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Rixe sanglante à Esch : le frère cadet acquitté en appel


C'est en bas de la rue des Charbons, à l'angle de la rue du Canal, que la rixe sanglante avait éclaté le 31 août 2014. (Photo : Fabienne Armborst)

Condamné en première instance pour avoir porté un coup de couteau lors d’une rixe sanglante fin août 2014 à Esch, un jeune homme a obtenu gain de cause en instance d’appel.

Conformément aux réquisitions du parquet général, la Cour d’appel a acquitté, ce mercredi après-midi, l’un des deux frères condamnés en première instance pour avoir participé à une rixe sanglante le 31 août 2014 à Esch. Rui (21 ans), qui avait écopé en première instance de deux ans de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende pour avoir blessé la victime avec un couteau à la hanche, a été déchargé de sa peine. «Le bénéfice du doute doit profiter à mon client», avait martelé son avocat, Me Philippe Stroesser, lors de sa plaidoirie.

La rixe qui a dégénéré vers 3 h à l’angle de la rue du Canal et de la rue des Charbons à Esch-sur-Alzette avait plus l’aspect d’une boucherie qu’autre chose. La gravité des blessures de la victime ne faisait pas de doute. Grièvement blessé aux bras et aux mains à coups de machette, l’homme âgé aujourd’hui de 31 ans avait failli être amputé. À son arrivée à l’hôpital d’Esch, il avait perdu un tiers de son sang.

Mais dans ce dossier marqué par de nombreuses zones d’ombre, pas facile de savoir ce qu’il s’est exactement passé. Y a-t-il eu emploi d’une machette et d’un couteau, comme le prétend la victime, ou juste d’une machette? «Les différents témoins ne permettent pas de clarifier si les deux frères ont porté des coups et blessures à la victime», avait conclu la représentante du parquet général. S’il ne faisait pas de doute que Rui, mineur au moment des faits, se trouvait dans le café rue du Canal au cours de la soirée et qu’à 2 h 28 son portable était toujours connecté à l’antenne du théâtre municipal à Esch, puis à 3 h 26 à Kayl, «on ne peut pas prouver exactement où il se trouvait au moment de la rixe vers 3 h», avait estimé la parquetière. Elle ne partageait pas la lecture du dossier qu’a eue la 13e chambre criminelle.

Des écoutes controversées

Les premiers juges s’étaient également basés sur certaines écoutes. La parquetière les avait balayées d’un revers de main : «On peut aussi avoir une autre lecture de ces conversations téléphoniques, c’est-à-dire que Fábio a commis l’acte et que Rui, en raison des menaces entendues, a préféré s’enfuir avec lui.» La police avait longtemps recherché les deux frères. Ils s’étaient en effet cachés à l’étranger quand ils avaient entendu dire que la victime voulait qu’ils terminent dans une chaise roulante…

Faute d’«éléments objectifs» prouvant qu’il était bien avec son frère sur les lieux du crime, le parquet général avait demandé l’acquittement de Rui. Comme l’avait d’ailleurs également fait le représentant du parquet en première instance. La Cour d’appel a donc finalement suivi ces réquisitions.

Le frère aîné, Fábio, poursuivi pour tentative de meurtre et condamné à dix ans de prison, dont huit avec sursis, pour avoir porté des coups de machette n’avait pas interjeté appel. Afin de déterminer les blessures et l’atteinte à l’intégrité physique de la victime, les premiers juges avaient ordonné une expertise.

F. A.

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