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[Sélection nationale] Ce sera sans Gerson, mais avec «Vince»


Gerson Rodrigues, décisif avec son nouveau club de Sivasspor, n’a pas été rappelé pour aller jouer le Portugal. (Photo : mélanie maps)

SÉLECTION NATIONALE Le match crucial contre l’Islande avant celui de gala contre le Portugal se dérouleront encore sans le meilleur buteur, «trop éloigné» de l’équipe. Mais Vincent Thill sera là !

Gerson Rodrigues a toujours été clivant. Mais entre ceux qui l’adorent et ceux qui le détestent, le natif de Pragal a toujours slalomé entre les écarts de conduite avec sa bonhomie habituelle et désamorcé beaucoup de crises avec un sourire désarmant.

À en croire Luc Holtz en conférence de presse, hier matin, il en faudra toutefois bien plus, cette fois, pour convaincre le groupe de l’accepter de nouveau. Écarté officiellement pour des retards répétés aux entraînements, en juin dernier, pas là pour l’exploit ramené de Bosnie (0-2) qui place les Roud Léiwen en outsiders sérieux pour la deuxième place qualificative pour l’Euro, il a reçu un coup de téléphone de son sélectionneur qui a dû le refroidir, lundi. «Il n’est pas possible de le sélectionner encore, à l’heure actuelle, a commencé Holtz, depuis le CFN de Mondercange. Le fossé entre lui et le groupe est trop grand. Énorme. Avec tout ce qui se passe depuis des années, cela pèse sur le groupe. Et en juin, c’était peut-être la petite goutte, ou les petites gouttes, qui ont fait déborder le vase. Là, c’est encore trop frais. On fera les comptes après ces matches de septembre et on verra pour octobre.»

Les états de service d’un Gerson Rodrigues à 16 buts internationaux, qui vient d’en planter deux en une semaine avec son nouveau club de Sivasspor, où il semble revivre footballistiquement après une saison compliquée à Al-Wehda, n’y ont donc rien changé. Pas plus que cette certitude que même Paul Philipp avait (au retour de Bosnie) que des deux cas épineux du mois de juin, celui de Gerson était de loin le moins problématique. Et qu’il devrait se solutionner facilement. Non : Holtz a protégé son groupe de sa star!

Thill s’est excusé, tout est pardonné

Il peut se le permettre. Mis sous une incroyable pression par les défections consentie (Gerson) et subie (Vincent Thill) entre le Liechtenstein et la Bosnie, en juin, le sélectionneur s’est retrouvé confronté à ce qui pouvait ressembler à un début de fronde. L’union sacrée des joueurs à Zenica, le résultat historique ramené contre Pjanic, Dzeko et compagnie, ont laissé une marge de manœuvre fantastique au sélectionneur. Il a choisi d’en user à la fois avec diplomatie et fermeté, mais a encore trouvé le moyen de jouer de son fameux art du contrepied.

Après la soufflante qu’il avait passé à Vincent Thill, coupable d’avoir déserté après son remplacement à la pause de la rencontre face au Liechtenstein («Cela fait quand même un ou deux ans qu’il est en difficulté en club. Et quand on voit ses performances… Quand je pense à tout ce qu’on a fait pour lui… Mais pour moi, quand je vois ce comportement, à un moment, c’est stop! C’est une décision très égoïste et qui n’est pas tolérable»), on était persuadé que le moins réintégrable de la bande, c’était lui. Or non, son nom était bel et bien couché sur la liste des appelés. «Je l’ai eu au téléphone, il s’est excusé. Il a eu une réaction à chaud, qu’il regrette. Il reçoit une deuxième chance.»

Gerson Rodrigues n’y aura, lui, pas encore droit et le Luxembourg s’attaquera à l’Islande et ses monstres physiques sans son gros volume physique en pointe. Le message est fort. Holtz a fait preuve de mansuétude bienvenue pour Thill, et de fermeté résolue envers celui qui est un peu son fils spirituel. Cela ressemble à une bonne gestion. Si les résultats sont là, elle sera même excellente et prouvera au n° 10 qu’il n’est qu’un élément de ce groupe et pas son unique raison d’être.