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Rachat de LuxairCargo : «C’est une première manifestation. Nous reviendrons s’il le faut»


Le piquet de protestation s’est déroulé ce vendredi matin devant le Findel. Pendant plus d’une heure les manifestants ont bloqué un rond-point, situé tout près de l’aéroport.  (Photo : julien garroy)

Plusieurs centaines de salariés du Cargocenter se sont mobilisées vendredi matin devant l’aéroport de Luxembourg. En cause : les multiples inquiétudes face au rachat et transfert de LuxairCargo.

 

«On ne bouge pas, on ne bouge pas !», scandent avec ferveur les salariés du Cargocenter devant l’aéroport du Luxembourg. Vendredi matin, plusieurs centaines d’entre eux ont tenu à se mobiliser pour montrer leurs inquiétudes face au rachat et transfert de LuxairCargo, la branche de fret de la compagnie aérienne luxembourgeoise. Pendant près de deux heures, les klaxons, sirènes et sifflets ont résonné au rythme des revendications.

Après une heure de mobilisation, les deux groupes de manifestants ont décidé de se réunir au niveau d’un rond-point, situé tout près de l’entrée du Findel, bloquant ainsi la circulation. Face cette action «inattendue» qui s’est déroulée sans heurts et dans une ambiance bon enfant, un hélicoptère de la police a été déployé. Celui-ci a survolé le piquet de protestation jusqu’à la fin de la manifestation, vers 10 h 30.

La circulation est, elle, revenue à son rythme normal après la levée du piquet de protestation, soutenu par l’ensemble du personnel de Luxair, du personnel d’assistance au sol et naviguant jusqu’aux techniciens et mécaniciens.

Un « geste fort » pour Paul De Araujo, secrétaire syndical du LCGB, qui démontre « la colère » et «l’abandon» ressentis par les salariés du centre de fret aérien. Pour expliquer cette situation, il faut remonter au mois d’avril dernier. À l’époque, un appel d’offres européen est lancé pour la reprise d’une des deux licences d’assistance en escale (handling) remises sur le marché par Lux-Airport pour la période 2024-2031. Une compagnie s’est alors proposée : Cargolux. Si, au départ la nouvelle a été accueillie avec soulagement, des inquiétudes et craintes demeurent toujours chez les salariés du Cargocenter.

Il ne suffit pas de poster des photos pour se faire élire, il faut aussi se soucier des gens

Les syndicats craignent notamment une perte de «certains acquis sociaux» et d’emplois suite à ce transfert. Salariés et partenaires sociaux se sentent toujours «trahis» par le retrait de Luxair de sa branche Cargo. «Nous avons été obligés d’annoncer nous-mêmes au personnel du Cargocenter la nouvelle brutale que leur patron les remerciaient en leur tournant le dos (…). Cette façon d’agir est une honte de la part d’une direction générale de Luxair envers son personnel», a clamé Paul De Araujo.

Un abandon de la part de la direction mais aussi de l’État luxembourgeois, comme l’a souligné Michelle Cloos, membre du bureau exécutif de l’OGBL. «Pendant la crise sanitaire le gouvernement luxembourgeois a qualifié les travailleurs du fret aérien, comme des personnes «essentielles». D’ailleurs, ce gouvernement, il est où ? (…) Il ne suffit pas de poster des photos pour se faire élire, il faut aussi se soucier des gens quand il y a un problème et il y a un problème !», a-t-elle insisté.

Aucun accord trouvé avec la direction

Jeudi, veille de la manifestation, les partenaires sociaux et la direction générale de Luxair se sont réunis dans le but de trouver des compromis sur le transfert de l’activité Cargo. Les syndicats ont de nouveau mis en avant leurs inquiétudes quant au maintien des emplois mais aussi sur la sauvegarde des acquis légaux spécifiques au personnel de Luxair. Une demande de reconnaissance financière sur «l’engagement des 1 200 salariés durant les dernières années au Cargocenter» a également été évoquée. Malgré «des discussions constructives menées, permettant d’avancer sur différents points, aucun accord global n’a pu être obtenu, ni signé», a annoncé Paul De Araujo.

Une nouvelle réunion entre partenaires sociaux et direction a été fixée au 9 octobre prochain. Les syndicats n’excluent pas de nouvelles actions, si aucun compromis n’est trouvé d’ici-là. «Ceci n’est qu’une première manifestation. Nous reviendrons s’il le faut», lance le secrétaire syndical LCGB.