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[Sélection nationale] Olesen, un soir noir pour grandir (encore)


Sur ses 14 dernières sélections, Mathias Olesen a été titularisé 12 fois par Luc Holtz. (Photo : jeff lahr/sportspress.lu)

Auteur jeudi en Géorgie d’une erreur qui a plombé le Luxembourg, gâché son anniversaire et terni sa récente montée en régime, le milieu assume et veut rebondir dès mardi lors du match amical face au Kazakhstan.

Dans un enchaînement de refus silencieux de s’arrêter dans la zone mixte du stade Boris-Paichadze, il a été le premier à avoir l’amabilité de faire un petit détour pour répondre aux questions de la presse luxembourgeoise après la défaite des Roud Léiwen en demi-finale des barrages de l’Euro-2024. Mathias Olesen aurait pourtant eu toutes les raisons de remonter sa capuche, vouloir raser les murs et monter se terrer dans le bus, lui dont le mauvais renvoi de la tête sur corner a coûté l’ouverture du score géorgienne avant la pause et plombé son 21e anniversaire, jeudi soir à Tbilissi.

À un âge où certains se réfugient encore derrière les autres, le natif de Copenhague ne s’est, au contraire, pas caché, se montrant avenant et assumant entièrement une erreur («je dégage mal le ballon») dont il n’est pas coutumier. Avant de saluer, dans une prise de parole en anglais empreinte de maturité, une réaction collective fauchée en plein élan après la pause par le combo égalisation de Gerson annulée/carton rouge de Chanot. Mais révélatrice, à ses yeux, de la qualité des Roud Léiwen, de la crainte qu’ils doivent désormais inspirer à leurs adversaires et de leurs perspectives réjouissantes : «Cette équipe a un bel avenir devant elle, ce n’est que le début pour nous.»

Titulaire en sélection… et désormais en club?

Alors que la relève semble encore loin d’émerger dans la majorité des secteurs, c’est le présent que le n° 19 des Roud Léiwen incarne déjà au milieu, comme Christopher Martins et Leandro Barreiro au même âge. Quand ils ont fêté leurs 21 ans, Kiki et Leo totalisaient respectivement 25 et 24 sélections (64 et 53 aujourd’hui), et Olesen est plus ou moins dans leurs temps de passage avec 19 capes.

Mais pour passer un véritable cap en équipe nationale et y atteindre le niveau de prépondérance de ses deux partenaires de l’entrejeu, il lui faudra enchaîner sur la durée – c’est-à-dire au-delà de la phase retour – les matches en club. Comme il le fait depuis février en D1 suisse avec Yverdon, où il est prêté jusqu’en juin par Cologne et a déjà triplé son temps de jeu (329 minutes en Super League contre 107 en Bundesliga) par rapport à la première partie de saison.

Car même tronquées en février par une inflammation dentaire qui l’a privé de trois matches officiels, ses premières semaines au sein du club vaudois ont déjà eu un effet bénéfique pour Olesen, que Luc Holtz a retrouvé avec «encore plus de rythme» et donc d’énergie à revendre qu’en 2023, où son avènement a coïncidé avec la pérennisation du 4-3-3 chez les Roud Léiwen. «Il est bien physiquement, techniquement aussi», appréciait mercredi le technicien, à la veille de le titulariser pour la 12e fois sur les 14 derniers matches (il était remplaçant lors des venues du Portugal et du Liechtenstein et forfait au Portugal) pour lesquels le milieu était apte au service.

«Prêts à livrer un très bon match et gagner»

Entre le naufrage collectif de la première période et le temps fort écourté de la seconde, ça n’a pas pu se voir jeudi, mais la venue mardi du Kazakhstan se prêtera peut-être un peu plus à une démonstration de cette montée en puissance personnelle, lors d’un match amical face au Kazakhstan pas si anodin que ça (lire en page 17). Et si d’aucuns doutent de la capacité des Roud Léiwen à se remobiliser cinq jours après une désillusion telle que celle subie jeudi en Géorgie, les mots tenus après la rencontre par Olesen devraient être de nature à les rassurer.

«Les fans ont été merveilleux pendant cette campagne, il n’y a qu’à voir combien ont fait le voyage jusqu’en Géorgie alors que ce n’est pas simple de se rendre ici, a-t-il rappelé, dans des propos faisant écho à ceux de son portier Anthony Moris*. On veut les remercier, alors il faudra être prêts à livrer un très bon match et gagner.» Et ainsi vite «rebondir et montrer notre qualité» sur le plan collectif, comme l’espérait ouvertement le milieu en zone mixte. Sur le plan individuel aussi?

* «Celui qui n’a pas envie de jouer, autant qu’il le dise directement. Moi, je suis compétiteur, je pense qu’il y a l’amour du maillot aussi, l’amour de la patrie. Ça fait quelques années maintenant qu’on travaille ensemble pour en arriver là où on est aujourd’hui. Je pense qu’on va montrer mardi qu’on a appris de cette défaite et qu’on reprendra le train en avant (sic).»