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Pour Laurent Jans, c’est carrément la double peine


Pour Laurent Jans, le temps risque d'être long jusqu'à la fin de la saison, lui qui avait demandé le droit d'être prêté cet hiver. (photo AFP)

COUPE DE FRANCE Éliminé sans gloire mardi soir avec son équipe messine de l’épreuve qui lui fournissait une grosse partie de son temps de jeu, Laurent Jans va devoir se bagarrer pour exister en cette fin de saison.

Même si Vincent Hognon, l’entraîneur-adjoint des Lorrains, a assuré que ce non-match ne «condamne personne» chez les habituels remplaçants, il est évident que ceux dont le temps de jeu est en berne en championnat et qui se rattrapaient sur la Coupe de France, risquent de prendre un coup sur la tête.

Laurent Jans était énervé, mardi soir. Au point que le service presse du club a eu un peu de mal à le faire s’arrêter pour répondre aux questions d’Eurosport, diffuseur du match. Même là, il a fait court, très court : «C’est une victoire méritée pour Orléans.» Rideau.

Pour le dernier Luxembourgeois du club, ce 8e de finale contre le modeste 12e de Ligue 2 (un championnat que les Grenats survolent actuellement) et à la maison qui plus est, était une aubaine à saisir obligatoirement. Pour le club et ces quelques joueurs qui existent avant tout par cette compétition en forme de carotte. En passant de Waasland-Beveren à Metz, cet été, Laurent Jans ne s’attendait en effet pas forcément à devenir… ce qu’on appelle un joueur de Coupe. En général, c’est la gentille voie de garage sur laquelle sont orientés les garçons en manque de temps de jeu en championnat. Or c’est devenu à peu près le seul terrain d’expression vraiment assuré du capitaine des Roud Léiwen, qui a disputé 86 % du temps de jeu lorrain cette saison en Coupe(s), mais seulement 20 % en Ligue 2. Pour résumer, plus le parcours des Grenats dans l’épreuve dure, plus Jans a de chances de continuer à capter un peu de lumière dans cette saison molle qui l’a vu demander le droit d’être prêté cet hiver.

L’exploit à Monaco n’avait déjà pas aidé

Refusé. Ses dirigeants comptent officiellement sur lui. Et lui n’a pas d’autre choix que de compter sur la Coupe pour espérer gratter plus facilement des minutes en championnat, au mérite. Après la superbe victoire lorraine à Monaco, en 16e de finale, seuls deux joueurs habitués au banc de touche avaient pourtant vraiment profité de l’exploit pour embrayer sur le derby contre Nancy : Gauthier Hein et Ibrahima Niane. Le Luxembourgeois, solide à Louis-II, avait lui déjà retrouvé son ordinaire, celui du joueur de devoir… cantonné au banc de touche.

Mardi soir, à Saint-Symphorien, il était donc question pour Jans de jouer pour son club et de le porter à son premier quart de finale de Coupe de France depuis dix ans… mais aussi un peu pour sa pomme. La moindre des pubs que puisse se faire un joueur dans cette situation, c’est d’être bon. Mais c’est assez difficile à réaliser quand toute l’équipe est médiocre. Pour Vincent Hognon, il s’agissait d’ailleurs «du match le plus faible de Metz cette année» et il était «impossible d’espérer quelque chose après une telle première période».

La plus grande victoire personnelle de Jans, dans ces conditions, aura été de survivre à la réorganisation de l’équipe, à l’heure de jeu, alors que l’entrée de l’offensif Balliu dans le couloir droit, là où Orléans était le plus fragile, aurait pu amener des solutions.

«On a produit peu de centres»

Offensivement, l’ancien Folaman aura en effet souvent servi de leurre, le long du couloir, permettant de libérer un tout petit peu d’espace à l’intérieur du terrain. Pas assez. À son actif, trois centres dont deux contrés et un autre un poil long. C’est insuffisant pour dire qu’il restera de sa prestation autre chose que la froide réalité du résultat. Sans pointer qui que ce soit, Hognon a d’ailleurs admis que Metz a «été stérile et produit peu de centres». Pourtant, Jans a réalisé un match propre, ponctué d’une course folle de 50 mètres pour reprendre le petit Lecoeuche (auteur du seul but du match sur penalty pour une faute plus que légère) sur sa ligne de sortie de but. Le genre de petit exploit qui prend son sens un soir de victoire, mais perd toute saveur dans la défaite.

Ce mercredi matin, il reste trois mois et demi de compétition aux Grenats. Ils sembleront très longs à ceux qui feront banquette la plupart du temps. Jans, jusqu’à présent, n’est sorti que deux fois du banc et a fini douze fois une rencontre sans le quitter. Cela a de quoi inquiéter. Hier, Vincent Hognon n’a toutefois logiquement fermé la porte à aucun des éliminés de la soirée, même s’il est évident que cela ne facilitera pas la gestion du groupe. «Il reste beaucoup de matches. Les performances en match et ce que nous verrons au quotidien, voilà ce qui dictera les rotations. Mais on ne condamne personne.» Espérons désormais que Laurent Jans surmonte la déception et s’accroche. Après tout, il y a une montée à jouer et y participer concrètement, c’est un objectif qui vaut largement un quart de finale raté…

Julien Mollereau

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