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Trafic de drogue via Snapchat : 3 ans au lieu de 6 ans, il dit «merci»


En prison depuis son retour de Thaïlande fin 2017, Michel H. s'était exclamé à la barre de la Cour d'appel : «Je ne vois plus le bout du tunnel.» (Photo : Julien Garroy)

La Cour d’appel a rendu mardi son arrêt dans l’affaire du trafic de drogue organisé via la messagerie mobile éphémère Snapchat. À la différence des premiers juges, elle n’a pas retenu la circonstance aggravante de l’association de malfaiteurs.

Soulagement pour Michel H., mardi après-midi. Le jeune homme de 26 ans condamné en première instance à six ans de prison ferme et 5 000 euros d’amende pour avoir chapeauté un trafic de marijuana depuis la Thaïlande, via Snapchat, entre fin 2016 et fin mars 2017 a obtenu gain de cause en appel. La Cour d’appel a en effet ramené sa peine de prison à trois ans. Elle l’a acquitté de la circonstance aggravante de l’association de malfaiteurs. Le jeune homme, qui n’en est pas à sa première condamnation pour trafic de drogue, n’aura pas pu s’empêcher de dire «merci» aux magistrats.

En prison depuis son retour de Thaïlande fin 2017, Michel H. s’était exclamé en appel : «Avec ces six ans de prison, je ne vois plus le bout du tunnel.» Mais surtout, il avait contesté avoir mené un trafic de drogue après avoir recruté deux amis d’enfance Yan B. et Ronny M. À part avoir joué à l’«intermédiaire» pour la mise en circulation de 3 kg de marijuana, il contestait tout. Selon son avocat Me Roby Schons, Yan B. et Ronny M. avaient dans un premier temps profité de l’absence de Michel H. pour faire endosser à ce dernier la responsabilité : «Il s’agissait de trouver un souffre-douleur.»

Une argumentation que le parquet général ne partageait pas : «C’est un dossier où chacun tente de sauver sa peau. Un grand classique.» Si les contacts Snapchat entre les trois amis d’enfance n’avaient pu être retracés un à un, ils auraient bien agi au sein d’une structure organisée. Les quantités mises en circulation resteraient relativement faibles – les premiers juges avaient retenu 5 kg –, n’empêche que Michel H. aurait bien été «celui qui tirait les ficelles depuis la Thaïlande».Visiblement la Cour d’appel n’en est pas arrivée à la même conclusion.

À noter que Yan B. et Ronny M. condamnés à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis, et 1 000 euros d’amende n’avaient pas interjeté appel.

F. A.

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