Après deux ans de Picadilly on Tour à travers tout le pays, la plus grande fête de village du Grand-Duché retrouve enfin son lieu fétiche : la prairie de l’écluse à Stadtbredimus.
Depuis le début de la semaine, les abords de la Moselle prennent une autre dimension à Stadtbredimus. Jour après jour, les infrastructures se sont montées et il a fallu une sacrée réserve d’huile de coude pour mener à bien une opération de cette dimension. Comme à l’accoutumée, une bonne partie du village met la main à la pâte. Tous les clubs sont sur le pont pour la préparation, la fête et, dès lundi, le démontage : les basketteurs de Musel Pikes, les joueurs de badminton, les pompiers et, bien sûr, les membres du syndicat d’initiative qui pilotent l’ensemble.
15 000 à 20 000 personnes attendues
La masse de travail est colossale pour une équipe de bénévoles, mais personne ne rechigne. Entre 15 000 et 20 000 personnes sont espérées et, vu la météo, on ne sera certainement pas loin du compte. L’air de rien, cela signifie que chaque soir, le site accueillera au moins trois fois plus de visiteurs que la commune compte d’habitants! Cela donne les dimensions du défi.
Cette année, la 65e édition
Normalement, c’est en 2020 qu’aurait dû avoir lieu la 65e édition du Picadilly. Une marque qui sera atteinte ce week-end puisque les deux dernières années, le PIcadilly était itinérant. La première fête du vin de Stadtbredimus avait eu lieu en 1956 dans la cave coopérative de Stadtbredimus. Quelques semaines avant les célébrations, les vignerons venaient donner un coup de peinture pour rafraîchir l’endroit et placer quelques guirlandes. C’est en 1966 que l’évènement s’est installé en contrebas, le long de la Moselle, alors que quatre ans plus tard, on servait pour la première fois le Picadilly aux visiteurs.
La particularité de la fête est bien sûr cette boisson pétillante à base de vin blanc et de cassis, mais aussi le petit verre dans lequel on le boit. Chaque année, il porte une illustration différente. Après le monument en mémoire du pont romain traversant la Moselle juste au niveau de l’écluse, le Wäigoart, le portrait de Batty Weber (écrivain et journaliste ayant longtemps vécu à Stadtbredimus), la maison vigneronne retapée par le syndicat d’initiative avec les gains de la fête et transformée en gite ou encore le parcours du Picadilly on Tour, c’est l’église de Stadtbredimus qui est célébrée. Elle fête cette année son 175e anniversaire.
Après deux ans d’un programme chamboulé par le covid, les organisateurs sont ravis de jouer à nouveau à domicile, sur la prairie de l’écluse. En 2020 et 2021, puisque les restrictions sanitaires interdisaient l’organisation de la fête dans son format original, le syndicat d’initiative avait créé le Picadilly on Tour. Pendant trois week-ends, il a sillonné le pays en bus à impériale pour s’arrêter dans 25 localités et permettre aux gens de boire un verre et d’acheter une bouteille, tout en respectant les consignes. Le succès avait été colossal : en 2020, dans un contexte difficile, 7 000 bouteilles de Picadilly et 4 000 bouteilles de vin avaient été vendues.
Quatre-vingts navettes sur le pont
Cette fois, la fête sera sédentaire mais les organisateurs ont anticipé ce retour en apportant plusieurs modifications sur le site. Une nouvelle tente de 1 200 m² avec une façade transparente s’ouvre sur une cour centrale qui distribue les différents espaces : l’aire d’entrée, la terrasse du bar à vins (le Wäigoart), la zone de restauration et sa dizaine de stands et de food trucks (burgers, pizzas, cuisine espagnole, plats thaïs, glaces… mais aussi Thüringer et frites pour les puristes!) et les tentes des secouristes et de la police, au cas où.
À noter également (mais il ne faut pas le dire trop fort) un stand proposant de la bière (avec et sans alcool) sera installé pour la première fois de l’histoire du Picadilly! La fête aussi sera modernisée puisque des DJ remplaceront le groupe de reprises samedi soir.
Nous en avons produit 10 000 bouteilles
80 autocars spécialement affrétés
C’est désormais une excellente habitude, les organisateurs ont renouvelé leur partenariat avec les Voyages Emile Weber pour mettre en place des rotations de navettes dans tout le pays. Que vous habitiez au sud, dans le centre, à l’ouest ou au nord, il y en a forcément une qui passera près de chez vous. Pour 5 euros l’aller/retour, il sera franchement idiot de s’en priver.
Autour de 80 autocars seront spécialement affrétés. Ces dernières années, ils transportaient environ la moitié des fêtards, ce qui est très bien mais pourrait être mieux encore au regard des efforts proposés. À noter qu’il est également possible de camper à l’arrière du site. Il vaut mieux ça de que prendre la route une fois la musique éteinte…
«À la fois une fête de village et une fête du vin»
Comment ce retour à Stadtbredimus est ressenti par les membres du syndicat d’initiative de Stadtbredimus?
Nico Vesque (président du Syndicat d’initiative de Stadtbredimus) : On perd vite la routine (il rit)! Il faut que nous retrouvions nos automatismes, mais tout se passe bien. Quelques personnes expérimentées sont parties, elles nous manquent, mais les jeunes qui les remplacent sont motivés. Tant mieux! Évidemment, nous retrouvons le site avec un immense plaisir. Le Picadilly on Tour était génial, mais ce n’est pas la même ambiance.
Combien de personnes attendez-vous ce week-end?
C’est toujours difficile à dire, entre 15 000 et 20 000 en tout. Il y a de la concurrence avec l’e-Lake festival à Echternach, mais nous sommes plus complémentaires que concurrents. La particularité du Picadilly est d’être à la fois une fête de village et une fête du vin. Il y a une ambiance particulière ici, que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Il y a les jeunes qui viennent pour faire la fête et écouter les DJ, mais aussi les plus anciens qui vont s’installer sur la terrasse du Wäigoart pour déguster la quinzaine de crus différents que nous proposons, des vins classiques comme des plus originaux (pinot noir vinifié en blanc, muscat ottonel…). Tous ces vins proviennent des domaines Vinsmoselle ou du domaine Cep d’or.
Et tous boiront aussi du Picadilly : la recette est inchangée?
Bien sûr, nous avons respecté la tradition : du vin blanc gazéifié, du jus de cassis et de la crème de cassis. La recette a été élaborée en collaboration avec Vinsmoselle qui s’est chargé de la production. Cette année, nous en avons produit 10 000 bouteilles. La question est de savoir s’il en restera à la fin!