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Séisme en Turquie et Syrie : plus de 33.000 morts, aide de l’ONU en Syrie


Près de 32.000 personnes sont mobilisées pour les opérations de recherche et de secours en Turquie (Photo : AFP)

Le bilan du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie est monté dimanche à plus de 33.000 morts, alors qu’un nouveau convoi de l’ONU est arrivé en Syrie, apportant une aide très attendue aux victimes.

Dix camions ont franchi, depuis la Turquie, la frontière au point de passage de Bab-al Hawa, dans le nord-ouest de la Syrie, a constaté un correspondant de l’AFP, apportant de quoi confectionner des abris d’urgence avec des bâches en plastique, des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, entre autres.

Le responsable des secours onusiens, Martin Griffiths, a toutefois reconnu que « jusqu’à présent nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie. Ils se sentent à juste titre abandonnés ». Il faut désormais « corriger cet échec au plus vite », a-t-il déclaré. Selon un responsable du ministère syrien des Transports, Suleiman Khalil, 62 avions chargés d’aide ont jusqu’à présent atterri dans le pays et d’autres ont attendus dans les heures et jours à venir, en provenance notamment d’Arabie saoudite.

Le président syrien Bachar al-Assad a remercié dimanche les Émirats arabes unis pour leur « énorme aide humanitaire », alors qu’il recevait à Damas le chef de la diplomatie émiratie, Abdallah ben Zayed Al-Nahyane.

Abou Dhabi a dans un premier temps annoncé 12,7 millions d’euros d’aide humanitaire à la Syrie avant de promettre 47 millions d’euros supplémentaires. Le puissant mouvement libanais Hezbollah, allié du gouvernement syrien, a de son côté envoyé dimanche un convoi d’aide humanitaire dans l’ouest de la Syrie, avec des « vivres » et des « fournitures médicales ».

Sauvetages miraculeux

D’après les derniers bilans officiels, le tremblement de terre, de magnitude 7,8, a fait au moins 33.179 morts: 29.605 en Turquie et 3.574 en Syrie. Selon l’Onu, le bilan pourrait encore « doubler ».

A Jableh, sur la côte syrienne, « de nombreuses familles ont été séparées, la situation est extrêmement difficile » et l’espoir de retrouver des personnes vivantes disparaît rapidement, témoigne Rouba Ahmed Shaheen, 43 ans, membre des secours médicaux, estimant que « la ville est condamnée », estime-t-elle.

L’accès à la Syrie en guerre, dont le régime est sous le coup de sanctions internationales, s’avère plus compliqué que pour la Turquie. Les organisations humanitaires s’inquiètent particulièrement de la propagation du choléra, réapparu en Syrie.

Le gouvernement de Damas a autorisé vendredi « l’acheminement des aides humanitaires à l’ensemble » du pays – y compris les zones tenues par les rebelles. En Turquie, des cas de sauvetages miraculeux bien au-delà de la période cruciale de 72 heures après la catastrophe continuent d’être rapportés par les secours et les médias turcs.

A Hatay, une femme de 63 ans, Hafsa Dagci, a été retirée des décombres 158 heures après le séisme. A Adiyaman, une femme de 23 ans, Elif Kirmizi, a pu être sauvée 153 heures après le séisme, une heure après le sauvetage de sa soeur Rabia, une professeure de 28 ans. Leur père est quand à lui décédé dans la catastrophe.

Mustafa Sarigul, 35 ans, a quant à lui été sauvé à la 149e heure à Hatay par des gendarmes turcs et des équipes venues d’Italie et de Roumanie, après douze heures d’efforts pendant lesquels l’homme chantait sous les décombres pour garder le moral. Certaines équipes de secouristes internationaux doivent cependant faire face à des menaces.

L’ONG israélienne de secours United Hatzalah a annoncé dimanche l’arrêt de ses opérations en Turquie en raison d’une « menace sérieuse » à la sécurité de son équipe sur place.

Samedi, l’armée autrichienne avait suspendu pendant quelques heures ses opérations de sauvetage en Turquie, invoquant « la situation sécuritaire ». Trois organisations allemandes avaient également suspendu leurs opérations, du fait de la dégradation de « la situation sécuritaire dans la province de Hatay », avec des « affrontements entre différentes factions ».

Arrestation d’entrepreneurs

Sur le front diplomatico-humanitaire, la Turquie et la Grèce ont mis une sourdine à leur longue rivalité historique, avivée par des contentieux territoriaux, économiques et migratoires, au profit de la solidarité. Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias s’est rendu dimanche dans les zones sinistrées de Turquie avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu, qui lui a réservé un accueil chaleureux.

Athènes avait été l’un des tout premiers pays à annoncer de l’aide à son voisin, et cette visite est la première d’un ministre européen en Turquie depuis le début de la catastrophe. « Continuons à être solidaires, à travers la prière et le soutien concret, avec les populations frappées par le séisme en Turquie et en Syrie », a lancé de son côté le pape François à la fin de sa traditionnelle prière dominicale de l’Angélus place Saint-Pierre.

Près de 32.000 personnes sont mobilisées pour les opérations de recherche et de secours en Turquie, ainsi que plus de 8.000 secouristes étrangers selon l’agence turque chargée des catastrophes naturelles. L’effondrement brutal des bâtiments, qui trahit leur médiocre construction et n’ont laissé pratiquement aucune chance à leurs résidents, suscite la colère dans le pays.

Les médias turcs ont annoncé l’arrestation d’une douzaine d’entrepreneurs du secteur du bâtiment dans le sud du pays. D’autres interpellations sont attendues. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 26 millions de personnes pourraient avoir été touchées en Turquie et en Syrie, dont « environ cinq millions de personnes vulnérables », et a lancé samedi un appel urgent pour collecter 42,8 millions de dollars.

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