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Prix de l’énergie : toujours l’impasse à la Chambre des députés


Le plan Repower EU est la réponse européenne pour sortir de la dépendance au gaz russe. Le Luxembourg a son plan Énergie/Climat. Pas de panique, dit la majorité. (photo LQ)

Le CSV relance le débat de l’approvisionnement et de la sécurité énergétique. Le sujet l’obsède au point de réclamer une commission spéciale dont la majorité n’a pas voulu.

Lors de ce nouveau débat en quelques semaines sur la crise énergétique consécutive à la guerre en Ukraine, les chrétiens-sociaux ont l’idée d’instaurer une commission spéciale «destinée à suivre tous les aspects relatifs à la flambée des prix énergétiques et son impact économique et social de façon globale». Le député Gilles Roth qui la présente, a beau jeu de rappeler qu’un certain Charles Goerens avait formulé la même idée en prévoyant de mettre en place une commission parlementaire spéciale pour analyser les répercussions de la crise financière.

La majorité n’en voit pas l’utilité étant donné que les députés ont l’occasion en plénière ou en commission de suivre toutes les évolutions dans le domaine de la politique énergétique, comme le prouve encore la séance d’hier. L’interpellation demandée par le CSV a donné l’occasion aux députés de discuter de l’approvisionnement et de la sécurité énergétique au Luxembourg et en Europe. Elle a surtout permis à Paul Galles de poser une série de questions au ministre de l’Énergie et du Climat, Claude Turmes, qui ne peut le satisfaire entièrement.

Un ton alarmant

Alors que la Commission européenne a présenté son plan Repower EU pour sortir de la dépendance russe, de son gaz et de son pétrole, le député Paul Galles veut creuser le sujet et savoir ce que ce plan signifie pour le Luxembourg. Il aimerait avoir des chiffres, lire une trajectoire, des simulations. Si les Russes venaient à fermer le robinet, que se passera-t-il ? Paul Galles prend un ton alarmant, indique que la situation n’est plus la même aujourd’hui, estime que le plan national Énergie/Climat est dépassé et doit être remplacé par un plan d’urgence en la matière vu les circonstances. La semaine dernière encore, François Benoy (déi gréng), appelait à ne pas céder à la panique, à garder la tête froide et à prendre des décisions agissant sur le long terme. Même discours, hier, de la part de sa collègue Jessie Thill.

Du côté des pirates, on se montre quelque peu excédé par cette énième discussion alors que la situation n’a pas évolué. Marc Goergen se moque de l’insistance du CSV qui exige des réponses immédiates. «On entend les partis conservateurs élever la voix alors qu’ils ont eux-mêmes tardé à entamer la transition énergétique», souligne le député pirate. Les pirates se déclarent «fiers d’être européens» car c’est par le biais de l’Union européenne que des solutions vont être trouvées en matière d’autonomie énergétique. «Au nord le vent, au sud le soleil», résume Marc Goergen en insistant sur les nouvelles technologies qui permettent aujourd’hui de réaliser des prouesses avec des petites batteries.

Le libéral Max Hahn reconnaît l’urgence d’agir comme la difficulté de se passer du gaz russe pour le moment.  La dépendance est trop forte et c’est le moment de simplifier les procédures pour les installations d’éoliennes, idem pour le photovoltaïque au fort potentiel et penser aussi à remplacer le gaz par l’hydrogène, suggère, pêle-mêle, le député.

Pas de panique

 Le ministre Claude Turmes vient rassurer les parlementaires. Pas de panique pour les produits pétroliers, il y a une réserve obligatoire de 90 jours pour tous les pays et le Luxembourg s’y plie. En ce qui concerne le gaz, il faut sortir de la dépendance russe, admet le ministre, ravi que la fin de l’hiver approche.

Pour la saison prochaine, les pays membres devront remplir leurs stocks. Le Luxembourg ne peut pas stocker le gaz pour des problèmes géologiques. Claude Turmes rappelle que les États membres doivent remplir avant octobre prochain leurs stockages de gaz à 90 %, «comme le fait la France». Le plan Repower EU permet également aux États de se regrouper pour négocier des importations diversifiées et de prévoir des infrastructures capables d’accueillir davantage de méthaniers chargés de gaz naturel liquéfié (GNL).

La réponse sera européenne et le Luxembourg mettra en œuvre cette transition avec son plan Énergie/Climat qui comporte déjà les mesures garantissant le développement des renouvelables.

Paul Galles reste néanmoins sur sa faim et insiste sur un possible envenimement du conflit et une crise majeure de l’énergie. «Quel est le plan alors ?», interroge-t-il? «Nous avons un plan de délestage national, comme tous les pays et j’espère ne jamais devoir le sortir du tiroir», répond le ministre.

Ce plan consiste à restreindre ou suspendre temporairement la fourniture d’énergie tout en garantissant la sécurité des consommateurs.

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