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Roud Léiwen : Leo Barreiro dans le grand monde


L’ancien Erpeldangeois commence déjà à être attendu au tournant. (Photo Luis Mangorrinha)

Le petit milieu récupérateur, 19 ans et déjà 10 sélections au compteur, va avoir droit à son premier grand baptême du feu dans la Lviv Arena. Dimanche, c’était aussi son dépucelage en conférence de presse.

Mais quelle mouche a bien pu piquer Luc Holtz ? Lui qui se plaisait à naviguer dans des eaux calmes depuis deux bonnes années en n’invitant dans ses conférences de presse d’avant-match que les grognards les plus aguerris à ce genre de missions (Philipps, Jans, Mutsch…) avait déjà surpris son monde en Lituanie, vendredi, en convoquant Olivier Thill.

Devant l’étonnement ravi de la presse, le sélectionneur avait expliqué en riant qu’il prenait les joueurs dont il était sûr qu’ils ne se laisseraient pas décontenancer par les questions. Alors forcément, voir Leandro Barreiro relevait de l’apparition divine.

Oui sauf que voilà, cet épatant garçon à l’abattage débordant sur la pelouse est d’une intelligence et d’une froideur diaboliques derrière un micro. Sur ce point, Holtz non plus ne s’est pas trompé : c’est une tombe. Pas le genre à vous lâcher une peau de banane avant un match de cette importance.

« On se sent tous bien »

Le Grand-Duché peut-il piéger l’Ukraine ? Après une tirade de trente secondes du sélectionneur sur le sujet, « Leo » s’est contenté de sourire : « Le coach a tout dit !». Comment va l’équipe ? Là encore, service minimum impeccable (du genre qui plaît à un staff) dans un allemand parfait à l’attention des médias ukrainiens : « L’esprit est bon, on se sent tous bien ».

Il dribble aussi bien les journalistes qu’il surgit dans les pieds de ses adversaires. Reste qu’au fil de performances oscillant depuis ses débuts (à Malte, en mars 2018) entre l’encourageant et le prometteur en passant par le « peut mieux faire » (à son âge, logique), l’ancien Erpeldangeois commence déjà à être attendu au tournant. Hormis l’Autriche et le Sénégal, il n’a pour l’heure affronté que des nations de seconde zone du continent et dans des ambiances raisonnablement feutrées.

Ce lundi, à la Lviv Arena, il va devoir gérer un entrejeu qui a impressionné contre la Serbie et aussi plus de 30 000 spectateurs. Il a déjà connu avec Mayence, une fois, contre Leverkusen en Bundesliga, avait eu du mal et vu son club s’incliner 1-5. Mais c’était déjà il y a une éternité à l’échelle de son âge : il y a cinq mois. Et il grandit vite, visiblement.

Excellent en première période à Vilnius contre la Lituanie, étouffé en seconde avec tout le reste de l’équipe, il a même semblé avouer que son match en Bundesliga l’avait fait plus « souffrir » que ceux disputés avec la sélection : « Oui, c’est encore autre chose. Mais je finis quand même cuit ».

De l’extérieur, on ne dirait pas. Sa vivacité, sa facilité évidente à couvrir du terrain et à multiplier les courses suscitent de la gourmandise. Le voir lancé dans ce genre de partie face à Malinovskiy et ses petits copains sera presque aussi excitant que le voir gérer sa communication avec les facilités d’un pro. C’est dire.

A Lviv, Julien Mollereau

Éliminatoires de l’Euro-2020, Groupe B. Ukraine – Luxembourg. Ce lundi, 20h45

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