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Pour le DP, l’avenir s’écrit et se parle en luxembourgeois


«Mir wëlle bleiwe wat mir sinn», mais sans rester figés, a annoncé Claude Meisch. (Photo Julien Garroy)

L’identité luxembourgeoise se trouve quelque part entre le Kachkéis et le space mining, selon Claude Meisch. Le liant entre tout cela doit, à l’avenir, être la langue de Dicks.

Dans la continuation des réflexions menées par le gouvernement actuel, le Parti démocratique (DP) s’est lancé dans un débat sur l’identité luxembourgeoise et ce qui la définit. Difficile dans un jeune pays où se côtoient autant de nationalités et de cultures différentes. Et si c’était justement cela, l’identité du Luxembourg ?

Oui, mais c’est aussi la langue nationale, le luxembourgeois, qui doit devenir une langue quotidienne et une langue d’intégration. Si le DP souhaite cultiver cette identité multiple, il désire aussi maintenir les traditions locales. Pour Claude Meisch, il s’agit de la «base du modèle de réussite avec lequel nous allons mener le pays vers un avenir sécure». Un avenir en luxembourgeois, tel qu’est intitulé le programme électoral du parti.

L’identité et la culture luxembourgeoises sont une priorité pour le DP au point d’avoir fait de ces questions un des cinq piliers du programme électoral du parti pour les élections législatives d’octobre. Le Parti démocratique œuvre dans la continuité des travaux effectués par le gouvernement pour mettre en place et transposer une politique linguistique. Cependant, si l’utilisation de la langue doit être encouragée, l’identité des résidents d’origine étrangère ne doit pas être réprimée. Le luxembourgeois et les autres langues peuvent cohabiter à condition que la langue de Dicks prime.

«C’est le mélange qui fait la force. Le Luxembourg n’est pas que le pays de ceux qui y vivent depuis longtemps, c’est également le pays de ceux qui y sont venus avec des idées, de la force de création et de la motivation, explique Claude Meisch. Notre identité n’est pas celle d’un pays dans lequel on ne parlerait qu’en luxembourgeois, dans lequel les étrangers ne seraient pas les bienvenus et dans lequel on serait sceptique par rapport à la nouveauté.»

La langue comme repère

L’identité serait une combinaison de tout cela avec une pointe d’un conservatisme protecteur. «Nous sommes fiers du Kachkéis et du cloud computing, nous développons le gaming et passons des samedis soir à rire au théâtre du village, nous inaugurons la Schueberfouer et misons sur le space mining. C’est notre identité et cela le restera grâce au Parti démocratique», poursuit Claude Meisch, pas avare de compliments sur notre petit pays tout en contradictions, «notre Heemecht», ces valeurs qui ont marqué le modèle de réussite du Grand-Duché.

Face aux changements dans la société, les gens auraient besoin de repères rassurants auxquels se raccrocher, selon le candidat et encore ministre. D’un pied de compas solidement ancré pendant que l’autre tourne. La langue est un repère. Et selon le parti, une tranche importante de la population est d’avis qu’il faut défendre la pratique de cette langue. «Des risques existent», prévient Claude Meisch, «seuls six résidents sur dix estiment que le luxembourgeois doit être une langue d’intégration». Il y a péril dans la demeure. Il faut agir, faire des efforts.

Le DP ne demande que cela. Il soutient l’idée de l’élaboration d’un plan d’une durée de 20 ans pour la promotion de la langue. Il veut créer une Maison du Luxembourg pour que les visiteurs puissent «voir, entendre, toucher et goûter» le Grand-Duché, mais aussi débattre et découvrir toutes les facettes du pays. Le parti souhaite également créer une journée du patrimoine luxembourgeois dans les établissements scolaires et mettre le luxembourgeois à l’heure du numérique avec des applications, des dictionnaires en ligne et des programmes de reconnaissance des langues.

Le parti envisage également d’augmenter l’offre de cours de luxembourgeois pour les salariés, et plus particulièrement les salariés des secteurs de la santé et de l’éducation. Enfin, le parti compte imposer les cours de luxembourgeois dans les écoles privées qui bénéficient de subventions de l’État.

Les quatre autres piliers seront présentés prochainement.

Sophie Kieffer