémentaires », note-t-il.

Le Parlement européen, de son côté, insiste pour doter l’UE de plus de ressources propres. Une des priorités est une taxe numérique payable par les géants de l’internet qui ne paient peu ou pas d’impôts du tout en Europe. Entre les lignes, le président du Parlement, a visé le Luxembourg. « Mais je comprends très bien le président Tajani. Il est inconcevable que ces géants s’en sortent sans payer de taxes, mais il nous faut aussi éviter qu’ils migrent vers Londres après le Brexit. C’est pourquoi nous continuons à plaider pour un accord à l’échelle de l’OCDE avant de trouver un accord au niveau de l’UE », rappelle Xavier Bettel.

Lier le versement de fonds européens au respect des principes de l’État de droit est cependant pensé trop court selon Xavier Bettel : « On risque de punir les citoyens. Mais pour faire mal à leurs dirigeants, il faudrait leur enlever le droit de vote lors des Conseils .»

Mais le temps presse. Jean-Claude Juncker met en garde les dirigeants européens : « Sans accord, on perdra chaque mois 1 000 chercheurs ou 1 million d’étudiants ne pourront plus toucher de bourse Erasmus .»

David Marques

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