Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’Association des voyageurs du TER Metz-Luxembourg est très remontée, surtout contre les responsables français.
Les plus remontés contre la situation sont les responsables de l’Association des voyageurs du TER Metz-Luxembourg (AVTERML). Le secrétaire général, Henry Delescaut, a livré une analyse au vitriol à la presse : «Ça va faire trois semaines que l’accident (survenu le 14 février, NDLR) a eu lieu et le fonctionnement normal de la ligne n’est toujours pas d’actualité. Je suis plus qu’étonné par cette situation. Les CFL sont un partenaire européen de longue date du rail français, la SNCF devrait donc tenir un discours plus clair. Soit les Français sont en mesure d’étayer leurs doutes sur la sécurité du rail luxembourgeois, et il faut rendre ces éléments publics. Soit la SNCF est dans la supposition et il faut reprendre le trafic.»
L’AVTERML envisage de se constituer partie civile dans l’affaire, «pour avoir un accès aux informations par la suite […] d’autant que nous avons relayé certaines rumeurs infondées», a avoué le représentant.
La situation devient très critique
L’AVTERML considère que la situation est très critique. «Vendredi soir, des bousculades ont eu lieu en gare de Luxembourg. Quand vous tentez de faire rentrer plusieurs milliers d’usagers sur un quai de 250 places, c’est inévitable.» La police a visiblement dû intervenir pour canaliser le flux. La présence de chiens policiers a ému plus d’un frontalier, certains se sont sentis encadrés comme du bétail.
D’une façon générale, le discours de l’AVTERML est essentiellement braqué contre la SNCF. «Comment se fait-il que ce soit la direction régionale qui donne les impulsions sur ce dossier, alors que 10 000 usagers sont pris en otage ! C’est un problème national.» Henry Delescaut estime également que les élus lorrains ne sont pas assez à l’écoute. L’AVTERML tenterait en vain de joindre le président de la région Grand Est, Philippe Richert, qui reste injoignable. «Pouvoir rencontrer le ministre luxembourgeois comme on l’a fait, autour d’un plateau repas, c’est inimaginable en France. Les relations sont beaucoup plus verticales […] Au final, c’est stupéfiant de laisser 10 000 usagers dans la merde !» L’AVTERML se sent également abandonnée par les télévisions. «France Info et BFM ont parlé de nous. Pour le reste, rien.»
Hubert Gamelon
L’info sur Twitter, c’est lui !
David Vaisse, un Thionvillois de 43 ans, dirige le compte Twitter Usagers @TER_Metz_Lux
Quand avez-vous fondé « Usagers TER Metz-Lux » sur Twitter ?
David Vaisse : C’était en 2014. Aujourd’hui le compte rassemble plus de 2 200 abonnés, mais on a démarré en petite équipe… J’habite Thionville, des amis habitaient Metz. Le matin, ils m’envoyaient le retard en temps réel en gare de Metz. Ce système informel de SMS a tourné avec quatre, puis cinq, puis six personnes… À un moment donné, on a préféré se servir de Twitter.
Le succès de votre compte montre qu’il y avait une vraie carence. Ça vous rassure, la nouvelle stratégie de communication des CFL (NDLR : application revue, information directe en gare sur écran dès le printemps…) ?
Quelque part, en toute modestie, nous les avons peut-être inspirés. Je pense que nous jouons un rôle citoyen, qui répondait à un besoin.
À travers « Usagers TER Metz-Lux », chacun raconte ses galères : c’est aussi un lien humain.
Oui, c’est quelque chose de spontané, qui plaît aux gens. Je pense aussi que nous sommes devenus malgré nous un moyen de pression, avec notre nombre. Il faut parfois se faire entendre !
Ca donne envie de faire du covoiturage. Il y a une page Facebook pour organiser le covoiturage surr Luxembourg : https://www.facebook.com/groups/covoituragelux/