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Procès Gerson Rodrigues : le parquet sort un carton jaune


Le joueur des Roud Léiwen est accusé de coups et blessures volontaires.

Le parquet a donné un avertissement à l’attaquant des Roud Léiwen. Son statut ne l’exempterait pas de répondre de ses actes en justice. Gerson Rodrigues nie avoir eu des accès de violence.

Gerson Rodrigues s’est à nouveau fait remplacer par son avocat face aux juges. L’attaquant de l’équipe nationale est accusé de trois faits de coups et blessures volontaires et d’un fait d’outrage à des policiers. Son procès joue les prolongations depuis septembre dernier. Le parquet a donné le coup d’envoi de l’audience cet après-midi. Il a souligné «la gratuité des faits» et requis à son encontre une amende et une peine de 15 mois de prison assortie du sursis probatoire à condition que Gerson Rodrigues suive un traitement pour gérer ses problèmes d’agressivité.

«Gerson Rodrigues a trop tiré sur la corde en un laps de temps relativement court. Il faut lui montrer qu’il a dépassé les bornes et qu’il ne peut se permettre de faire ce qu’il veut en toute impunité sans que rien ne l’atteigne.» Le représentant du ministère public a «l’impression que le prévenu profite de sa situation de joueur international pour échapper aux poursuites».

Dans la nuit du 25 novembre 2022, il aurait frappé son ancienne compagne, influenceuse et Miss Luxembourg 2020, au visage et l’aurait blessée. Elle ne s’est décidée à dénoncer les faits que six mois plus tard, à la suite d’une énième dispute. Pour les policiers intervenus sur les lieux, son visage et l’état de son appartement, qui ressemblait à «un champ de bataille», ne laissent pas de place au doute.

À la barre et auprès de la police, les témoignages se sont contredits. Pour le représentant du ministère public, les seuls témoignages crédibles sont ceux de l’ancienne reine de beauté et du chauffeur de taxi qui a reconduit le couple et un ami au domicile de la jeune femme. «J’ai déposé sa copine et nous sommes repartis. Gerson a reçu un message et il m’a demandé de faire demi-tour parce qu’elle n’était pas bien», s’est souvenu ce dernier. «Gerson a demandé à son ami de l’accompagner au cas où cela se passerait mal.» «Il ne dit rien de faux, mais il ne nous aide pas à éclaircir les faits. Il n’était pas dans l’appartement», commente le procureur. Les images produites par la défense hier ne sont pas plus parlantes étant donné que Gerson avait été conduit en cellule de dégrisement après avoir insulté les agents de police de «fils de putes», entre autres.

L’attaquant nie les coups

Bagarre d’amoureux, relation toxique, compagnon violent hors des terrains de football, ces différents faits laissent le doute s’installer quant à la personnalité de l’attaquant. Pour le parquet, la jeune femme était amoureuse de lui et ne voulait pas lui nuire, notamment «pour sauver leur marque». Le 25 novembre 2022, la jeune femme était jalouse : son compagnon avait dragué une strip-teaseuse. Le couple s’est disputé dans l’appartement. Gerson a frappé son amie et est reparti en taxi. La Miss s’est tailladé les veines du poignet et a téléphoné à son ami qui a fait demi-tour pour la retrouver.

Aucun doute possible, l’outrage et les coups et blessures volontaires à l’encontre de la Miss sont donnés. Idem pour les coups et blessures de juin 2022 et mars 2019. Le jeune homme a eu maille à partir avec deux individus dans une boîte de nuit du quartier de la gare à Luxembourg dont l’attaquant était un habitué. Un coup de poing bien placé de sa part a suffi à casser un nez et des os du visage d’un des deux hommes. L’autre a perdu une dent dans la bagarre.

La première victime présumée a réclamé 90 000 euros de dommages et intérêts, l’influenceuse 7 000 euros et les deux policiers insultés 500 euros chacun. L’autre victime présumée a trouvé un accord à l’amiable avec le sportif de 27 ans.

Gerson ou son sosie

L’avocat du prévenu a critiqué les «spéculations du parquet» et accusé la Miss, «instable psychologiquement», de «machination » à l’encontre de son client. «Elle ne voulait pas rester seule et a cherché maladivement à attirer l’attention», avance l’avocat qui décrit une jeune femme prise d’une «folie dévastatrice» dans son appartement. «S’il l’avait frappée, elle aurait eu des blessures bien plus graves.» Le footballeur conteste avoir été violent. «Mon client avait peur pour elle. Sans lui, la situation aurait pu tourner plus mal.»

La très longue plaidoirie est difficile à suivre. Parfois lunaire. La défense demande au tribunal d’acquitter son client au bénéfice du doute. L’avocat conteste aussi les coups portés en boîte de nuit. Dans le premier dossier, ce n’était pas Gerson Rodrigues, c’était un sosie. D’ailleurs, le footballeur ne sort jamais le soir en survêtement de sport, contrairement à l’homme sur les caméras de vidéosurveillance. Il n’aurait pas non plus de blouson rouge. Dans le deuxième dossier, Gerson Rodrigues «a commis l’erreur de frapper son ami». «Il n’est pas la personne pour laquelle on veut le faire passer. Un sursis simple suffit», a-t-il conclu.

Le prononcé est fixé au 27 mars prochain.

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