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Syrie : évacuations médicales dans une zone rebelle assiégée près de Damas


Près de 400 000 personnes sont prises au piège dans la Ghouta, région à l'est de Damas assiégée depuis 2013 par le régime de Bachar al-Assad et touchée par de graves pénuries alimentaires et médicales. (photo AFP)

Des évacuations médicales ont commencé pour des civils dans un état critique dans la Ghouta orientale, une zone rebelle proche de Damas assiégée depuis des années par le régime syrien et au cœur d’une grave crise humanitaire.

Dans la nuit de mardi à mercredi, quatre patients – trois enfants et un homme – ont pu quitter Douma, la plus grande ville de la Ghouta, pour rejoindre Damas, alors qu’au total 29 malades doivent être évacués dans les heures ou les jours à venir.

Près de 400 000 personnes sont prises au piège dans la Ghouta, région à l’est de Damas assiégée depuis 2013 par le régime de Bachar al-Assad et touchée par de graves pénuries alimentaires et médicales. De nombreux cas de malnutrition ont été rapportés parmi les habitants. « Le @SYRedCrescent (Croissant Rouge Syrien, NDLR) et l’équipe d’@ICRC (Comité international de la Croix Rouge) ont commencé l’évacuation de cas médicaux critiques de la Ghouta orientale vers Damas », a déclaré le CICR sur son compte Twitter.

Les quatre personnes évacuées sont « une fillette hémophile, un enfant atteint du syndrome de Guillain-Barré (une maladie qui atteint le système nerveux, NDLR), un enfant souffrant de leucémie et un homme qui a besoin d’une greffe de rein », a indiqué un responsable du Croissant Rouge, Ahmed al-Saour. Dans la nuit noire illuminée seulement par les gyrophares des ambulances, les familles attendaient les évacuations médicales. Dans un des véhicules, la petite Ingy de 8 ans, affiche un large sourire, emmitouflée dans un manteau rose. Dans une autre ambulance, Mohammad, un an, est allongé sur les genoux d’un employé du Croissant Rouge. Sa mère est assise à ses côtés, vêtue d’un long manteau noir et d’un voile qui ne laisse apparaître que ses yeux.

Réaction tardive

Ces évacuations n’auraient pas pu se faire sans un accord avec le régime de Damas, a annoncé le puissant groupe rebelle de la Ghouta, Jaich al-Islam. « Nous avons accepté la libération d’un nombre de prisonniers (…) en échange de l’évacuation des cas humanitaires les plus urgents », précise le mouvement insurgé dans un communiqué. Cinq ouvriers, arrêtés en mars lors de violents combats entre forces du régime et groupes rebelles et jihadistes, ont ainsi pu quitter la Ghouta dans la nuit.

L’ONU réclamait depuis des semaines l’évacuation de près de 500 malades de la Ghouta. Au moins seize d’entre eux n’ont pas survécu, selon le chef du groupe de travail humanitaire de l’ONU pour la Syrie, Jan Egeland. Il déplorait notamment le décès d’un bébé de neuf mois, mort des suites d’une malnutrition et de complications respiratoires. « Si nous avions eu l’autorisation de l’évacuer vers un hôpital de Damas, l’enfant serait en vie aujourd’hui », avait-il indiqué sur son compte Twitter.

Que ce soit pour les évacuations médicales ou l’arrivée d’aide humanitaire, rien ne peut se faire sans l’autorisation du régime. Ces dernières semaines, plusieurs convois d’aide affrétés par des ONG ou l’ONU ont pu pénétrer dans la région. Dernier fief de la rébellion près de Damas, la Ghouta fait partie des quatre « zones de désescalade » définies en mai par la Russie et l’Iran, alliés du régime, et la Turquie, soutien des rebelles. Le but était de tenter de parvenir à une trêve durable en Syrie, ravagée par une guerre destructrice depuis 2011, qui a fait plus de 340 000 morts. Malgré cela, le régime a intensifié depuis la mi-novembre ses frappes contre cette région, faisant des dizaines de morts parmi les civils.

Le Quotidien/AFP

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