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Schueberfouer : «Les saisonniers veulent tous revenir à la foire»


Comme Nathalie, environ 1 000 saisonniers, dans la grande majorité encore étudiante, travaillent sans compter à la Schueberfouer. (Photos : didier sylvestre)

Chaque année, la Schueberfouer est l’occasion idéale pour permettre aux étudiants et autres saisonniers de gagner leur pain dans un cadre festif et relativement bien payé.

Présents tous les jours à la Schueberfouer, ils enchaînent les bières, empilent les gaufres et accumulent les assiettes jusqu’à la fermeture du champ de foire à 1 h. Un rythme physiquement intenable sauf pour eux : les saisonniers. Très majoritairement employés dans les buvettes et stands de restauration, ce sont des jeunes, étudiants pour la plupart, qui servent les deux millions de visiteurs de la fête foraine luxembourgeoise. «Ils font partie de la tradition de la foire», lance Jérôme, patron du restaurant Kessel depuis 13 ans. Sur la trentaine de membres que compte son équipe, la moitié sont des étudiants recrutés pour l’occasion. Parmi tous les stands, cet habitué estime «qu’il y a, au moins, 1 000 étudiants qui travaillent ici».

Pour les jeunes pousses, pas besoin de formation spécifique pour apporter de l’huile de coude. La plupart des saisonniers «apprennent sur le tas». C’est le cas de Fernand, saisonnier pour la première fois et qui découvre le métier de barman. «Au début, le plus dur c’était de bien servir des bières, mais au bout de trois jours j’ai appris le geste», confie l’étudiant en économie. Si le travail est accessible, les places, elles, sont rares. Il faut savoir jouer de son réseau, comme l’a fait Jules, lycéen, pour travailler dans un stand de burger : «J’ai trouvé grâce au frère du père de mon ami.» Ici, pas ou peu de C. V., le recrutement se fait surtout entre proches, comme l’explique Jérôme. «Je prends presque uniquement des enfants de copains.» Contrairement aux jeunes étudiants, forains le temps de la fête, un autre genre de saisonnier existe. «Je traverse l’Europe de fête en fête et de restaurant en restaurant pendant six mois», raconte Nina, venue d’Allemagne pour servir dans le chalet Stübli, comme elle le fait depuis 4 ans à Luxembourg.

Presque jusqu’au bout de la nuit

«Une fois qu’ils ont goûté à l’ambiance, les saisonniers veulent tous revenir à la foire», assure Jérôme. Prisée pour son cadre de travail festif, la Schueberfouer l’est aussi pour sa rémunération généreuse. De quoi faire la route depuis Thionville pour Marye Lou, 20 ans et payée «environ 15 euros brut par heure». Un taux horaire qui varie selon les stands, un saisonnier dans une buvette disant lui toucher 11,60 euros de l’heure. Tandis que Marye Lou prend trois jours de repos sur les vingt jours de fête, Timéo, son collègue au bar, avoue sans tabou «ne pas prendre de jours de congé pour faire plus d’argent». Derrière le comptoir chaque jour de 10 h à 1 h 30, le jeune homme tient le rythme «en faisant plein de petites pauses, comme les pauses cigarettes». C’est notamment le soir que les saisonniers sont le plus mis à l’épreuve, lors du rush des dernières heures et le pic de fréquentation. Avec la chaleur des fourneaux, l’exiguïté des bars ou la pression du service à table, la tâche est d’autant plus dur pour les jeunes travailleurs quand la bière provoque certaines incivilités. «Certains ont trop bu et sont agressifs», «les soirs de week-end, il y a des énergumènes, ils râlent contre nous pour un rien», rapportent Marye Lou et Jules.

Nina, accompagnée de Tobi et Stefan, également saisonnier dans toute l’Europe.

Pas de quoi les décourager pour autant. «Il y a une personne sur 1 000 qui est désagréable», relativise Timéo. Afin de garder la tête hors de l’eau lorsque le travail se complique, les saisonniers peuvent aussi compter les uns sur les autres. «Le soir, j’ai mal aux jambes et parfois on doit décaler nos pauses s’il y a trop de monde mais comme on est une bonne équipe de jeunes ça se passe bien», se réjouit Fernand. Malgré la jeunesse de son équipe, comme ailleurs sur la foire, une éventuelle troisième mi-temps après le service semble une exception : «On ne fait pas la fête après le travail, ce n’est pas possible.» «Quand on travaille ici, on n’a pas de temps libre, on termine tard, on rentre pour dormir et on se lève pour travailler», résume Mattéo, aux frites avec Jules. Hormis peut-être pour les saisonniers réguliers comme Nina. «Ici ça ferme assez tôt je trouve, c’est le bon moment pour aller en soirée après.» «Mais pas tous les jours, ce serait impossible de tenir» concède-t-elle, car chaque matin pour les saisonniers, c’est reparti pour un tour de manège.

L’actualité de la Schueberfouer :

Aujourd’hui : journée des reines couronnées de Luxembourg (reines de beauté, du vin, de la bière, etc.). Tour de foire à
17 h.

Dimanche 3 et lundi 4 septembre : Fouersonndeg et braderie autour de la Schueberfouer.

Lundi 11 septembre (dernier jour) : journée demi-tarif sur les établissements de jeux, entresorts et manèges, de l’ouverture jusqu’à 20 h. Feu d’artifice sur le pont Grande-Duchesse-Charlotte à 22 h.

Derrière le comptoir pour la première fois, Fernand a appris, sur le tas, à servir des bières.

 

 

Un commentaire

  1. C est trop cher, premiere année que je n’y vais plus… les forains se font bien plaisir…

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