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Pédophilie : le cardinal Barbarin condamné à six mois avec sursis


Le cardinal Philippe Barbarin était poursuivi pour non-dénonciation d'agressions pédophiles. (photo AFP)

Le cardinal Philippe Barbarin a été condamné jeudi matin par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis pour la non-dénonciation des agressions pédophiles d’un prêtre de son diocèse.

En l’absence du cardinal, la présidente du tribunal Brigitte Vernay l’a « déclaré coupable de non-dénonciation de mauvais traitements » envers un mineur entre 2014 et 2015.

Ses avocats ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feront appel de la condamnation. « La motivation du tribunal ne me convainc pas. Nous allons donc contester cette décision par toutes les voies de droit utile », a indiqué Jean-Félix Luciani, en relevant qu’il « était difficile pour le tribunal de résister à une telle pression avec des documentaires, un film… Ça pose de vraies questions sur le respect de la Justice », a relevé l’avocat.

Le cardinal a ensuite jeudi qu’il allait remettre sa démission au Pape « dans les prochains jours », après avoir « pris acte » de sa condamnation. « J’ai décidé d’aller voir le Saint Père pour lui remettre ma démission. Il me recevra dans quelques jours », a indiqué devant la presse l’archevêque de Lyon depuis 2002. « Indépendamment de mon sort personnel, je tiens à redire toute ma compassion pour les victimes », a-t-il ajouté.

« Omission de porter secours »

L’un des plaignants, François Devaux, a qualifié cette condamnation de « grande victoire pour la protection de l’enfance » qui « envoie un signal très fort à beaucoup de victimes et leur permet de comprendre qu’elles sont entendues, écoutées et reconnues », a ajouté le cofondateur de l’association de victimes La Parole libérée, estimant qu’il s’agissait de « l’aboutissement d’un long parcours pour qu’émerge une prise de conscience ».

Au total, six mis en cause – dont cinq ont été relaxés jeudi – étaient poursuivis pour « non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans ». Des abus imputés au père Bernard Preynat, qui n’a pas encore été jugé pour ces faits antérieurs à 1991. Le cardinal Barbarin et Régine Maire, ancienne bénévole du diocèse de Lyon, étaient aussi poursuivis pour « omission de porter secours » : on leur reprochait d’avoir laissé Preynat au contact d’enfants, dans l’exercice de ses fonctions, jusqu’en septembre 2015.

Le cardinal, âgé de 68 ans, incarne en France la crise d’une Église confrontée partout aux déviances des uns et aux silences des autres.

LQ/AFP

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