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Présidentielle en Moselle Nord : les frontaliers ont fait barrage à Le Pen

Les communes situées à proximité de la frontière ont massivement voté pour Emmanuel Macron.

1. Un « effet frontière »

La carte qui permet de mesurer l’ampleur du vote Macron commune par commune est révélatrice : le nouveau président de la République a réalisé ses meilleurs scores dans les communes qui bordent les frontières Luxembourgeoises et allemandes. Dans ces communes largement peuplées de travailleurs frontaliers, il dépasse souvent les 75 % et même les 80 % à Rodemack et Basse-Rentgen.

Effrayés par le programme d’une candidate qui annonçait la fermeture des frontières et la sortie de l’union européenne, les frontaliers n’ont pas voulu prendre le moindre risque, dimanche. Le chiffre de l’abstention en témoigne : il est largement plus faible dans ces communes proches du Luxembourg. À Kanfen, par exemple, ce second tour a mobilisé plus de 80 % des électeurs. Et parmi eux, moins de 9 % ont voté blanc ou nul. C’est deux points de moins qu’à l’échelle du pays.

Sur cette carte, plus le bleu est intense, plus Emmanuel Macron a obtenu un bon score dans la commune concernée. On voit bien que les communes à proximité de frontière ont voté massivement pour le nouveau président.

Sur cette carte, plus le bleu est intense, plus Emmanuel Macron a obtenu un bon score dans la commune concernée. On voit bien que les communes à proximité de frontière ont voté massivement pour le nouveau président.

2. Thionville résiste au FN

Comme la plupart des pôles urbains du pays, Thionville a placé Emmanuel Macron très nettement en tête de ce second tour. Dans la deuxième ville de Moselle, le président élu a obtenu 71,10 % des suffrages. Un score proche de celui obtenu à Metz (71,89 %) ou Épinal (71,46 %) mais loin de celui de Nancy (81,35 %).

Les électeurs Thionvillois, qui avaient déjà sanctionné le FN en le privant du second tour de la municipale partielle de 2015, ont confirmé, à l’occasion de cette élection présidentielle, leur allergie au parti de Marine Le Pen.

Au-delà de Thionville intra-muros, Emmanuel Macron réalise d’excellents scores dans les autres villes de l’agglomération : 69 % à Yutz, 67 % à Terville, 69 % à Manom, 67 % à Illange…

3. La vallée de la Fensch n’a pas basculé

C’était la crainte principale dans les communes de la vallée : voir Marine Le Pen franchir la barre des 50 % à Hayange mais aussi dans plusieurs villes environnantes. Le coup n’est pas passé loin, confirmant ainsi l’ancrage lepéniste local, avec des scores tout de même très proches à Knutange (49,03 %), Nilvange (46,23 %) et Hayange (47,54 %). Mais cela reste très localisé et il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que le territoire risque sérieusement de basculer.

Lire aussi : Le paradoxe du Grand Est : un très fort vote FN malgré un taux record de frontaliers

 

Les communes du bas de la vallée, Fameck tout d’abord, Serémange-Erzange, mais aussi Algrange, ont voté très largement pour Emmanuel Macron, à plus de 55 %. Les bastions de gauche résistent, de même que Florange, ville d’un maire Républicain. Mais une constante s’impose à la lecture des chiffres dans ces quatre communes : le repport des voix de droite du premier tour s’est effectué massivement vers Macron. Ce qui ne semble pas être le cas dans le secteur hayangeois puisque Marine Le Pen dépasse le total de ses voix du premier tour additionnées à celles de Dupont-Aignan et Asselineau. Certains bulletins sont donc venus d’ailleurs… Il y a bel et bien un glissement vers l’extrême qui s’est amplifié au second tour mais uniquement dans le haut de la vallée.

4. Des petits villages acquis à Marine Le Pen

Plus on s’éloigne de la frontière, plus Marine le Pen obtient de bons scores. C’est particulièrement vrai dans les petits villages. Onze localités de Moselle Nord ont placé Marine Le Pen en tête des suffrages, dimanche. Parmi elles, aucune ne compte plus de 1 000 habitants.

C’est à proximité des frontières et dans l’agglomération de Thionville, où résident de très nombreux frontaliers, qu’Emmanuel Macron a enregistré ses meilleurs scores, dimanche. Un véritable rejet du front national et de ses positions antieuropéennes s’est exprimé. En revanche, plus on s’éloigne de la frontière, plus Marine Le Pen est forte. Voici ce qu’il faut retenir de ce second tour.

Olivier Simon et Anthony Villeneuve (Le Républicain lorrain)

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