NATIONS LEAGUE (BARRAGES) Pour officier à Tbilissi, l’UEFA a nommé le même arbitre espagnol qui avait irrité toute la FLF contre la Slovaquie (0-1), en octobre. Cela a froissé quelque peu les dirigeants, au moment de monter dans l’avion.
La consigne est inhabituelle mais elle colle avec l’évènement, potentiellement historique : interdit de parler aux joueurs. Marc Diderich, chef de presse de la fédération, a fait le tour des médias pour poliment leur faire comprendre que pour ce voyage-ci, il leur serait demandé de mettre en sourdine les habitudes locales, pétries de décennies de proximité entre les Roud Léiwen et leurs journaux.
Les interviews d’aéroport, en ce mardi 19 mars 2024 seront aimablement remplacées par des sourires de connivence et des poignées de main de politesse : au moment de monter dans l’avion qui conduit la délégation en Géorgie, l’intérêt national a remplacé celui de la curiosité des supporters. C’est compréhensible. Tout juste Olivier Thill, un café à la main, consentira-t-il à souffler dans un sourire que son entorse de la cheville, «ça va».
«Vous en pensez quoi, vous ?»
Pour animer quatre heures de vol, il faudra donc s’en remettre à la seule information croustillante tombée pendant l’embarquement. Mystérieusement, l’UEFA a nommé pour ce «choc» l’arbitre espagnol José María Sánchez Martínez, c’est-à-dire l’homme qui avait officié lors de ce maudit match perdu face la Slovaquie (0-1), en octobre. Oh il n’avait rien «commis» d’absolument fou mais avait eu le mauvais goût (vu du Grand-Duché) de se déjuger après avoir sifflé un penalty pour une faute commise sur Barreiro, après le quart d’heure de jeu, puis d’infliger un carton jaune à Vincent Thill après que celui-ci avait été balancé par-dessus les rambardes et avait eu le courage de se plaindre que son adversaire n’ait pas été sanctionné. Ce qui l’avait privé du match suivant.
Luc Holtz n’avait pas aimé et il l’avait dit, s’embrouillant avec le quatrième arbitre (qui ne sera pas là demain puisque 66 % du trio qui assistera M. Sánchez Martínez sera renouvelé). Un passif qui laisse des traces ? Dans l’esprit du sélectionneur, en tout cas, oui. Le sélectionneur a improvisé une petite conférence de presse entre deux rangées de sièges, à 8 000 mètres d’altitude. Et il a d’emblée demandé aux journalistes : «Vous en pensez quoi, vous, de cette nomination ?» Pour le moins malvenue, cinq mois après Luxembourg – Slovaquie. «Il n’y a que l’UEFA pour faire des trucs comme ça, lâche Holtz. Espérons pour nous qu’il arbitrera contre l’équipe qui joue à la maison comme il l’avait fait en octobre! Mais je ne peux que redire qu’il aura un rôle extrêmement important. Espérons qu’il n’aura aucune influence sur le match. Nous, on a juste à l’accepter.»
34 fois le Real, 33 fois le Barça…
Dubitatif, Charles Schaack, patron de l’arbitrage au pays et membre du conseil d’administration, a lui relevé cette curiosité. Et choisi d’y voir du positif : «Au moins, on aura un arbitre d’expérience.» L’Espagnol a en effet un peu de vécu. Il a arbitré 34 fois le Real Madrid, 33 fois le Barça et, cette saison, officié sur pas mal de grosses affiches de Ligue des champions, telles Milan AC – Newcastle, Leipzig – Étoile rouge de Belgrade, Galatasaray – Manchester United en poules ou Copenhague – Manchester City en huitièmes.
Cela dit, ce n’est pas sa gestion des chaudes ambiances qui posait question à la FLF, mais sa suffisance en arrivant au stade de Luxembourg. Et la prestation qui en a découlé, très hautaine.
Paul Philipp, d’abord interloqué, s’est enfoncé au fond de son fauteuil et est vite passé à autre chose. Alerté sur une autre information qui circulait alors et disait que les Bleus de Didier Deschamps peinent à trouver un adversaire pour leur match de début juin prévu… au stade Saint-Symphorien de Metz (et alors que le Luxembourg a renoncé à jouer l’Écosse).
Le président s’est contenté de lâcher un sourire et un «je sais». Où en seront ses Roud Léiwen, début juin ? Si la presse est alors encore priée de respecter la tranquillité des joueurs, alors ce sera plutôt bon signe. De qualification déjà et éventuellement d’un enchaînement cataclysmique à assurer avant de partir en Allemagne, avec la 2e nation mondiale qui précéderait de quelques jours la 4e, la Belgique, à Bruxelles…
J. M. et S. B.
- [Sélection nationale] Florian Bohnert, promis à l’aile droite ?
- [Euro-2024] Le Luxembourg déjà qualifié…pour l’album de la compétition !
- [Sélection nationale] Les Roud Léiwen donnés à 4 contre 1
- [Sélection nationale] Paul Philipp angoisse avant le choc : «Je m’attends à ce que ce soit terrible»
- [Sélection nationale] Hôtel, billets, primes… la FLF a déjà un peu la tête en Allemagne
- [Sélection nationale] Pour GR10, c’est l’heure H
- [Sélection nationale] Frank Muller : «Un penalty, c’est plus facile à dire qu’à faire»
- [Sélection nationale] La Géorgie, deux fois moins forte sans Kvaratskhelia ?
C’est bien beau de dire « l’arbitre » … « l’arbitre », faut-il le rappeler que la décision de ne pas oppérer de changement jusqu’à la 67e minute de Luc Holz n’était pas sans controverse!