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Raphaël Liégeois : «C’est un rêve qui prend encore un peu plus forme»


Raphaël Liégeois (3e de g.), entouré de ses collègues Rosemary Coogan (Royaume-Uni), Sophie Adenot (France), Pablo Álvarez Fernández (Espagne), Marco Sieber (Suisse) et Katherine Bennell-Pegg (Australie).

Le candidat belgo-luxembourgeois Raphaël Liégeois est depuis hier officiellement astronaute. «C’était très peu probable, mais j’y ai toujours cru», a-t-il affirmé dans la presse belge.

La promotion 2022 d’astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA) peut désormais officiellement viser les étoiles. Hier, les candidats Sophie Adenot, Rosemary Coogan, Pablo Álvarez Fernández, Marco Sieber ainsi que le belgo-luxembourgeois Raphaël Liégeois ont reçu leur certification d’astronaute au Centre des astronautes européens. S’y ajoute la candidate astronaute de l’Agence spatiale australienne Katherine Bennell-Pegg.

L’ESA compte désormais un effectif de 11 astronautes, originaires de huit États membres. «Grâce à cette famille élargie, nous assurons à la fois notre participation à long terme à des programmes clés tels que la Station spatiale internationale et la NASA Artemis», a déclaré, lors de la cérémonie de remise de diplômes, le directeur général de l’ESA, Josef Aschbacher.

À 36 ans, Raphaël Liégeois devient le troisième astronaute de nationalité belge après Dirk Frimout et Frank de Winne. «C’est une étape importante (…) On passe de candidat astronaute à astronaute de plein titre. C’est un rêve qui prend encore un peu plus forme aujourd’hui», est cité le docteur en neurosciences sur la RTBF

La formation de deux ans achevée, les astronautes sont désormais éligibles à des missions spatiales. «Je suis prêt à mettre ces leçons en pratique alors que j’entame la prochaine phase de mon voyage. Je suis impatient de contribuer à la découverte et au progrès scientifiques», a encore déclaré Raphaël Liégeois dans la presse belge.

Les six candidats astronautes ont été sélectionnés en 2022 lors du Conseil ministériel de l’ESA. Ils ont entamé leur formation de base en avril 2023, d’abord au Centre européen des astronautes de l’ESA à Cologne, en Allemagne, puis dans le monde entier.

Au programme figurait un apprentissage portant sur les systèmes des engins spatiaux, les sorties dans l’espace, l’ingénierie de vol, la robotique et les systèmes de support de vie. Une formation médicale faisait également partie du programme.

Combien d’années avant de partir dans l’espace?

«Il y a eu un stage de survie en mer, mais aussi un stage de survie en conditions hivernales. On a dû apprendre à faire du feu et à se protéger pour passer une nuit dehors avec peu de matériel. On a simulé un exercice de sauvetage dans un lac gelé. On s’en est tous sortis et on a sauvé les personnes qui étaient en hypothermie. Je dirais que cet aspect de construction de l’équipe a été important. Le plus important peut-être, au-delà des compétences techniques que l’on a apprises durant cette semaine», relate Raphaël Liégeois, toujours cité sur le site de la RTBF.

Des entraînements en piscine ont également eu lieu afin de simuler des sorties extravéhiculaires. Il fallait compter entre 3 et 4 heures par séance. «Ce sont des sorties qui se font autour de la Station spatiale internationale en général pour faire des opérations de maintenance, de réparation. Et le meilleur moyen qu’on a trouvé pour s’entraîner à ça ici sur Terre, c’est de faire ça en piscine pour simuler la sensation d’apesanteur», explique l’astronaute belgo-luxembourgeois.

 

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La prochaine étape majeure sera l’assignation à une mission et, en attendant, il devra suivre d’autres types de formations pertinentes. Les astronautes apprendront notamment à piloter des avions.

Un autre volet consiste en des cours de radiocommunication avec la Station spatiale internationale. «Une fois assigné à une mission, il y a deux ou trois ans d’entraînement intensif. Si toutefois il y a beaucoup de temps, on est en « pre-assignment training« », avait expliqué, en mars 2023, Raphaël Liégeois dans nos colonnes. 

Il se disait déjà conscient, au début de sa formation de base, que la patience serait de mise : «Le temps peut être long avant d’être assigné à une mission et de partir. Thomas Pesquet (NDLR : astronaute français) a attendu sept ans. Je devrais a priori rejoindre l’ISS, mais il y a vraiment peu de place pour aller sur ou même simplement autour de la Lune». 

Le Luxembourg engagé dans la reconquête de la Lune

Le Grand-Duché figure parmi les tout premiers signataires des accords Artemis. Le retour de l’homme sur la Lune est certes un projet de l’agence spatiale américaine, mais les États-Unis ont tenu à impliquer d’autres pays dans cet ambitieux projet.

Le Luxembourg a rejoint en 2020 le programme avec l’Australie, le Canada, l’Italie, le Japon, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni. «Les accords Artemis s’intègrent parfaitement dans les efforts que le Luxembourg a déployés tant au niveau national qu’international pour soutenir l’exploration pacifique et l’utilisation durable de l’espace», soulignait le ministre de l’Économie, Franz Fayot, en marge de la signature des accords, le 14 octobre 2020 à Washington.

La Nasa a annoncé le report d’Artemis 3 à septembre 2026. Cette mission vise à envoyer des astronautes sur la Lune, une première depuis 1972. Artemis 2 doit partir en septembre 2025. La mission d’Artemis 1 a eu lieu du 16 novembre au 11 décembre 2022.

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