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Report du Conseil franco-allemand en raison de tensions


Le couple franco-allemand, essentiel à la bonne marche de l'Union européenne, n'est plus sur la même longueur d'onde sur divers sujets d'importance. (Photo : Cobber17, Jpbazard/Wikimedia Commons)

Les divergences accumulées entre Paris et Berlin ont conduit mercredi au report à janvier du Conseil des ministres franco-allemand prévu le 26 octobre à Fontainebleau, en France.

Après plusieurs fuites dans la presse européenne, le gouvernement allemand a officialisé mercredi le report de ce forum de dialogue important entre les deux capitales. « Il y a toute une série de sujets (…) où l’on n’est pas encore arrivé à une position commune », a justifié le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit.

Français et Allemands invoquent des «difficultés dans l’agenda de certains ministres». Du côté de l’Élysée, on admet toutefois qu’il ne s’agit pas que d’une question d’agenda. « On a jugé ensemble que nous avions besoin d’un tout petit peu plus de temps pour atterrir sur des choses ambitieuses », explique la présidence française.

Selon plusieurs sources, ce sont bien les points de friction entre Paris et Berlin qui se sont accumulés en lien avec les bouleversements de la guerre en Ukraine, qui ont entraîné le report.

Les Conseils des ministres franco-allemands se tiennent une à deux fois par an, tour à tour en France et en Allemagne.

Rigueur budgétaire, nucléaire, défense…

Le malaise a grandi ces derniers mois alors que chacun des deux dirigeants est aux prises avec une situation difficile dans son propre pays. Paris, comme d’autres capitales européennes, a ainsi peu goûté l’absence de concertation européenne lors de l’annonce par Olaf Scholz de son dernier plan à 200 milliards d’euros pour soutenir les entreprises et les ménages face à l’inflation.

Les responsables européens craignent une fragmentation de l’UE et se rebellent contre un supposé double discours allemand qui dispenserait des leçons de rigueur budgétaire au sein de l’UE tout en dépensant sans compter sur la scène intérieure.

Les Verts allemands ont, eux, critiqué les ratés du programme nucléaire français, qui feraient peser une menace sur l’approvisionnement énergétique des deux pays. Autre sujet qui fâche : Berlin plaide pour la relance d’un projet de gazoduc reliant l’Espagne à l’Allemagne, auquel la France s’oppose.

Les frictions se multiplient aussi dans le domaine de la défense. Berlin promeut ainsi un projet de bouclier antimissile, avec notamment une composante israélienne, auquel veulent se joindre 14 pays européens, dont la Grande-Bretagne, les pays baltes, les Pays-Bas ou encore la Finlande. Dénonçant une « course aux armements » au sein du continent, Paris reste en retrait et défend son propre projet.

Le futur avion de combat européen, un serpent de mer entre les deux pays, est un autre point de blocage, avec le risque que le projet britannique concurrent, Tempest, prenne de l’avance.

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