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[Tennis de table] Paris, ça se mérite


Ni Xia Lian et Luka Mladenovic ont deux occasions en deux jours de décrocher un billet direct pour Paris.  (photo WTT)

TOURNOI DE QUALIFICATION OLYMPIQUE, À HAVIROV Jeudi et vendredi, Luka Mladenovic et Ni Xia Lian vont tenter de se qualifier pour l’épreuve du double mixte à Paris. Mais la route sera longue. Très longue !

Les JO se rapprochent à grands pas. Et à un peu plus d’une centaine de jours du début du plus grand événement planétaire de l’année, les choses commencent à s’accélérer concernant l’identité des participants dans les différentes disciplines.

Pour les pongistes, c’est l’heure. Le jour J. Ou plutôt les jours J. En effet, du côté de Havirov, elles sont 28 paires à se disputer quatre places en République tchèque. Mais contrairement à un tournoi normal où on prendrait les demi-finalistes, cette fois, la formule est un peu plus compliquée.

Elle est résumée par Luka Mladenovic, qui tentera, en compagnie de Ni Xia Lian, d’aller chercher un de ces précieux sésames : «Les 28 paires sont réparties en deux tableaux de 14. Le premier jour, on joue le tournoi jusqu’au bout. Et le vainqueur de chaque tableau se qualifie pour Paris. Le lendemain, on reprend les mêmes moins les deux paires qualifiées et on recommence. Avec à nouveau le vainqueur de chaque tableau qui se qualifie. On espère avoir une journée très longue», résume le Luxembourgeois, qui a eu droit aux honneurs du site de la WTT. En effet, grâce à ses demi-finales au Liban et en Slovénie et son quart de finale en Croatie, il a tout simplement progressé de 89 places en… 28 jours. Si bien qu’il pointe désormais au… 118e rang mondial. Et a maintenant le top 100 dans le viseur.

Une progression météorique qui n’est pas sans rappeler celle de la paire qu’il forme avec Ni Xia Lian. Fin 2022, le duo pointe à la 187e place mondiale. Mais grâce à des places de finaliste à Olomouc (RTC), Panagyurichté (BUL) et Vila Nova de Gaia (POR) en 2023, les voilà 35e dans la hiérarchie. Qualifiés avec les meilleurs mondiaux pour le Singapour Smash, ils décrochent une victoire qui leur permet de prendre de très gros points (175) et de grimper à la 21e place mondiale. Et ce n’était pas fini. Il y a une dizaine de jours, en parvenant en finale à Otocec (Slovénie), ils ont atteint le 17e rang planétaire. Et comme il n’y aura qu’une seule paire par pays aux JO, Ni et Mladenovic figurent à la 11e place du ranking. Et donc têtes de série n° 5 de ce tournoi de qualification.

Outsiders d’un tournoi très relevé

Ils se présentent donc comme des outsiders dans ce tournoi qui s’annonce très relevé : «Le tirage au sort vient d’être fait. On débute par des Biélorusses. Je pense que c’est un bon premier tour. Mais tout de suite après, ça se corse avec certainement Singapour. On les avait joués il y a un peu moins d’un an, on avait gagné 3-2, mais cela avait été très compliqué. Ce serait déjà une grande bataille. Et si on passe, ce ne sera pas plus facile contre les Roumains. On a perdu deux fois contre eux. Mais cela fait deux ans qu’on n’a plus joué contre eux. Depuis, je me suis amélioré. Dans notre tableau, on a aussi les deux finalistes en Croatie. De toute façon, il ne faut pas trop penser à tous les matches. Il faut jouer son meilleur ping et on verra bien où ça nous mènera.»

Pour aller à Paris, il faut donc remporter quatre matches le jeudi. Ou quatre le vendredi. Le tout avec une nouvelle donne, puisque la compétition se déroule en… quatre sets gagnants alors que c’est d’habitude trois pour les doubles. Une donne à prendre en compte et qui ne favorise pas forcément la paire grand-ducale dans la mesure où, aussi talentueuse soit-elle, Ni Xia Lian, qui a désormais la soixantaine, n’est pas avantagée par une formule plus exigeante physiquement que d’habitude.

S’ils veulent aller au bout, les deux pongistes devront être forts à la fois techniquement, physiquement et mentalement : «C’est normal d’avoir un feeling un peu différent par rapport à une compétition « normale ». Tout le monde est un peu tendu. Et à la fin, ce sont ceux qui auront le mieux géré la pression qui s’en sortiront. Si on joue bien, ça peut être des journées très, très longues. Le premier match et, si tu gagnes, le deuxième deux heures après et, si tu gagnes, le troisième deux heures après, et si tu es en finale, c’est vers 19-20 h. Et si tu ne gagnes pas, tu remets ça le lendemain. C’est vraiment hyper, hyper dur.»

Quel que soit le résultat, il restera ensuite encore un tournoi, toujours à Havirov, avant d’arrêter le ranking mondial définitivement et d’attribuer les places restantes via ce classement. À l’heure actuelle, on ne sait pas encore combien de places seront disponibles. Mais vraisemblablement au moins deux autres. Mais avant de commencer à faire des comptes d’apothicaire, il y a d’abord deux opportunités directes de valider son billet pour Paris.

Certes, ce sera loin d’être évident. Mais Luka Mladenovic se dit en pleine forme : «Je suis content de toute ma préparation, j’ai beaucoup bossé la base au mois de février. Tout ce que je pouvais faire en termes de récupération, de préparation, je l’ai fait. Je ne savais pas comment j’allais réagir en enchaînant les tournois aussi vite, mais ça s’est bien passé. Je me sens bien dans ma tête et dans mon corps.» Et lui et Ni Xia Lian ont déjà prouvé qu’ils étaient capables de renverser des montagnes. Cela tombe bien, c’est justement ce qu’on leur demande de faire. Aujourd’hui… ou peut-être demain.

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