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Près de la moitié des adultes vivant au Luxembourg sont allergiques


Les pollens d’arbres sont les sources de sensibilisation les plus courantes, selon l’étude. (Photo : archives editpress)

Une étude du Luxembourg Institute of Health dévoile que 44 % des adultes au Luxembourg sont allergiques. Un taux «choquant», mais qui risque encore d’augmenter.

Le Luxembourg Institute of Health (LIH) a dévoilé hier que près de la moitié de la population adulte luxembourgeoise souffrait d’une allergie. Ce n’est qu’une demi-surprise : les allergies sont en augmentation, affectant la vie des gens et mettant à rude épreuve les systèmes de santé dans le monde entier, précise le LIH. Cette étude de l’institut a été menée sous la direction du Dr Annette Kuehn et du Prof. Markus Ollert, en collaboration avec le Dr Maria Ruiz-Castell et le Dr Guy Fagherazzi.

Selon le LIH, la prévalence des allergies a explosé au cours des dernières décennies et elles devraient toucher 50 % de la population d’ici à 2050. Elles diminuent non seulement la qualité de vie, mais pèsent aussi lourdement sur les systèmes de santé et les économies, avec des coûts évitables estimés à plus de 60 millions d’euros par an rien que pour le Luxembourg. Les personnes souffrant d’allergies endurent les conséquences de cette vague invisible et risquent de subir les répercussions à long terme d’une inflammation chronique et du vieillissement prématuré de leur système immunitaire, précise l’institut.

Technologie de pointe

Dans le cadre d’une étude inédite, le Luxembourg Institute of Health a réuni deux départements de recherche, le Department of Infection and Immunity (DII) et le Department of Precision Health (DoPH), afin de s’attaquer au problème de la hausse de la prévalence des allergies. Leur étude récemment publiée dévoile le fardeau des allergies dans la population luxembourgeoise, en utilisant une technologie de pointe pour étudier les signatures des anticorps IgE dans le sang humain.

Ces anticorps sont retrouvés en nombre dans le sang des personnes allergiques. Les scientifiques ont ainsi obtenu un ensemble de 480 000 points de données recueillies auprès de 1 462 adultes résidant au Luxembourg. Cette recherche de pointe s’appuie sur l’European Health Examination Survey in Luxembourg (EHES-LUX), une étude transversale de premier plan menée par le Dr Maria Ruiz-Castell, qui dirige le groupe Socio-Economic and Environmental Health and Health Services (DoPH), et le Dr Guy Fagherazzi, qui est le directeur du DoPH.

Pollens d’arbres, graminées et acariens

Les experts en allergologie du DII, le Dr Annette Kuehn, responsable du groupe Molecular and Translational Allergology, la doctorante Rebecca Czolk et le professeur Markus Ollert, directeur du DII, ont ensuite minutieusement analysé les échantillons de sang de tous les participants et mis en corrélation les profils d’anticorps détectés, marqueurs de la présence d’une sensibilisation aux allergies, avec les données relatives à la santé et au mode de vie. Les résultats sont «choquants» selon le LIH : plus de 42 % des participants ont déclaré souffrir d’une allergie diagnostiquée et 44 % d’entre eux ont été testés positifs aux anticorps IgE, ce qui indique une sensibilisation allergique.

Les sources de sensibilisation les plus courantes étaient selon l’étude les pollens d’arbres, les pollens de graminées et les acariens. Notamment, le groupe d’âge le plus jeune (25-34 ans) présentait les taux de sensibilisation les plus élevés et le plus grand besoin de soins médicaux, ce qui suggère un lien entre le mode de vie moderne, une éducation différente, les conditions de vie en général et l’apparition d’une inflammation chronique, selon le LIH.

Pour les chercheurs ayant participé à cette étude, les enfants, les adolescents et les jeunes adultes sont de plus en plus souvent gravement touchés par les allergies. Et ce n’est pas près de s’arrêter, il faut donc agir rapidement, développer des mesures plus appropriées de diagnostic, de traitement et de prévention, selon eux. Pour les chercheurs, les résultats de cette étude soulignent le besoin urgent de soins médicaux adaptés aux groupes les plus vulnérables. Les résultats de ces recherches sont un «signal d’alarme», mais offrent également une lueur d’espoir avec la mise en œuvre de stratégies de prévention.

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