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Pétition : «Il est temps de lever les restrictions sanitaires»


Le pétitionnaire Alexandre Dombrat (à g.) a pu débattre hier avec les députés et la ministre de la Santé, Paulette Lenert (à d.). (Photo : chambre des députés)

Les initiateurs d’une pétition fustigeant au départ les discriminations causées par le Covid Check ont plaidé, mercredi, devant la Chambre la levée intégrale de l’arsenal anticovid. La ministre de la Santé hésite encore.

Quand est-ce que le Luxembourg emboîtera-t-il le pas au Danemark, à la Norvège, la Suède, la Suisse ou encore le Royaume-Uni, qui ont déjà levé la majeure partie, voire l’intégralité, des restrictions sanitaires? Ou autrement demandé : quand le gouvernement se décidera-t-il à fixer une date butoir, comme l’ont fait l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, l’Autriche et l’Islande?

Cette double question a été soumise ce mercredi matin aux députés et à la ministre de la Santé, Paulette Lenert, réunis à la Chambre. «Les mesures encore en place font plus de mal que le virus», sont venus souligner Alexandre Dombrat et Stéphane Bignoli, les initiateurs d’une pétition publique fustigeant les discriminations causées par le Covid Check. La collecte des signatures – 5 807 au total – avait été lancée en octobre. Estimant que la situation sanitaire s’est nettement améliorée depuis l’automne, les deux pétitionnaires ont changé de fusil d’épaule pour lancer l’appel suivant : «Il est vraiment temps de lever les restrictions sanitaires», non seulement pour stopper la «division de la société», mais aussi pour anéantir les effets négatifs sur la santé mentale de la population, «souvent sous-estimés». «Il nous faut sortir du climat de peur, de pression et d’insécurité», souligne Alexandre Dombrat.

«Il faut éviter l’insouciance»

Les deux citoyens revendiquent plus précisément l’abolition du Covid Check (régime 3G) et du port obligatoire du masque pour les élèves et pour la «vie de tous les jours». Seule exception : une «recommandation» de garder le masque «dans des lieux sensibles», tels les hôpitaux ou les maisons de soins et de retraite.

L’argumentation livrée n’a pas eu le don de convaincre, du moins dans l’état actuel des choses, la ministre de la Santé et les députés présents. Le constat que «le plus grand nombre de cas positifs ne reflète plus la gravité de la situation sanitaire», avancé par les pétitionnaires, n’est pas vraiment à mettre en cause, mais Paulette Lenert veut continuer à faire preuve de prudence. «Tomber trop vite dans l’euphorie est dangereux. Les pays qui l’ont fait par le passé l’ont payé cher», note la ministre. Elle ne cache cependant pas que des évaluations sont engagées afin de définir «le moment de faire le prochain pas vers la liberté». «Je ne souhaite rien de plus que de pouvoir lever toutes les mesures. Mais il nous faut trouver un équilibre pour éviter qu’une trop grande insouciance s’installe, aussi en prévision de l’automne prochain. Aller trop vite en besogne et devoir revenir, après coup, en arrière serait difficilement compréhensible pour les citoyens.»

Depuis le début de la pandémie, l’objectif du gouvernement aurait été d’imposer des mesures «modérées» tout en s’assurant que le risque sanitaire reste gérable. «Nous n’avons jamais complètement enfermé les gens», rappelle Paulette Lenert.

Une décision bien avant le 30 avril?

Le «moment parfait» pour le prochain assouplissement des restrictions «n’existe pas», admet encore la ministre. Ce mercredi, ni une date précise ni la portée des décisions à venir n’ont été mises en perspective. «La discussion que nous menons n’est cependant pas statique. Nous nous adaptons à l’évolution du virus. Des changements vont intervenir», précise Mars Di Bartolomeo, le président de la commission parlementaire de la Santé.

Nette baisse des infections, hospitalisations stables, nombre de décès assez limité, vaccination qui continue à progresser, même si très lentement. Au vu de ces tendances, toutes mises en avant hier par les pétitionnaires, il semble néanmoins probable qu’une 28e loi covid sera soumise au vote de la Chambre avant la date d’échéance fixée au 30 avril.

Nette baisse des infections, mais 7 nouveaux décès

Les pétitionnaires venus réclamer hier à la Chambre la levée de toutes les restrictions sanitaires encore en vigueur se réfèrent à la détente sur le front sanitaire. Cette tendance à la baisse se poursuit en effet, avec lors de la semaine écoulée, plus de 2 200 nouvelles infections de moins (-38 %) qu’une semaine plus tôt. Les 3 648 cas positifs (moyenne d’âge de 35 ans) représentent une quatrième diminution des chiffres hebdomadaires. Depuis le pic de 25 293 infections, enregistré lors de la semaine du 17 janvier, les totaux hebdomadaires sont successivement passés de 14 918 à 11 003 et 5 871 cas.

Il est cependant à préciser que lors de la semaine de vacances de carnaval, le nombre de tests effectués a fortement diminué (15 271 contre 24 343 une semaine plus tôt).

Le nombre de décès liés au covid reste cependant assez élevé. Depuis début janvier, 69 personnes sont mortes après avoir contracté le virus, soit une moyenne de près de 10 victimes par semaine. Les sept personnes décédées lors des vacances de carnaval avaient 85 ans en moyenne.

Les hôpitaux ont enregistré 87 admissions et 97 sorties de patients covid. La moyenne d’âge des personnes hospitalisées s’établit à 56 ans. Il est à noter que les malades du covid occupent 10,2 % de la capacité globale des lits en soins intensifs.

 

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